À la croisée des Mondes ( EN RÉÉCRITURE )

Chapitre 3

Focalisation sur DIANE.

Arrivée au parking aménagé pour les deux roues, Diane s'empressa de monter sur son Dax. Durant toute cette journée, ses amies, qu'elle croyait être ses amies les plus proches, ne l'avait écouté à aucun moment. Elles lui rabâchaient sans cesse qu'elle devait se mettre dans l'optique d'une plus grosse côte de popularité en sortant avec ce Jace, dont elle détestait son air faussement sympathique. Cependant, ces amies n'avaient pas tort. Si elle voulait mettre toutes les chances de son côté pour l'élection de reine du bal d'automne, elle devait faire des efforts pour se faire apprécier au maximum.

Répertoriant déjà ce qu'elle devait faire avant le lendemain, Diane se sentît tout à coup épuisée. Elle avait beau dormir une grosse dizaine d'heures, elle était constamment fatiguée, à la limite de s'endormir debout. Pour cela, elle avait trouvé la solution miracle : boire deux litres de café par jour.
Le problème étant que dès qu'elle commandait, elle mettait un temps fou à patienter dans la file de la cafétéria, et elle n'était pas sourde. Elle les entendait, les nombreuses injures que ses camarades chuchotaient dans son dos.

Mais qu'est-ce que j'y peux moi ? Je ne vais pas m'écrouler de fatigue juste pour leur faire plaisir.

Elle était incapable de rentrer chez elle dans son état. Elle parcourut dix minutes en moto avant de prendre la décision d'aller se reposer dans un parc. Rouler en état de fatigue n'était vraiment pas conseillé. C'était l'endroit idéal pour faire un somme en étant cachée et en sécurité.

Près d'un grand arbre, Diane trouva un amati de feuilles sèches qui semblait plus moelleux que n'importe quel oreiller de plumes. Un vent léger souffla. Diane se laissa hypnotiser par la forêt d'or et de lumière. De fines feuilles magenta dansaient dans le vent. Ses paupières devinrent lourdes. Diane cala sa tête sur son sac et mît ses mains près de son visage avant de s'endormir doucement.

Un sursaut la réveilla : quelque chose avait atterrit sur elle. Elle releva les yeux et découvrît un chat noir posé sur son ventre. Elle esquissa un léger sourire. Elle commença à se rendormir, mais quelque chose la gênait. Le chat venait de griffer profondément son poignet. Elle rouvrît les yeux et n'eut à peine le temps de se rendre compte que le chat avait disparu et qu'à sa place, il y avait un jeune homme, avant qu'on ne lui enfouisse la tête dans un sac.
________________________

Focalisation sur PHOEBE.

Arrivée près de son coin favoris du parc, Phoebe se détendît près du cour d'eau. Regardant tout à travers son reflet, elle profita du spectacle qu'il lui était offert. Il pleuvait des feuilles rouges et jaunes. L'herbe était habillée d'or et de carmin. À travers la brume du début de soirée, l'on pouvait observer le parc qui avait revêtu sa robe rousse. Les notes boisées des grands arbres et l'odeur exquise des marrons chauds du marchand ambulant venaient ajoutés un plus à cette ambiance automnale. Posée au pied d'un chêne, dos au passage fréquenté, elle se laissa porter par sa lecture. Elle n'en pouvait plus d'être toujours dans des dizaines de livres, mais elle le devait. Elle se plongeait dans cette lecture interminable, dans un intérêt collectif.

Les pages dévilèrent, les feuilles s'envolèrent, un calme reposant s'installa. Excédée par cette lecture sans fin, elle referma le livre au début d'un nouveau chapitre avec soulagement. À peine son livre rangé dans son sac, un bruit de craquement survint derrière elle. D'un coup vif, elle tourna la tête, et y découvrît un tigre majestueux.

C'est aujourd'hui, alors.

La vie de Phoebe prenait enfin tout son sens. À la vue de ce tigre, elle savait pertinemment que plus rien ne serait pareil. Elle se retourna calmement pour prendre son sac, et caressa tendrement la tête de son insolite compagnon. Elle se leva alors, et guider par le tigre, quitta son petit cocon.
_____________________

Focalisation sur LYRA.

La station tramway ne se trouvant qu'à quelques mètres de la sortie de son lycée, Lyra étant décidée à mettre de la distance entre son lycée et elle, le prît. Elle avait besoin de se balader, de s'oxygéner. Il l'amena jusqu'au parc le plus proche. Il offrait toute la beauté de cette saison. Elle trouva un sous-bois à la végétation variée non loin de l'entrée Elle s'adossa à un chêne robuste, pour se laisser bercée par le bruissement léger des feuillages.

Même si ce silence apaisait Lyra, elle ne tarda pas à enfoncer ses écouteurs dans ses oreilles. Elle régla le volume et ferma les yeux pour se laisser transporter par sa musique. Lyra pouvait, grâce à celle-ci, s'évader l'ombre d'un instant où elle le désirait. Elle se voyait rénover une classe, faire cours à des enfants, leur créer un avenir meilleur. En changeant de musique; elle changea de cadre et de rêverie : elle se voyait maintenant en vacances dans une belle maison en bord de mer.

Tout à coup, elle sentît une présence juste devant son visage, elle ouvra les yeux et fût prise d'une grande panique. Il y avait clairement un loup devant elle. Pétrifiée par cette immense bête, elle se plaqua à l'arbre, en espérant que le gros chien ne s'approcherait pas. Elle ferma les yeux et se recroquevilla sur elle-même, priant le ciel que tout cela soit irréel. Elle rouvrît les yeux, et découvrît à sa droite un gros morceau de bois. Elle s'en empara, et se releva pour attaquer la bête. Elle lui donna quelques coups dans les côtes, avant qu'il ne se jette violemment sur elle. Il ne cherchait étrangement pas à la mordre, juste à la contrôler. Cependant, elle voyait que plus elle résistait, plus l'animal s'énervait en grognant.

Elle ferma ses yeux une nouvelle fois, en appuyant le bout de bois sur la gorge de l'animal. Soudain, elle sentît que le poids de la bête avait changé, il était plus léger. Son arme lui fût retirée et elle ne sentît plus de masse sur elle. Elle battît des pieds et des mains dans le vide comme une folle, afin de frapper l'animal s'il était encore près d'elle.

Quand elle ouvrît les yeux pour s'assurer que le loup était bel et bien parti, elle reçut un coup sur le crâne. Puis, le noir complet.
________________________

En ouvrant chacune à leur tour leurs yeux, elles furent déconcertées en reconnaissant le lieu où elles étaient.
Pourquoi étaient-elles dans la bibliothèque du lycée?