21 juin 2016 - 4 heures 20
Train Intercités de nuit 3757 - Quelque part entre Paris et Rodez ...Par où commencer ? Tout est arrivé si insidieusement ... J'étais avocate, spécialisée dans le droit de la presse et des médias. J'avais des amis, une famille aimante, une relation de couple sérieuse, des loisirs ... Tout allait bien. J'étais particulièrement douée dans mon boulot, qui consistait principalement à défendre des victimes de diffamation ou d'atteinte à la vie privée. J'ai même eu l'occasion de travailler pour quelques personnalités connues du show-biz.
Ma réputation a fait venir à moi le célèbre groupe Lagardère : il me voulait dans leur équipe juridique, comme avocate principale de la gestion des affaires impliquant le magazine people Public. Une opportunité énorme pour ma carrière, à seulement 27 ans ! Et un salaire qui l'était tout autant ! Seul hic : j'allais devoir passer "de l'autre côté" et défendre non plus les victimes, mais ceux qui étaient les auteurs de violation du droit. J'ai pris cela comme un défi et me suis lancée à corps perdu dans ce travail. "A corps perdu", c'est vraiment l'expression qui convient ...
En deux ans, je me suis peu à peu isolée de tout ce qu'était ma vie pour me consacrer à 100% à mon travail. Mon mec m'a trompé puis quitté, mes amis se sont fait de plus en plus discrets, je ne voyais ma famille qu'une fois tous les six mois, mes loisirs se sont raréfiés jusqu'à disparaître totalement ... Sans m'en rendre compte, j'ai fait le ménage autour de moi. Je passais presque 12 heures par jour au boulot et j'emportais mes dossiers le week-end. Je ne décrochais jamais, mais j'étais la meilleure ! Public était chaque semaine attaqué par une horde d'avocats de stars, mais nous nous en sortions toujours plutôt bien. Les ventes cartonnaient et les finances étaient au beau fixe.
Et puis il y a eu ce jour du 2 juin ... Une lettre m'était adressée directement et écrite par une avocate dont le nom ne m'évoquait pas grand-chose. Nous avions été adversaires au cours d'une affaire quelques semaines plus tôt. J'avais littéralement écrasé sa défense, sans difficulté particulière. Un procès comme un autre pour moi. Dans son courrier, elle m'expliquait que je lui avais ouvert les yeux "sur sa vie vide et misérable". Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'ai été émue par sa souffrance. Peut-être parce que c'était une consœur et que nous avions approximativement le même âge. Ou bien peut-être que ses mots avaient fait écho à quelque chose au fond de moi ... J'ai cherché à la joindre. Je voulais la rencontrer, lui parler. Moi, la "workaholic", je voulais lui expliquer que la vie ne se résumait pas à un procès perdu. Un comble ! A ce moment, j'aurais déjà dû me douter que quelque chose ne tournait pas rond dans ma tête ... Quand j'ai contacté la boite qui l'employait, on m'a appris qu'elle était décédée. Un suicide. Une semaine après le procès. Le lendemain de la date de sa lettre.
VOUS LISEZ
Mon incroyable rencontre avec Wentworth Miller
FanfictionÉté 2016. Alors que toute la France s'apprête joyeusement à partir en vacances, je fais mes valises pour passer un mois dans une maison de repos aussi confidentielle qu'hors de prix, au fin fond de la Lozère. Like a dandelion up through the pavement...