Été 2016. Alors que toute la France s'apprête joyeusement à partir en vacances, je fais mes valises pour passer un mois dans une maison de repos aussi confidentielle qu'hors de prix, au fin fond de la Lozère.
Like a dandelion up through the pavement...
29 juin 2016 - 23 heures 30 Clinique du Parc - Chambre 210
J'ai passé une journée irréelle.
Après avoir quitté le café où nous étions installés, Wentworth et moi avons arpenté la ville. Florac est une charmante petite cité qui peut entièrement se visiter à pied, ce que nous avons fait durant toute l'après-midi. Comme deux vrais touristes, nous sommes d'abord passés à l'office de tourisme récupérer un plan avant de déambuler dans les petites rues piétonnes, visitant l'église, le château, l'ancien couvent et la source. Ce fut presque une journée de vacances parfaitement normale !
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L'anonymat de Wentworth semble parfaitement préservé ici. Je n'ai vu personne s'arrêter sur son passage ou le dévisager comme un animal de foire. Il faut dire que nous avions tout l'air d'un couple banal de touristes, commentant l'architecture d'une façade ou le calme d'une ruelle !
En début de soirée, nous sommes retournés à notre point de départ, au Café de la Place. Pas pour enquiller les shots de vodka comme je l'avais proposé quelques heures plus tôt, mais simplement pour prendre un verre puis dîner ensemble avant de retourner à la Clinique.
Nous avons discuté pendant des heures. Wentworth m'a posé des questions sur ma vie et sur les choses que j'aimais avant le "burn-out". De mon côté, j'ai complètement oublié son statut de star et il a évoqué son travail, sa famille, ses amis. Je n'ai pas osé abordé les sujets plus sensibles, comme sa dépression ou son homosexualité, mais il m'a spontanément raconté comment sa vie d'acteur connu est loin d'être un rêve au quotidien. La conversation était naturelle, fluide et agréable. Je n'ai pas vu le temps passer. À plusieurs reprises je n'ai pu détacher mon regard de ses magnifiques yeux bleus. Sa manie de froncer les sourcils quand il s'interroge sur quelque chose, ou d'agiter ses grandes mains quand il parle d'un sujet qui le touche ... Wentworth est plus que craquant. Et si je n'avais pas été au courant de son orientation sexuelle, j'aurais sans doute sorti le grand jeu pour le séduire. D'ailleurs ça doit être un signe que je vais mieux ça non ? L'envie de draguer, c'est quelque chose qui était sorti de ma vie depuis deux maintenant !
Nous sommes rentrés à pied à la Clinique, alors que le soleil disparaissait peu à peu derrière les montagnes. En bon gentleman, il m'a raccompagné jusqu'à la porte de mon étage. - Ça m'a fait du bien de sortir de ces murs et d'avoir des conversations normales avec toi ... J'imagine que l'on va être vite amené à se recroiser, entre fous. Alors bonne nuit Lucie et à très bientôt. Il me fait un clin d'œil et, avant que j'ai le temps de lui répondre, il me claque une bise sur la joue et tourne les talons.
