Chapitre 23

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- Éclipse de deux jours - 


- Nous devrions peut-être sortir un peu de cette chambre tu ne crois pas ? Rigola t - il en mettant fin à notre baiser.

- Peut - être.

Je m'enfouis dans ses bras et l'embrasse à nouveau. Deux jours qu'on est arrivé et deux jours qu'on est planqué dans ce gigantesque lit moelleux et pour tout dire je n'ai franchement pas envie d'en sortir. Profiter de lui uniquement comme ça me rends déjà pleinement heureuse, pourquoi sortir ?

- Il nous reste deux jours ici et si on reste une minute de plus dans ce lit, pas que ça ne me tente pas.. tu vas foutre en l'air ma surprise.

Je soupire en collant le draps à la poitrine avant de me redresser.

- Encore une surprise ? Ironisais - je.

- On peut appeler ça une activité dont tu n'as pas encore pris connaissance si tu préfères ?

Je lui envoie une coussin au visage avant de prendre tout le drap pour me couvrir et sortir du lit.

- Merci de penser à moi ! S'exclama t - il.

Je lui lance un regard amusé en m'enfermant dans la salle de bain. J'ai à peine ouvert l'eau qu'il tambourine sur la porte.

- Tu pourrais me laisser la prendre avec toi cette douche !

- Pourquoi faire ? Rigolais - je.

- Tu veux que je te fasses un dessin ?

J'étouffe un rire en ouvrant la porte avant d'entrer dans la douche et il ne tarde pas à me rejoindre.



- Une heure plus tard -



 - Tu es prête ? S'exclama Antoine du salon de la chambre.

- Oui j'arrive !

Je finis d'enfiler ma veste lorsque des vertiges me prends soudainement, je m'appuie contre la porte du dressing en priant pour que ça passe mais une douleur insupportable se met à tanguer dans ma tête. Je respire et j'expire mais ça ne marche pas, je vois complètement flou. Je ne me sens vraiment pas bien, j'essaye en vain d'appeler Antoine mais aucun son de ne sort de ma bouche, les larmes inondent mon visage et je frappe violemment plusieurs fois contre la porte avant de m'effondrer.

Je demeure quelques minutes consciente, Antoine me porte sur le lit : d'une main il me caresse le visage et de l'autre il compose un numéro. Pendant qu'il parle au téléphone je l'entends parfois me glisser '' Reste avec moi, je suis là " ou '' Ça va aller mon cœur". Ses paroles me rassure même si cette peur que j'ai en moi est toujours aussi omniprésente. Je suis terrifiée. Je pense que je ne réalisais pas encore à quel point ça serait dur, à quel point j'allais souffrir physiquement et de savoir que ce n'est que le début... me laisse vaguement l'autorisation de songer à des idées noirs. Je ne veux pas avoir à vivre tout ça chaque jours, c'est tellement insupportable. Je me mets à sangloter et perds conscience quelques minutes plus tard lorsqu'on me transporte dans une ambulance avec Antoine tenant fermant ma main, sous les yeux horrifiés de quelques vacanciers de l'hôtel que l'on croise dans le hall d'entrée.





Point de vue d'Antoine 

Je fais les cent pas dans le couloir de l'hôpital. Pourquoi ça prend autant de temps ? ça ne fait peut être que dix minutes mais j'ai l'impression que ça dure une éternité, que ça ne va jamais s'arrêter. Comme si.. comme si on était dans une spirale infernale. Pour calmer mes nerfs qui monte à vif, je balance mon poing contre le mur en face de moi. Quand je repense à ses yeux lorsque je l'ai porté jusqu'au lit, ils reflétaient tellement de douleur comme si elle me suppliait de la tuer sur le champs tant cette douleur était insupportable. Je sens des picotements me parcourir la main, je vais sûrement regretter plus tard mon geste mais pour l'instant il m'aide à me concentrer, il me force à penser positive. Je me remémore nos quelques jours paisible ensemble, des frissons me parcoure et je me focalise sur son sourire, chacun de ses sourires. Comme ce sourire qu'elle a quand elle m'observe chaque matin en pensant que je dors, ce sourire qui apparaît instinctivement quand je pose mon regard sur elle, ou encore ce sourire qui se dessine uniquement quand je lui murmure que je l'aime plus que tout.
Je sais que là, juste en me remémorant ces quelques souvenirs, je suis heureux. Je sais aussi que des larmes se sont formées au coin de mes yeux et que je joue nerveusement avec mon alliance. Je ne suis pas encore prêt à la perdre et pourtant il faut que je m'y prépare.

Nous. [ Antoine Griezmann ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant