Chapitre 24

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- Lendemain après midi -


- Je suis vraiment désolée. C'est de ma faute si on doit repartir...

Je soupire bruyamment et Antoine passe son bras autour de moi tout en m'entraînant vers la voiture où le chauffeur range nos valises.

- Ça ne me dérange pas de rentrer, et puis nous avons passé trois agréable jours au lit !

- Je ne pourrais pas te contre - dire sur ce sujet là.

Il rigole et nous entrons tout les deux dans la voiture. Ce voyage en Afrique était vraiment quelque chose même si je n'ai toujours pas compris pourquoi Antoine a choisi cette destination. C'est une bonne chose que nous rentrons, vu l'état dans lequel je suis. Je fais peur à voir, on dirait un zombie. J'ai des cernes et je me suis jamais autant trouvée horrible même si Antoine ne cesse de me répéter le contraire.

Le trajet se passe silencieusement. Je profite d'Antoine, d'une main il caresse légèrement mon bras, de l'autre il entrelace la mienne et son pouce fait des petits cercles en continue sur le dos de celle-ci. Ma tête posée sur son épaule, j'essaye de me concentrer le plus possible pour entendre l'effet que je fais à son cœur qui s'affole au moindre de mes mouvements. Le miens aussi ne cesse de battre la chamade depuis que je suis dans cette position très confortable.

La voiture se stoppe quarante-cinq minutes plus tard. Je me détache le plus lentement possible de lui avant de jeter un coup d'œil à l'extérieur. Nous ne sommes clairement pas à l'aéroport. Dehors, nous faisons face à des paysages à couper le souffle mais limités par des barrières étonnamment haute.

- Qu'est ce que.. ? Balbutiais - je en me tournant vers lui.

Il approche ses lèvres près de mon oreille avant de me murmurer " Surprise " et de déposer un léger baiser sur ma joue. Je reste sur le cul, noyée dans l'incompréhension. Je l'écoute d'une oreille quand il se met à parler en anglais avec le chauffeur qui nous signale qu'il sera un peu plus loin car il va rejoindre le parking de la zone.
Je suis Antoine à l'extérieur de la voiture, toujours aussi perdue. Il me prend la main et entrelace nos doigts avant de m'attirer vers les barrières.

- Tiens, regarde tout au fond.

Je fronce les sourcils en fixant l'endroit qu'Antoine me désigne et cherche en vain quelque chose à regarder mis à part le magnifique paysage je ne vois .. Oh mon dieu ! Des larmes de joie me montent instinctivement aux yeux et je porte ma main libre à ma bouche qui tremble.

- Se sont des éléphants ! M'exclamais -je complètement sur-excitée.

Je pose mon regard sur lui, émue par cette surprise.

- Tu te souviens , il y a quelques semaines tu avais commencé à faire une liste. Les éléphants étaient ta priorité, enfin, c'est ce qui te tenais le plus à cœur.

- Comment le sais - Tu ? Je n'ai rien..

- Tu n'avais pas besoin de l'écrire ou de le dire, me coupa t - il, c'était écris dans tes yeux que c'était le plus important.

Il sèche une larme qui s'est mise à couler et je me glisse dans ces bras avant d'être interrompue par un homme. Il a l'air de travailler ici.

- Bonjour !

Et il parle français. Je me détache d'Antoine et il passe son bras autour de mes épaules avant de serrer la main du jeune homme. Une main que je serre également. Il nous fait un briefing des consignes de sécurité une fois que nous serons sur le dos de l'éléphant. Je n'en crois pas mes yeux ! Je me retiens de pleurer de joie mais impossible de contenir mon excitation. Antoine amusé, me prend la main et la presse légèrement.


- Quinze minutes plus tard -


- Oh seigneur ! M'exclamais - je en me cachant les yeux à l'aide de mes mains.

- Ça ne sert à rien si tu te cache la vue ! Rigola Antoine en me forçant à enlever mes mains.

Nous sommes tout les deux dans une sorte de selle sur le dos d'un éléphant. Je n'avais pas vu les choses ainsi, c'est vraiment flippant. Du moins au début, plus le temps passe plus je me sens à l'aise et regarde autour de moi. Antoine lui a l'air complètement dans son élément, ce n'est que maintenant que je remarque son appareil photo d'ailleurs ! Un magnifique appareil qui a dû coûter une fortune. Il enchaîne quelques photos et son regard se pose sur moi. Je lui lance mon plus beau sourire et il capture ce moment dans la seconde qui suit.

- Tu es magnifique, fit - il en posant son appareil photo entre ses jambes.

Je souris et me rapproche le plus possible de lui afin de l'embrasser. Il a toujours le même effet sur moi, c'est fou je pensais sincèrement qu'en général après le mariage tout devenait lassant. Mais ce n'est pas le cas, peut-être que dans mon cas ou plutôt notre cas ça ne compte pas. Les instants que nous passons ensemble sont tellement précieux que nous n'avons pas le temps de les gâcher. Il met fin à notre baiser et se met à regarder le paysage pendant que je me blottis contre son torse. Je me sens soudainement vidée de toute énergie, mon corps n'a pas l'air d'accepté le fais que je sois en pleine activité au lieu de passer mon temps dans un lit à attendre que la mort m'emporte. Je fais abstraction de ma baisse d'énergie et lève mon regard vers Antoine, je décide de graver ce moment là dans ma mémoire. Lui, les yeux rivés sur le paysage magnifique au dos d'un éléphant, me serrant contre lui et son cœur battant à mille au cœur : l'effet que ma présence lui fera éternellement ressentir.

- Une photo ?

Je sursaute légèrement et Antoine tend avec un sourire aux lèvres, l'appareil au dresseur d'Éléphants. Nous restons dans notre positions et nous tournons simplement nos visage vers l'objectif un sourire aux lèvres enfin, du moins, je tourne mon visage vers l'objectif. Ce n'est qu'en regardant quelques heures plus tard les photos sur l'appareil lors notre trajet pour l'aéroport, que je remarque qu'il me regardait moi sur cette photo. Elle est tellement intense, dans mon sourire on peut voir à quel point je suis heureuse d'être dans ses bras et le regard que lui, il a en me regardant me laisse sans voix.


- Éclipse du voyage -


- Où sommes nous ? Fis - je encore endormie.

Je me redresse pour jeter un coup d'œil vers l'hublot. Je ne reconnais pas notre aéroport.

- En Espagne, souffla Antoine.

Je lui lance un regard interrogateur complètement perdue.

- C'est pour le boulot on en a que pour trois jours, Mathieu nous rejoint d'ailleurs à la maison.

- " À la maison " ?

Il rigole et plonge son regard dans le miens.

- Mon club de foot est ici Louise, tu as oublié ? Je vis normalement en Espagne !

Il me faut quelques minutes pour le rappeler qu'on en avait déjà parlé et lui lance un " Oooooh oui je m'en souviens maintenant" ce qui provoque son rire éclatant. Il ne me faut que ça pour me mettre le sourire aux lèvres et me rendre heureuse pour le reste de la journée : son rire.

- Si ça te dérange on peut rentrer immédiatement..

- Non non, le coupais - je, puis Mathieu n'a pas fait tout le voyage pour rien !

Il lève les yeux au ciel. À vrai dire c'est plutôt parce que ça facilite mes plans de me retrouver sur place... j'espère qu'elle acceptera de me voir. Il est hors de question que je parte sans laisser une seconde chance à Antoine de refaire sa vie.

Nous. [ Antoine Griezmann ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant