<< – Tu vas où ? demandai-je à Guy.
– Tellement de questions ... Tu n'apprendras jamais décidément.
– Merde tu veux pas arrêter tes conneries un peu ... Dis moi où on va ! m'offusquai-je.
– Écoute... Je fais pas les choses comme tout le monde, alors si tu veux discuter avec une fille banale tu peux t'en aller.
– Ok. fis-je, un sourire amusé sur le visage. >>
Je la vis prendre le même chemin que le tout premier soir, je la vis traverser le cimetière, sauf que cette fois, elle se contenta de s'assoir sur une tombe et de sortir une cigarette.
Je l'observai quelques secondes, un sourcil haussé, puis m'assis à ses côtés.
<< – C'est glauque un peu non ?
– Non, c'est beau. répondit la jeune fille simplement. La mort, c'est beau. C'est vrai, la vie reprend ce qu'elle a donné, en toute simplicité. C'est beau tu ne trouves pas ?
Je buvais ses paroles, fasciné par sa réflexion et sa maturité.
– C'est vrai, mais ça fait peur.
– Moi je n'ai pas peur. me répondit la brune les yeux dans le vague.
– Toi tu n'as peur de rien.
– C'est faux.
– Alors de quoi t'as peur Guy ?
– J'ai peur des souvenirs. fit-elle dans un chuchotement. >>
Je la regardai, la tête penchée sur le côté. Une larme s'écoulait lentement sur sa joue.
Guy pleurait. Jamais je n'aurai cru cela possible. Je n'avais pas vraiment compris sa peur, mais elle devait être profonde et véritable.
Je balayai sa larme de ma main, délicatement.
– Ne pleure pas, tu es forte.
Elle me regarda, les yeux pleins de larmes, et, doucement, rapprocha son visage du mien.
– Merci. me susurra-t-elle à l'oreille.
Je sentis sa main caresser ma joue, et ses lèvres se déposer sur les miennes, le temps d'un instant.
Je tentai d'approfondir le baiser mais elle glissa sa main entre nos deux bouches.
– Ne t'attaches pas je t'ai dit. m'ordonna-t-elle d'un ton autoritaire
– Je ne m'attache jamais.
Elle sourit à ces mots et m'embrassa à nouveau, moins délicatement cette fois. Elle glissa ses bras autour de mon cou et s'assit sur les genoux, sans me lâcher.
Guy mit fin au baiser le temps de me plaquer sur la tombe et de s'allonger sur moi. Je sentis ses doigts glisser sous mon t-shirt, et je me relevai pour le retirer. Elle m'imita, et je roulais sur le côté, de façon à me retrouver au-dessus d'elle. Surprise, elle lâcha une petite exclamation, ce qui m'arracha un ricanement.
La jolie brune me mordilla la lèvre et planta profondément ses ongles dans mon dos, mais mon excitation était telle que la douleur était inexistante. Ma respiration était haletante tandis que je sentais la jeune fille en dessous de moi descendre mon pantalon.ÉLLIPSE DE LA NUIT
Je me réveillai, et la première chose qui me revint en tête fut la nuit torride de la veille. Un sourire s'afficha sur mes lèvres, mais lorsque j'ouvris les yeux, ce sourire s'effaça très vite : Guy n'était plus la, ses vêtements non plus, et j'étais nu allongé sur une pierre tombale.
Faire l'amour sur un mort était une drôle de situation, disons que c'était original, tout ce que je n'étais pas.
Allais-je revoir Guy désormais ? Je ne savais pas. Elle avait dit que c'était la toute dernière fois, mais peut être la nuit lui avait-elle avait-elle changé sa décision. Or, je le savais, Guy n'était pas du genre à changer d'avis. Un espoir demeurait en moi cependant, un espoir suffisant à me donner le sourire toute la journée.
Faire l'amour avec quelqu'un, cela changeait tout, même pour quelqu'un comme Guy.
Je profitai de mon humeur joyeuse pour me décider à aller au travail : cela faisait désormais une semaine que je m'estimais trop mal pour y aller.
Je travaillais dans une boutique de chaussures que ma tante décédée m'avait léguée, par conséquent, je travaillais à mon propre compte et pouvait décider de venir ou ne pas venir à ma guise. Étant un homme paresseux, cela me portait quelques peu préjudice. Le fait était que j'avais toujours détesté mon travail. Les clients, afin de me le rappeler, s'extasiaient sur mon physique et me demandaient pourquoi j'exerçais ce piètre travail plutôt que d'être mannequin.
La plupart du temps, je me contentais de sourire et d'encaisser sans un mot.
A bien y réfléchir je n'avais aucune envie d'y retourner, mais je n'aurai pas tenu ce mois-ci sans travailler, je devais me ressaisir.
Je m'habillai donc en vitesse, bénissant le ciel de m'avoir réveillé assez tôt pour que les lieux alentours soient encore déserts, puis trainai les pieds jusqu'à ma boutique.
Je soupirai en voyant que la vitrine était taguée, encore une fois.
Je haussai les épaules puis sortis mes clés de ma poche et ouvris la boutique.
Fort heureusement, mon ménage de la dernière fois avant laissé la boutique en parfait état. Je vins me poster derrière le comptoir, comme à mon habitude et surfai sur l'ordinateur le temps qu'un client arrive, ce qui ne tarda pas à se produire.
<< – Salut Lennon... fit une voix féminine.
Je relevai la tête et aperçus une magnifique jeune femme. Ses cheveux étaient noirs, légèrement bouclés, et elle me fixait de ses yeux verts en amande.
– Euh bonjour Mademoiselle. fis-je mal-assuré.
– Très marrant ... Écoute je sais que ça fait un bout de temps qu'on s'est pas vus mais ...
– Je vous connais pas ... coupai-je, surpris.
– Attend, c'est une blague ? Tu te souviens vraiment pas de moi ?
– Désolé mais ... Non.
La jeune femme soupira avant de s'affaler sur un canapé près du mur.
– Ysée. Ysée Tenword. Tu sais, ta petite copine de la fac.
Je me raidis à l'entente de son nom. Comment avais-je pu l'oublier ? Elle était la seule fille que j'avais jamais aimé, mais elle m'avait quitté au bout d'une année de relation pour un autre.
– Qu'est-ce que tu fous là ? demandai-je d'un ton sec.
– Tu me manques Lennon.
– Ta gueule oui, tu t'es fait larguée et tu reviens vers moi pour pas finir seule c'est ça ? répondis-je agressivement.
– Ça fait deux ans que je l'ai largué, ça fait deux ans que je te cherche partout, et je t'ai enfin trouvé. Personne de la fac ne savait où tu avais déménagé.
– Évidemment que personne ne savait... Quand t'as décidé de tout foutre en l'air je suis parti loin et j'ai fait en sorte que personne me trouve. répondis-je froidement.
– Pardon Lennon, pardon je le dirai jamais assez. C'était toi qu'il me fallait depuis le début, je t'aime...<<Wish we could turn back time to the good old days >>
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Cigarettes
Romance"Elle fumait. Elle fumait beaucoup. Et la cigarette ça vous consume. Mais la cigarette ne la consumait pas, elle. Elle la faisait resplendir, la cigarette. La cigarette, c'était son arme mais la cigarette, elle n'était rien sans elle, et c'était là...