• Starlight •

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Je me relevai sans aucune hésitation et enfilai mon pantalon ainsi que mon t shirt. Je jetai un œil à Alexia : elle venait d'ouvrir les yeux et me regardait fixement.
<< – Tu penses aller où comme ça ? fit-elle d'une voix méfiante
Écoute... répondis-je en soupirant. C'était une erreur hier soir, j'étais bourré et j'ai pas réfléchi.
– Comment ça ?!
– Alexia...
– Non y'a pas de Alexia qui tienne tu ...
– C'est fini. fis-je d'un ton plus sec que je ne l'aurai voulu. >>
Un grand silence s'installa, et la jeune fille me regarda sans comprendre quelques secondes. Lorsqu'elle réalisa enfin la conséquence de mes mots, elle se leva sans un mot, le regard ferme er se dirigea vers la porte d'entrée, tout en me tenant par la manche. Elle saisit mes vêtements dans son autre main au passage et les jeta violemment sur le palier, avant de m'y jeter avec et de claquer la porte.
– Mais ça va pas ?! criai-je.
Bien entendu je n'obtins pas de réponse, j'entendis seulement quelques sanglots étouffés à travers la porte. Tant pis, c'était mieux comme ça, elle était jolie, et sexy à souhait, certes, mais cela faisait déjà trop longtemps que notre relation durait. Bien trop longtemps.
Je finis de m'habiller sur le palier et descendis les escaliers, avant de me retrouver dehors.
Je jetai un œil à ma montre : 10h40.
Je décidai d'errer quelque temps sur le trottoir, et dans les parcs. Durant ma promenade, je pensais à Guy, cette fille si mystérieuse. J'avais peut être fais la gaffe de trop en partant sans prévenir, mais c'est que j'étais persuadé que c'était elle qui me tirait par le bras moi ! Et puis ce n'était pas permis de mettre des décolletés aussi perturbants ! Toujours était-il que j'avais laissé tomber la jeune brune. J'espérais pouvoir la retrouver encore une fois le soir venu.
Je décidai tout de même de faire un tour dans notre cabane afin de vérifier si elle y était passé hier soir. J'allais devoir marcher. Et comment. Au bout de presque une heure de marche, je parvins à retrouver la fameuse petite bicoque en bois et ouvris la porte avec hésitation.
En entrant dans la cabane, je constatai qu'un paquet de cigarettes était déposé sur le sol. Intrigué, je le ramassai avec prudence et l'examinai sous tous les angles.
Lorsque j'ouvris le paquet, je laissai échapper une petite exclamation : un papier venait d'en tomber et était désormais déposé sur le sol. Je m'en saisis précipitamment et entrepris de lire ce papier.
"Règle numéro un : ne jamais planter la fille avec qui on a rencard sans laisser un quelconque signe de vie. Bravo Casanova."
Je souris bêtement à la lecture de ces deux phrases, puis le relis plusieurs fois d'affilée. "Rencard". J'avais bien lu. Avait-elle considéré la sortie d'hier soir comme un rencard ? Certainement. Peut être que je lui plaisais en fin de compte. Je haussai les épaules puis scrutai l'intérieur de la petite bicoque en bois afin de tenter d'apercevoir un autre signe de la jeune fille, mais aucun ne me sauta aux yeux.
Mon ventre commençait à gargouiller : j'avais faim, et j'étais au milieu de nul part. Pourtant, si Guy vivait ici, elle devait forcément avoir de la nourriture quelque part. Je scrutai l'intérieur de la cabane avec attention et aperçut une petite trappe, que je ne tardai pas à soulever. Bingo. Une trentaine de barres de céréales étaient alignées sur le sol. En cherchant d'autres aliments, je tombai sur un paquet de cigarettes. Il  était abîmé, et l'écriture était presque effacée. J'ouvrai le paquet et remarquai qu'il ne restait plus qu'une seule cigarette a l'intérieur.
Je la sortis, dans le but de la fumer, mais je remarquai un détail étrange.
Là, sur la cigarette, il y avait quelque chose d'écrit, quelque chose d'écrit au marqueur noir.
Je ne mis pas plus de quelques secondes à déchiffrer ce qui y était inscrit. "Lennon".
Pourquoi la brune avait-elle écrit mon prénom sur cette cigarette ? Pourquoi avait elle écrit le nom "Dolan" la dernière fois que je l'avais vue ? Cette cigarette semblait être gardée précieusement, puisqu'elle était cachée au fond de la trappe, dans un paquet vide. Comptait-elle la fumer un jour ?
Tant de questions se bousculaient dans mon esprit que j'en oubliai ma faim. Je sortis de la cabane, la tête ailleurs, oubliant même de fermer la trappe...
Il devait être un peu plus de midi, le soleil était haut dans le ciel, et je marchais. Je voyais la ville qui se rapprochait, et accélérai le pas. Je ne tardai pas à y arriver. Exténué, je me dirigeai vers mon petit appartement, et m'allongeai sur mon lit. Mes yeux se fermèrent et je ne mis que quelques minutes à m'endormir.
Lorsque je rouvris les yeux, il faisait nuit. Je jetai un œil à ma montre. 22h.
Guy. C'est la première chose à laquelle je pensai. Où était-elle ? Avait-elle pensé que je l'avais encore abandonnée ? Je devais en avoir le cœur net, je devais retourner à la cabane. Je me dirigeai vers la salle de bain et me passai un rapide coup d'eau sur le visage. Je m'apprêtais à mettre mes chaussures lorsque je me rendis compte que je ne les avais tout bonnement pas enlevées.
Je haussai les épaules et sortit de mon appartement, sans même prendre la peine de fermer la porte à clés.
<< – Et ben ... T'en as mis du temps.
Je me raidis a l'entente de cette voix, que j'aurai été capable de reconnaître  entre mille.
– Guy...
– Lennon ... répondit-elle, l'air amusé en me regardant droit dans les yeux.
– Je suis désolé pour ... Euh hier soir.
– Ouais je sais.
– Comment ça tu sais ? demandai-je, surpris.
– Tu m'a lâché pour te barrer avec une pute, et tu te rends compte que je vaux mieux qu'elle et qu'en plus j'suis vingt fois plus belle.
– C'est... C'est un peu ça. répondis-je en souriant.
Le sourire de la jeune fille s'effaça très vite.
– Qu'est-ce que t'espères ? J'suis pas une fille pour toi. Je suis une fille pour personne, te fais pas d'illusion. dit-elle durement.
– Qu...
– Il vaut mieux qu'on arrête de se voir.
– Non Guy s'il te plaît ... suppliai-je.
– Y'a pas de s'il te plaît qui tienne. Je suis venue exprès pour te le dire de toute façon. Ce soir c'est le tout dernier.
– Pourquoi ? demandai-je, des sanglots dans la voix.
– Parce que personne ne fouille dans mes affaires, et que personne ne m'abandonne.
– J'ai pas fouillé je ... Je cherchais à manger !
– C'est la même chose Lennon. Alors soit tu me suis et on profite pleinement du dernier soir, soit tu restes là à pleurer comme une âme en peine. fit Guy très calmement. >>
Je ne répondis pas et suivis la jeune fille, qui avait déjà commencé à s'éloigner.
Si je la voyais pour la dernière fois, je devais faire ce que j'avais envie de faire depuis la première fois.

<< Our hopes and expectations, black holes and revelations >>

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