CHAPITRE 9

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J'étais restée seule avec Marco. Le regarder me rendait mal à l'aise. Je ne savais pas ce qu'il allait me dire ni comment j'allais réagir. Tout ce dont j'avais besoin ce moment-là, c'était qu'il me prit dans ses bras et qu’il me dit qu’il ne s’agissait d’une mauvaise plaisanterie. Peut-être que j'attendais trop mais, c'était mon vœu le plus cher.

PDV de Marco

J'étais allé dans le sud pour les affaires. Il y avait des rénovations à faire dans le jardin botanique. On avait fait appel à moi parce que j'étais l'un des meilleurs dans mon domaine malgré mon jeune âge. En plus, j'étais le directeur départemental d'agronomie de Port-au-Prince. Même si le Sud n'était pas sous ma direction, lorsque que mon aide était nécessaire, j'étais partant pour filer un coup de main. En plus, le directeur départemental d'agronomie du sud était un vieil ami. Il était mon mentor lorsque j'étais en 3ème année d'étude. Il s'appelait agronome Jean et, il était dans la cinquantaine.

J'étais arrivé ce samedi-là dans la matinée. J'avais appelé Dina pour la prévenir mais, elle n'avait pas décroché. J'avais essayé de la comprendre tout en espérant que sa mauvaise humeur disparût et qu'elle me pardonnât. Peut-être qu'elle n'était pas encore prête. Elle pouvait prendre tout le temps qu'elle voulait. Je n'allais pas la forcer tout de même. Je savais que j'avais fait une grosse erreur, ce qui m'avait coûté la main de ma promise. Je m'en voulais tellement. Elle était tout ce qui m'était arrivé de meilleur. Elle m'avait appris à être quelqu'un de meilleur mais, je l'avais déçue. Je ne savais plus quoi penser.

En arrivant au jardin botanique où j'étais attendu par agronome Jean, j'avais reçu un bel accueil. Il y avait plusieurs autres agronomes, une dizaine à peu près. On me les présenta les uns après les autres. Il y avait parmi eux un de mes anciens profs, Agronome Casimir qui m'avait recommandé, vu que j'étais lauréat de ma promotion et que je commençais à faire mes preuves. J'étais très enchanté de faire leurs connaissances.

On avait commencé par une visite guidée. C'était très beau même s'il y avait des imperfections que j'avais détecté en moins d'une minute. "Si Dina était là, elle serait émerveillée par cette nature", avais-je pensé. Je savais qu'elle adorait ce genre de spectacle. C'était pour cette raison qu'elle avait choisi la philosophie, pour décrire les beautés de la nature. Je devais me concentrer un peu plus sur ma visite pour mon rapport. Cette fille occupait toutes mes pensées. Il m'arrivait même de penser que j'allais devenir fou.
"Qu'est-ce qu'elle fait en ce moment? Pense-t-elle encore à moi? Va-t-elle me pardonner? Pourquoi ne me répond-elle jamais? Bon sang ! " J'étais en train de perdre la tête.

— Agronome BRISSEAU. M'appela quelqu'un.
— Oui. Répondis-je curieusement.
— Vous êtes là? Ajouta-t-il.
C'était Agro Jean. Je commençais à retrouver mon esprit.

— Je suis là. Je suis désolé. J'étais pris dans mes pensées.
— J'espère que c'était pour la bonne cause.
— Ah oui. Le jardin est magnifique mais, il y a encore beaucoup de changement à faire. Ajoutai-je avec un petit sourire.
— Ben oui. J'étais en train de dire aux autres que le jardin reçoit plus de 2000 visites par semaine. Il y a des gens qui viennent pour piqueniquer, d'autres pour passer un bon moment. Cet espace-là est réservé pour des occasions spéciales (mariage, fête d'anniversaire etc.). On compte construire de l'autre côté de la rivière un parc d'attraction pour les enfants.
— Ce serait trop bien. Répondis-je.
— Sur cette montagne là-bas, on va construire un hôtel pour les touristes, les jeunes mariés etc. Je vous emmène visiter la montagne d'abord.

La visite nous avait pris plus de 2 heures. Le jardin était énorme et, j'adorais les projets de l'agronome Jean. J'allais en prendre part et les aider. J'appelai ma secrétaire pour lui dire de me transférer mes travaux par internet et d'annuler mes rendez-vous de la semaine car, j'allais rester ici pendant au moins une semaine pour finaliser le projet. Ainsi, j'allais profiter de ce moment pour rendre une petite visite à ma mère. Elle me manque tellement. Pour Dina, j'allais monter mon plan dans la soirée car, je  voulais la revoir à tout prix.

— Bureau de l'agronome BRISSEAU, allô! Me dit une voix au téléphone.
— Allo Carmen, c'est moi, Agronome BRISSEAU.
— Agronome BRISSEAU!  Contente de vous entendre monsieur. Comment s'est passé votre voyage ?
— Ça a été bien Carmen. Tout se passe bien de votre côté?
— Ça va par ici. Sauf que Mme Laura était passée. Je lui ai dit que vous étiez en voyage d'affaire.
— D'accord Carmen. Surtout, évite de lui dire que je suis dans le sud. Je ne veux pas l'avoir dans mes pattes. Quand à mes travaux, envoie-les-moi sur mon e-mail. N'oublie pas d'annuler mes rendez-vous de la semaine.
— Bien reçu Agronome BRISSEAU.
— Fais ce que tu as à faire. S'il y a du nouveau, tu m'appelles.
— Je n'y manquerai pas.
— D'accord Carmen. Bon je te laisse.
— Bon séjour là-bas agronome BRISSEAU.
— Merci Carmen.

J'avais raccroché le téléphone lorsque j'entendis quelqu'un m'appeler.
— Tu viens déjeuner oui ou non? Me demanda Agronome Casimir.

J'avais oublié. Il était déjà 12:30 et, je n'avais encore rien pris.

— J'arrive. Dis-je en me dirigeant en sa direction.

On avait préparé un grand banquet. Il y avait beaucoup de mets créoles. Il y en avait dont je ne connaissais même pas le nom mais dont j'avais par occasion goûter. J'optai pour un riz noir, de bananes pesées, de la salade de pomme de terre et bien sûr du poisson gros sel. J'avais pris du jus de cerises et comme dessert, une tranche de gâteau fruits renversés. J'étais assise à côté de l'agronome Casimir qui lui avait déjà commencé à manger.

— J'ai appris que tu as fait beaucoup de progrès fiston. Me lança-t-il.
— Oh oui. Dieu merci! Lui répondis-je avec un petit sourire.
— Je voulais te dire que je suis très fier de toi.
— Merci beaucoup agro.
— Pas de bague !  Aucune femme n'a su te faire succomber ?
— Non. Mauvaise impasse. J'attends.
— Ça, c'est bien. Je n'aimerais pas que tu laisses le travail t'emporter. Il faut que tu vives ta vie aussi. Tu es très jeune. Il faut en profiter.
— Je le ferai. Ne t'inquiète pas.
— Je l'espère pour toi.

Je lui répondis par un simple sourire. Sinon, il n'allait pas arrêter. J'avais oublié qu'il était très bavard. Après le déjeuner, aux environs d'une heure 30, j'étais allé me laver le visage dans les toilettes publiques du jardin. Comme j'étais fatigué, j'étais allé me reposer sous l'un des jolis arbres du jardin lorsque je vis un groupe de jeune gens qui était sûrement venu pour piqueniquer. Je m'approchai vers eux pour les saluer et, "Mais, c'est Dina!" Dis-je en moi-même. Elle se retourna et me regarda. Dans ses yeux, j'avais remarqué de la colère. Il fallait que je trouve quelque chose à dire.

— Bonsoir les filles, James. Dis-je un peu troublé.
— Bonsoir. Répondirent-ils sèchement.
— Dina. Puis-je te parler stp? Repris- je.
— Pour me dire quoi Marco? Reprit Dina un peu sur les nerfs.
— J'ai des choses à te raconter. Repris-je calmement.
— Quel culot! C'est maintenant que tu veux me raconter tes histoires c'est ça? Reprit-elle.
— Bébé stp. Repris- je avec une voix désolante.
— Pas de Bébé avec moi Marco. C'est à cause de ce surnom ridicule que tu me traite comme tel.
— Non, ce n’est pas ça Dina.
— C'est quoi alors?
— Viens et je t'expliquerai. Laisse-moi une petite chance stp.
— Ne l'écoute pas Dina. Ce n'est qu'un imbécile. Lui dit James.
— S’il-te-plait Dina. Répliquai-je.
— D'accord Marco. C'est bon. Je te donne 5 minutes. Ajouta Dina.

        Elle avait enfin accepté de me parler. C'était un bon début. Je n'étais pas préparé mais je devais laisser faire mon cœur.

— Comment vas-tu ma chérie? Dis-je pour commencer.
— Ta chérie? Ah! Tu me fais rire. Lança-t-elle avec un regard agacé.
— Tu resteras toujours ma chérie.
— Tu le crois?
— Oui, j'ai la foi.
— Mes félicitations. Je ne crois pas que tu m'as suivi jusqu'ici pour ça.
— Je ne t'ai pas suivi ma chérie. J'ai respecté ta décision et je t'attends avec impatience. Tu me manques trop.
— Permets-moi de te demander ce que tu fais ici alors.
— C'est pour le boulot.
— Celui que tu as eu en te prostituant je crois?
— Ne parle pas trop fort de cette histoire ici s'il te plaît. Dis-je tout bas. Je sais que j'ai fait une erreur mais, j'ai ce boulot parce que j’ai été meilleur que les autres.
— Vraiment? Et tu oses encore me mentir.
— Je te le jure Dina. Laura m'aidait simplement à faire bonne impression. J'ai été promu parce que je faisais du bon boulot.
— Comme elle t'aidait, pour la remercier, tu lui as fait don d'un bébé pendant qu'on était ensemble. Hum! Je comprends maintenant.
— Son mari était mort dans un accident de voiture. Par sympathie, je lui ai rendu une petite visite. Elle se trouvait dans un état déplorable. Je n’avais pas le cœur à l'abandonner surtout que je lui avais rendu la vie difficile en lui faisant du chantage pour qu'elle reste loin de moi. C'était à ce moment-là qu'on avait couché ensemble. Elle était tombée enceinte de moi. Et, je suis désolé que ça soit arrivé et que je te fasse subir une chose pareille. J'ai fait une grosse connerie. Je l'assume.
— Tu aurais pu me mettre au courant de cette histoire. J'étais ta petite amie tout de même. Pourquoi tu ne m'as rien dit? Cela me prouve que tu ne m'as jamais fait confiance Marco.
— J'avais essayé. Je te le jure. Mais on était tellement heureux que je ne voulais pas gâcher ce bonheur.
— Si c'est ce que tu penses, tu es vraiment con. Tu m'as menti, tu m'as trahi, tu m'as blessé au final. Dit-elle avec dégoût.
— Je sais Dina et, je n'en suis pas fière. Tout ce que je te demande, c'est ton pardon. Je n'aime que toi chérie et, j'aimerais fonder une famille avec toi.
— Tu aurais dû y penser avant je crois. Il est trop tard maintenant.
— Non, il n'est jamais trop tard. Il y a aussi des secondes chances. Je laisserai tomber si tu me dis que tu ne m'aimes plus.

Il y avait des larmes qui coulaient le long de sa joue. Je m'approchai vers elle et je la pris dans mes bras.

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Comment avez-vous trouvé cette partie?

On n'est pas encore dans la vraie histoire que je veux vous raconter. Ce n'est qu'une miette de l'histoire de Dina et Marco.

J'ai puisé cette histoire dans la réalité des gens qui m'entourent et de la réalité haïtienne. Elle est 100% authentique. Pour écrire, j'ai questionné plusieurs personnes et, j'ai fusionné leurs histoires.

On me racontait des histoires dans mon enfance et, j’ai vu que j'adorais ça. C'est pour cela qu'à partir de mes 9ans, mes meilleurs amis étaient mes livres, mon cahier d'écriture et ma plume. Et maintenant, je suis l'amie de mon pc, ma tablette et mes téléphones.

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JE MEURS D'AMOUR [Terminé Et En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant