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PDV de Laura (+Flash back)

Je sais que vous ne m'aimez pas. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter toute cette haine de votre part. Je vous ai expliqué mon histoire (partie 1 chapitre 5), malgré tout, vous m'en voulez.

    J'étais une bonne personne avant. J'avais terminé mes études de secrétariat et j'étais à la recherche d'un emploi. C'est là que j'ai fait la rencontre de mon défunt mari, le ministre de l'agriculture. Lors, il n'était pas encore ministre. Il était un simple agronome. Il voulait intégrer la lignée ministérielle. Pour être crédible, il devait se marier. C'est la qu'il m'avait fait cette proposition.

Henry: Pourquoi ne pas m'épouser? Ainsi, je serai plus crédible pour devenir le ministre de l'agriculture et toi, tu auras le poste que tu convoites tant. On sera gagnant-gagnant.

Moi: Drôle de proposition Monsieur. Pourquoi ferais-je une chose pareille?

Henry: Pense à ta mère Laura. Ajouta-t-il avec confiance. Elle serait tellement fière de toi. Tu pourras l'aider beaucoup plus!

Et là, il avait marqué un point. J'étais fille unique de ma mère, mon père nous avait abandonné dès mon plus jeune âge et ma mère souffrait d'une maladie incurable. Ses jours étaient comptés.

Moi: C'est vrai que j'ai besoin d'un bon boulot pour aider ma mère. C'est vrai qu'il n'est pas facile de trouver un bon job dans ce pays mais, je ne vais pas me rabaisser à ce niveau. Désolée! Repris-je fièrement.

Henry: Prends tout ton temps Laura. On sera tous les deux gagnants comme je te l'ai dit. En plus, on pourra apprendre à nous aimer.

Moi: Que savez vous de l'amour monsieur? Mais, vous n'avez pas honte, vous pourriez être mon père. Vous avez 17 ans de plus que moi.

Henry: L'amour n'a pas d'âge ni de limite ma chère. Un jour, tu me donneras raison.

Moi: Je veux être heureuse. Je veux vivre avec quelqu'un de mon âge. Quelqu'un qui m'aime pour qui je suis. Il n'en est pas question.

Henry: Je suis patient Laura. Tu sais où me trouver au cas ou tu changeras d'avis.

        J'étais sortie de son bureau sans rien ajouter. J'étais dégoûtée. Il se prenait pour qui lui? Pour avoir un poste dans ce pays, pourquoi les jeunes devraient-ils vendre leurs corps, leurs âmes et leurs innocences? Pourquoi est-ce qu'on demandait des années d'expériences dans la majorité des grandes entreprises alors qu'on sort à peine de la fac? Je n'avais aucune réponse et ce n'était pas moi qui allait changer les règles dans ce pays.

     Des mois étaient passés. J'étais au chômage. L'état de ma mère s'était empirer. Les médecins m'avaient dit qu'elle devait être opérée d'urgence. Je ne savais plus quoi faire, je ne savais pas vers qui me tourner. Je n'avais que 21 ans à l'époque. C'était là que la proposition de Henry m'avait éffleuré. Je n'avais guère le choix. Je ne pouvais pas regarder la femme (qui m'avait mis au monde, qui s'était battue pour moi jour et nuit afin de faire de moi ce que j'étais, qui préférait rester le ventre creux pour me nourrir, qui était mal vêtu pour que moi je puisse porter les tenues tendances, qui était arrivée à ce stade juste parce que le peu d'économie qui lui restait devait payer ma dernière année d'université en ignorant ses rendez-vous à l'hôpital) mourir sous mes yeux sans que je ne tente rien pour elle.

       J'avais appelé Henry et, il m'avait secouru. L'opération était réussie. Elle était soulagée pendant un temps (vu que sa maladie était incurable). Il fallait tout de même la surveiller et éviter qu'elle subisse une nouvelle opération. Ma mère pouvait vivre quelques années de plus. Je m'étais jurée de faire d'elle une reine, ma reine. Il fallait que je fasse honte à mon père et à ma famille qui nous avait laissé tomber. C'était le seul cadeau que je pouvais donner à la femme de ma vie.

JE MEURS D'AMOUR [Terminé Et En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant