〰Chapitre 3〰

10 2 0
                                    

Aie-je fais le bon choix de me rendre à Paris? J'aurai pu choisir une autre ville, une ville plus agréable, une ville peut-être moins touchée par notre guerre dévastatrice.
Malheureusement Paris est triste, une ville comme tatouée par la guerre.
La bataille a laissé ses traces, les allemands s'étaient approprié la capitale. Sur les murs, des restes d'affiches de propagande, des messages qui touchent les civils sont écrits à la peinture rouge en grande lettre. En enjambant les caniveaux je remarque des hommes qui s'épuisent à effacer les messages à la brosse rêche ou en les recouvrant de peinture d'un ton plus neutre. Je marche dans la rue piétonne, toujours accompagné de ma valise et de mon bardât qui me sera, je pense, très utile.

Je ne sais pas où je vais, je ne sais pas ce que je compte faire désormais, je suis comme déboussolé, cette ville me fait perdre la notion du temps.
Un vendeur de journaux me tend sa paperasse en criant fort "PRIX SPÉCIAL AUJOURD'HUI, LA FAMINE FAIT LA UNE!".
La famine ! Mais quelle idée ai-je eu bon sang de venir ici!
Je me réfugie dans une brasserie, la devanture est extrêmement vétuste, je m'assoie derrière le gigantesque bar en posant mes sacs à terre et ma casquette sur le comptoir.
Deux yeux grands ouvert, un homme avec de minuscule moustaches me regarde ébahit après la découverte de ma chevelure blonde.
Il décrocha deux mots "UN THÉ MADAME?" Je n'avait guerre envie d'un thé; je hoche la tête comme pour dire "oui" malgré mon idée de boire un alcool fort pour me remettre les idée en place. Mais quel est encore ce préjugé? Les femme n'ont-elles donc pas le droit aux alcools? J'attendais plus de modernité de la part de Paris, cette capital dont on m'avait tant parlé.
Le bistrot était vide, mis à part quelques "chats maigres" qui fumaient leur tige autour d'une table. Les chats maigres? C'est comme sa que l'on appel chez moi les jeunes hommes convoités par les filles du bourg, grands, maigres mais musclés, le genre de garçon qui ne m'intéressent pas.
Dix neuf heure, le temps passe si vite, mon thé est froid, le néon qui éclaire le comptoir s'affaibli de plus en plus chaque minutes. Je commence à être frigorifié, il fait froid, je suis seule, je n'aie pas revu le moustachu depuis quarante minutes au moins.
Je place ma tête entre mes points et commence à mordre l'intérieur de mes joues; habitude que j'ai quand je suis pleine de sommeil.

Mes yeux se ferment.
"MADEMOISELLE JE VAIS FERMER!"
Je consulte l'horloge derrière le bar, vingt-deux heures. J'avais dormi pendant trois bonnes heures.

Nouveau départ Where stories live. Discover now