Un Nouveau Départ [En Pause]

Chapitre 15:

- Ne me fais pas regretter de t'avoir sauvé la vie, dit-il en serrant les dents.

- D'accord, d'accord! capitulai-je. Mais c'était trop tentant! rajoutai-je tout sourire.

Après ce petit échange nous finîmes de nettoyer l'appartement. Stephen souleva Nathan pour le déposer dans son lit. Je m'installai sur le canapé en attendant Stephen. Une fois revenu, j'eus le courage de lui poser la question qui me brulait les lèvres depuis que j'étais entrée dans le salon, une bonne heure auparavant.

- Est-ce que tu sais ce qui a mis Nathan dans un état pareil? Je ne pensais pas qu'il pouvait se mettre autant en colère, boire pour oublier... Enfin je suppose seulement. Il est tellement gentil et calme d'ordinaire.

Stephen se laisse tomber de l'autre côté canapé. Il penche la tête en arrière et se met à observer le plafond. Il ferme les yeux et à ce moment-là je ne m'attends pas à avoir de réponse. Je le regarde, mes yeux passant constamment de son visage à ses mains abîmées.

- Je n'en sais pas plus que toi... soupira-t-il. Nathan est quelqu'un de très secret, contrairement à ce que tu pourrais penser. Sache juste que ce n'est pas la première fois que ça lui arrive et je ne pense pas que ce sera la dernière. Sa vie privée ne regarde que lui non? En tout cas moi, elle ne m'intéresse pas.

Je méditai ses paroles, réfléchissant à ce que je pourrais bien lui répondre. Si je voulais savoir ce qui ne va dans la vie de Nathan autant abordé le sujet avec le principal intéressé.

Inconsciemment, je continuai à observer Stephen, qui semblait sur le point de s'endormir, et mes pensées dérivèrent vers lui.

- Nathan... Tu dis que c'est quelqu'un de secret mais... il ne l'est pas plus que toi.

Stephen rouvrit ses magnifiques yeux bleus et les tourna vers moi.

- Je n'ai pas envie qu'on vienne mettre le nez dans mes affaires, c'est compris? Sur ce, je vais me coucher, et tu devrais en faire autant.

Il se leva sans me laisser le temps de répliquer et me laissa seule dans le salon. Mon ventre gargouilla, me rappelant que je n'avais toujours pas mangé...

*****

Dix jours plus tard...

J'attendais dans la salle d'attente de l'hôpital que mon médecin vienne me chercher pour qu'on puisse enfin me retirer ce foutu plâtre qui me démangeait sans arrêt!

Je me repassai les évènements des derniers jours. Depuis ce fameux soir, Stephen et Daren avaient décidé de me priver de sortie. A chaque fois que je mettais le pied dehors, l'un ou l'autre, me collait aux basques et cela commençait fortement à m'énerver.

Quant à Nathan, on avait décidé de ne rien lui dire. Il avait l'air d'être absorbé, littéralement, par ses problèmes. Je pense que même si on avait voulu lui dire nous n'y serions pas parvenus. Il s'était totalement renfermé sur lui-même. Il nous adressait à peine la parole.

Je pensais qu'après notre "trêve", Stephen se montrerait plus agréable avec moi... Il faut croire que je m'étais bercée d'illusions.

Daren et moi étions de plus en plus proches. Je le considérais comme mon meilleur ami. Toujours présent pour moi, sans que je ne sache pourquoi.

De plus, je m'intégrais de mieux en mieux à la piscine. J'avais rencontré tout le monde, même Laurie, et m'étais présentée. J'aurais d'ailleurs pu me passer de cette étape, puisqu'en réalité tout le monde savait déjà qui j'étais.
Pour le cas Laurie, je n'avais pas réussi à savoir pourquoi elle semblait me détester autant.
La plus grosse partie de l'équipe de natation était repartie il y a quelques jours dans leur centre attitré. Mais pas Laurie...

Le médecin arriva, ce qui me sortit de mes pensées.

- Mademoiselle Stone?

- Oui je suis là! dis-je en me levant et en le rejoignant.

Il me fit entrer dans la salle et m'incita à m'assoir sur le lit, ce que je fis.

- Comment allez-vous Mara? me demanda-t-il, le nez plongé dans mon dossier médical.

- Je me porte pour le mieux!

J'avais le moral à cent pour cent! Je n'avais plus du tout mal, j'allais pouvoir nager de nouveau, courir, marcher normalement, et peut être, et seulement peut être, que Stephen allait arrêter de me surnommer "l'handicapée". Mot qui, dans sa bouche, était particulièrement horripilant.

- Très bien!

Sans prévenir, il donna un coup assez fort sur le plâtre ce qui me fit sursauter. Je le regardai en haussant un sourcil.

- Vous n'avez plus mal à ce que je vois.

- Non, plus du tout.

- Enlevons tout ça alors.

Un soupir de soulagement s'échappa d'entre mes lèvres. Une demi-heure plus tard, après avoir finalisé quelques papiers et avoir promis au docteur que j'irai doucement sur le sport au début, je pus enfin sortir. Je me sentais libre! Libérée d'un poids qui me pesait depuis presque un mois maintenant.

Daren m'attendait à l'intérieur de la voiture. J'avais dû lourdement insisté pour qu'il reste ici. Au moment même où je m'installais sur le siège, la radio s'alluma et je ne pus m'empêcher d'exploser de rire en entendant la chanson qui passait.

"Libérée, délivrée! Les étoiles me tendent les bras!!!"

- Qu'est-ce que tu es bête! m'enquis-je une fois mon fou rire passer.

- Et toi, tu n'as jamais été d'aussi bonne humeur!

- Tu connaissais la moi morose à vrai dire... Maintenant tu vas apprendre à connaitre la vraie moi! dis-je tout en rigolant.

- Qu'est-ce que j'ai hâte!

On partit dans un nouveau fou rire, avant que Daren ne finisse par mettre le contact et démarrer.

A peine j'eus passé le pas de la porte de l'appartement que je reçu quelque chose en pleine figure...

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