Chapitre 19:

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Je trainais des pieds derrière Stephen et m'installa à l'arrière de la voiture, folle de rage. Je savais me contenir mais je lui en aurais bien foutu une à Laurie ! Et à Stephen aussi ! Pour qui il se prenait d'abord ? Je l'héberge, lui offre mon hospitalité et mon amitié et lui il va raconter de la merde sur moi à des gens que je connais à peine ?! Non, non et encore non ! A partir de maintenant, je ne lui adresserais même plus un regard. Il vient de s'attribuer le rôle de fantôme de la maison !

Une fois arrivée je fonçais dans ma chambre sans faire attention aux garçons qui discutaient dans le salon et claquais la porte de toutes mes forces, faisant trembler les murs de l'immeuble. Des voix me parvinrent du salon mais rien que ces bruits feutrés me donnaient la nausée. Daren et Nathan étaient-ils au courant ? Parlaient-ils eux aussi sur mon dos ?

Je mets mes écouteurs et enclenche l'une de mes playlists pour me calmer. Je me concentre sur les paroles, me laissant bercer par toutes ces histoires racontées en chanson.

*****

On toqua à ma porte. Ce bruit répétitif me ramena à la réalité. Ma playlist s'était achevée et je m'étais visiblement assoupie par je ne sais quel miracle. La personne toqua une énième me faisant grogner.

- Qui c'est ?! dis-je entre le grognement et le hurlement.

- On peut parler Mara ? me fait une voix masculine et roque.

- Non !

Je l'entendis souffler de l'autre côté. Après de longues secondes, il bougea. Si je me fiais à ce que j'entendais il venait de s'assoir dos à ma porte. Il n'était pas décidé à partir. Et moi pas décidée à bouger et encore moins à lui parler. Je pourrais tenir comme ça plusieurs jours sans problème. J'avais de quoi manger, de quoi dormir. Pas besoin de douche si je restais enfermée ici. Et les cours... Je m'en fichais éperdument. Je pouvais même avoir les cours manqué via internet. A quoi bon se déplacer dans un amphi ?

- T'es toujours en vie Mara ? me demanda Stephen au bout d'une heure.

Hors de question que je lui réponde. Il n'existait plus pour moi. Ce n'était qu'un sale hypocrite. Il me dégoutait.

Quelques nouvelles minutes s'écoulèrent.

- Je sais que t'es là-dedans. Parle-moi. Ou, puisque apparemment tu te refuses à m'adresser la parole, donne-moi un signe de vie. Sinon je défonce la porte, prévient-il.

Ses paroles sonnaient comme une promesse. Je fis tomber un cahier par terre avec mon pied. Juste parce que je ne voulais pas qu'il entre. J'avais presque fini par oublier qu'il stationnait devant ma porte au bout de cette heure. Je repris mon activité. Je dessinais ce que je voyais devant moi, c'est-à-dire la porte de ma chambre... avec Stephen derrière. Ce mec m'obsède totalement. Mais il est mauvais !

Je souffle un bout avec de m'écrouler de nouveau sur mon lit. Je me sens sale, je ne sais pas qu'elle heure on est, ni même le jour.

- Ce n'est pas ce que tu crois Mara, tu sais. Peut-être qu'au début je ne parlais pas forcément de toi en bien... mais après... j'ai appris à te connaitre et je m'étais trompé à ton sujet. Laurie n'écoute que ce qui l'arrange. Elle n'en fait qu'à sa tête et je suis désolé que tu ais fait les frais de son mauvais caractère. Est-ce qu'on peut parler en face à face ? C'est pas franchement agréable d'avoir l'impression de parler dans le vide.

Je ne réponds toujours pas. Je veux qu'il me laisse seule. Je n'ai que faire de ses excuses. Je ne veux pas lui reparler.

- Mara ? Je commence à flipper de pas t'entendre ! T'es sûre que tout va bien ?

Sa voix me fascine autant qu'elle m'agace. Il ne me fichera pas la paix tant qu'il ne m'aura pas entendu lui dire quelque chose.

- Dégage !

Court et limpide. Si après ça il ne me lâche pas, j'appelle les flics et ferais en sorte qu'il passe la nuit dans une des cellules du commissariat de la ville.

Il jure de l'autre côté de la porte. Je le sens qu'il fait des efforts pour paraitre poli, mais moi je n'ai pas envie qu'il le soit et pas envie de l'être.

- Mara... S'il te plait !

- Va te faire foutre ! Si tu te barres pas de là j'appelle les flics ! Connard !

Les murs retentissent dû à un coup probablement donner par Stephen. Il finit par bouger. Je me rapproche doucement de la porte et colle mon oreille à celle-ci pour mieux entendre. Il fait des allers-retours dans le couloir. Mais bordel qu'est-ce qu'il fout ?!

Apres dix minutes, la porte d'entrée claque. Il m'a un peu trop pris au mot et est parti. Je voulais juste qu'il me foute la paix... J'ai eu mieux visiblement. Enfin des vacances. Ça ne me rassure pas de me retrouver seule dans l'appartement (je suppose qu'il est vide n'entendant ni Nathan ni Daren) mais c'est plus rassurant que d'être seule avec Stephen.

Je sors timidement ma tête dans l'encadrement de la porte. Personne. Je me décide à aller prendre une douche. Je laisse l'eau chaude couler sur ma peau nue jusqu'à ce qu'elle devienne de plus en plus fraiche, limite froide. Je sors en serviette de la salle de bain et me renferme dans ma chambre pour m'habiller.

Une fois vêtue de quelques morceaux de tissus vieux et troués, je me rends dans le salon. Je me prépare un truc à manger sans me préoccuper de l'heure. Je m'installe au bar, allume la télé et mange mon repas. Je me brûle la langue avec mes pâtes.

Une fois mon repas fini, je me lève et me dirige vers la chambre de Daren. Je toque à la porte. Il ne répond pas. J'ouvre discrètement la porte pour vérifier qu'il n'y a personne. Sa chambre est déserte. Je fais de même avec celle de Nathan mais zappe la case « toquer » cette fois.

Il est allongé sur son lit. Endormi. Il est adorable. Mais ses traits sont légèrement tendus. Il est tout le temps préoccupé depuis qu'il est rentré saoule l'autre soir. Je n'ai même pas eu l'occasion de lui parler. Je m'approche et m'assois sur le bord du lit, l'observant dormir. Puis je me mets à détailler sa chambre. Il ne l'a pas vraiment personnalisé. Ca renforce les paroles de Stephen, disant qu'il était très secret. Je me perds dans mes pensées, imaginant quel genre de vie pouvait bien avoir Nathan.

- Qu'est-ce que tu fais là ? me demande une voix.

Il s'est réveillé. Ma faute à tous les coups.

- Euh... Je... Et bien... Je me demandais si j'étais seule dans l'appartement alors j'ai fait le tour des chambres et...

Il me regarde perplexe et se redresse.

- T'as pas l'air dans ton assiette. T'es rentrée comme une furie hier ! Est-ce que tout va bien ? m'interroge-t-il.

- Je pourrais te retourner la question. Tu es tout le temps perdu dans tes pensées, à froncer les sourcils comme si quelque chose ne tournait pas rond. Je ne sers pas à faire la décoration ici tu sais ! Tu me peux me parler si tu as un souci.

Je dis cela en me tournant davantage vers lui, prenant un peu plus de place sur le lit. Nos genoux se touchent et je peux le regarder droit dans les yeux. Il fait la grimace.

- Je peux avoir un câlin ?

Ça me fait rire. Il me tire une bouille irrésistible, les bras ouverts dans ma direction. Je viens me blottir. Je crois que cette démonstration d'affection me fait du bien autant qu'à lui. On reste ainsi un temps indéterminé. Assez longtemps pour qu'on finisse par s'endormir dans les bras l'un l'autre.

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Désolé de poster si peu souvent! Ce chapitre là est plus long et j'espère qu'il vous plaira☺

Bisous ♥

Un Nouveau Départ [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant