Chapitre 14:

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Je me réveille difficilement, une douleur lancinante à l'arrière du crâne. J'ouvre les yeux et regarde le plafond.

Ce n'est pas mon plafond...

Les souvenirs me reviennent peu à peu et je commence à paniquer persuadée que mon agresseur m'a kidnappée. Je me redresse d'un coup sec. Ouch... Mauvaise idée... Je vois des étoiles noires partout maintenant. J'entends du bruit près de moi, quelqu'un qui se précipite. J'attrape le coussin, seule arme à porter de main et frappe fort la personne qui vient d'arriver à côté de moi.

- Eh! Calme-toi enfin! Et puis qu'est-ce qui t'as pris de te relever aussi vite! hurle une voix masculine grave, dur... captivante.

Je me stoppe. Je vois tout noir à force de gesticuler et ma tête me fait de plus en plus mal.

- Mara... rallonge toi s'il te plait... Je vais t'apporter une aspirine et de la glace pour ta tête, dit la voix.

- Stephen? Demandai-je d'une petite voix.

Il ne me répondit pas et je pris ça pour un oui. Je l'entendis sortir de la chambre que je suppose dorénavant être la sienne.
Je me rallonge doucement et laisse mes yeux se réhabituer à la lumière. Stephen revint 5 minutes plus tard avec un verre d'eau en effervescence et une poche de glace. Il souleva délicatement ma tête pour poser la poche de glace en dessous, ce qui me fit grimacer... et lui sourire.

Pauvre sadique... Ça se voit qu'il aime voir les gens souffrir...

- T'es bipolaire ma parole... Un jour tu me détestes et tu m'insultes... et l'autre tu t'occupes de moi comme si j'étais la chose la plus fragile au monde... bredouillais-je.

- C'est parce que tu es la petite chose la plus fragile au monde... dit-il en me tendant le verre, mélange d'eau et d'aspirine.

Il m'aida à me relever sans que je sois prise de vertige pour que je suis puisse boire. Puis il me rallongea.

- Le "petite" était inutile... grommelais-je.

Il sourit de nouveau avant de reprendre son sérieux et de froncer les sourcils, comme il sait si bien le faire.

Ça lui donne un côté sexy...

Mon Dieu! J'étais bel et bien tombée sur la tête!

- Tu sais qui s'était? me demande-t-il enfin. Tu sais ce qu'il te voulait?

Je secoue la tête en signe de négation. Je n'en avais pas la moindre idée. Je soupire en silence.
Stephen était assis nonchalamment sur une chaise, les bras croisés sur son torse, le regard tourné vers l'extérieur. Plusieurs minutes s'écoulèrent pendant lesquelles j'eus tout le temps de détailler son visage.

Derrière ses airs de bad boy se cache forcément quelque de bon et de généreux que la vie n'a pas gâté... J'en suis sûre...

Je m'apprêtais à le remercier de m'avoir secourue quand la porte d'entrée claqua si fort que les murs en tremblèrent. Je sursautai, fixant la porte de la chambre avec anxiété.

Et si c'était...

J'en frissonnais déjà de tout mon être.

Stephen sembla percevoir ma peur car il me dit:

- Ça m'étonnerait... Je vais voir, ne bouge pas.

Je ne répondis pas, j'étais figée. Comment voulait-il que je bouge de toute façon? Mes béquilles étaient à l'autre bout de la pièce et ma tête ne me permettait pas de bouger plus vite qu'une tortue...
J'entendis des cris du salon, puis des bruits de verres brisés...
J'essayai de réveiller mon cerveau pour comprendre ce qu'il se passait et qui se trouvait dans l'appartement. Ça ne pouvait pas être Daren. Il ne dormait pas ici ce soir. Alors c'était... Nathan? J'ai beaucoup de mal à imaginer la scène. Nathan était toujours très calme et gentil... Mais tout le monde possède une face cachée non?

La voix forte de Stephen se fit entendre jusqu'à la chambre...

- Putain! J'avais autre chose à faire que de jouer les baby-sitters ce soir bordel! hurla-t-il.

Mais que ce passait-il à la fin?

Ma curiosité gagna et je me levai avec prudence, longeant les murs pour récupérer mes jambes de substitution et gagna doucement le salon. En arrivant au bout du couloir je pus observer des assiettes, des verres et des vases explosés en mille morceaux sur le sol ainsi... qu'un Nathan ivre mort étalé par terre. Stephen le leva pour le poser sur le canapé avant de commencer à nettoyer les dégâts. Je refoulais les souvenirs de mon père ivre cassant tout ce qu'il avait sous la main pour faire un autre petit pas en direction de Stephen fulminant de rage.

- Je peux peut être t'aider? dis-je d'une toute petite voix.

C'est un regard plein de haine, de rage et de colère que Stephen posa sur moi. Je détournais aussi vite les yeux, préférant fixer les débris de verres qui recouvraient le parquet. Il me faisait peur...

- Je t'avais dit de ne pas bouger de la chambre.

Il enrageait. Je fis de mon mieux pour faire abstraction de la menace qui planait dans ses mots et attrapai un balai dans la penderie du couloir. Une fois trouvé, je trouvais le bon équilibre pour réussir à faire un tas des débris. Même si je sentais le regard réprobateur de Stephen sur moi, je ne me démontais pas pour autant.
Je décidai finalement de briser le silence pesant.

- Pourquoi tu m'as aidé? Comment... Comment tu savais que j'étais dans cette ruelle? demandais-je tout en restant concentrée sur ma tâche, les yeux rivés au sol.

- Je ne le savais pas... finit-il par répondre. J'étais sorti prendre l'air suite à ta blague pourrie et je retournais à l'appart quand je t'ai vu dans cette ruelle.

- Mais pourquoi m'avoir aidée? Et puis comment as-tu su que c'était moi?

J'avais haussé le ton sans le vouloir, parlant tout un coup d'une voix légèrement plus aiguë. Je relevai la tête dans sa direction et il me regardait comme si j'étais là dernière des cruches. Il secoua la tête d'un air désespéré avant de reprendre sa tâche.

Moi, j'observais ses phalanges, abîmées par les coups qu'il avait donnés à cet inconnu.

S'il est blessé c'est ta faute Mara! Me fit une petite voix dans ma tête.

Je m'en voulais d'être restée paralysée face à cet homme. J'aurais dû réagir. Au lieu de ça j'avais été prête à le laisser me tuer. Je me souviens encore du regard qu'il avait porté à ma jambe, comme si là qu'il avait voulu frapper en premier. Pour ne pas que je puisse m'enfuir sûrement...

- Je ne comprends pas que tu puisses penser que je t'aurais laissé mourir dans cette ruelle... Tu as une si mauvaise image de moi? m'interrogea Stephen d'un ton plus calme... plus doux.

- Eh bien... Je ne sais pas trop quoi penser de toi en réalité. T'as de sérieux problèmes comportementaux... Tu t'énerves pour un rien et la seconde d'après tu me sauves la vie... Avoue que ça à de quoi porter à confusion non?

Je le vis secouer la tête tout en se mordant la lèvre inférieure.

- Je te propose une trêve.

Ces mots me prirent par surprise.

- Une trêve de quoi?

- Plus de coup bas jusqu'à ce qu'on t'enlève ton machin là. Après quoi je me ferais un plaisir de te couler dans la piscine, dit-il un sourire carnassier peint sur son visage.

- Dis surtout que ton égo en prendrait un coup si tu flanchais face à une "petite Schtroumpfette handicapée"... Petit homme de ménage, pouffais-je.

À quatre pattes par terre, Stephen releva la tête et me tua du regard.

C'est bien Mara t'as un vrai don pour le foutre en rogne! Mais qu'est-ce que c'est drôle!

La rébellion n'allait pas tarder à arriver...

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Chapitre 14 en ligne! 😁

Dites moi ce que vous en pensez et n'hésitez pas à me donner vos hypothèses concernant l'agresseur de Mara!

😘😘

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