Chapitre 10:

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Le lendemain s'est passé sans accro. Le matin Nathan s'est excusé de s'être montré froid avec moi, disant que ce n'était pas contre moi et qu'il avait certains problèmes d'ordre personnel. Je me sens mieux maintenant. Au moins je sais que je n'avais rien à voir avec sa mauvaise humeur. Pas comme avec Stephen... Je suis parfaitement incapable de le comprendre. Ce type est une vraie prise de tête à lui tout seul. A cause de son comportement je me suis repassée tous les évènements "importants" de ma vie.

J'ai commencé la natation enfant. C'était plus un devoir qu'une passion à cette époque. Mon père m'y a forcé, comme il a voulu me forcer à arrêter du haut de mes 15 ans pour que je puisse me concentrer sur mes études et devenir une avocate de renom ou bien que je travaille dans les relations internationales. J'ai refusé. Pour la première fois je lui ai tenu tête et il n'a pas apprécié. Il m'a giflé... J'étais extrêmement proche de mon coach à la piscine, ma seconde... non ma seule maison. Il m'a appris qu'il déménageait. J'allais me retrouver seule face à moi-même. J'en ai décidé autrement. Quelques semaines plus tard, je me suis enfuie de chez moi et ai pris un train pour rejoindre la ville de mon coach... et père adoptif. Quand je suis arrivée avec mon sac de sport sous le bras contenant mes affaires les plus chères à mon cœur, Dan a écarquillé les yeux. Il voulait appeler mes parents pour leur dire que j'étais avec lui et que j'allais bien... C'est faux. Je n'allais pas bien. J'étais perdue et apeurée. J'avais peur des représailles de mon père si il apprenait... Père qui m'appelait une fois par mois et à qui je ne répondais jamais. Ce violent bonhomme ivrogne qui frappait ma mère et se battaient avec mes deux grands frères, qui, le jour où ils en ont eu l'occasion, sont partis, m'abandonnant dans cette maison de l'horreur. Je passais plus d'une simple petite heure par semaine à panser des blessures.

Stephen...

J'ai tout raconté à Dan et il m'a accepté chez lui. Je lui en serais éternellement reconnaissante. Il m'a nourri, m'a donné un toit et m'a aimé plus que mes propres parents. Il n'a pas de femme, ce que je ne comprends pas parce qu'il est adorable et... très bien bâti, il faut l'avouer. J'espère qu'un jour il trouvera son âme sœur. Il le mérite.

Le jour J de mes 18 ans je suis partie pour vivre dans le studio que je m'étais trouvée. Je ne voulais pas m'imposer dans la vie de Dan alors que j'avais désormais la possibilité de me débrouiller seule. Toute mon enfance j'avais gagné de l'argent en rendant service aux voisins et changer de ville ne m'avait pas fait changer moi, je continuais à rendre service en échange de quelques billets. Au final, j'avais économisé de quoi payé trois mois de logements tout en étant sûre de pouvoir me nourrir tous les jours convenablement.
Maintenant j'avais un travail de serveuse dans un bar restaurant. Mais avec ma jambe dans le plâtre je n'ai pu que m'excuser et prendre un mois de congé, que mon patron m'a presque obligé à prendre pour me rétablir. J'étais une battante et la vie ne m'avait pas encore vaincue. Pas encore seulement...

Dans tout ce foutoir qu'est ma vie, aussi triste soit-elle, je ne vois pas où et comment j'aurais pu rencontrer Stephen. Je l'ai déjà dit et je me répète mais, mon cerveau refoule certains souvenirs trop violents sûrement. J'ai des trous noirs, des vides dans ma tête que je n'arrive pas à combler... C'est très étrange. Je ne sais pas exactement ce qui est à l'origine de ce phénomène et je n'ai pas l'intention d'aller voir un médecin pour ça.

Je me prends la tête dans les mains espérant en vain que mes souvenirs refassent surface. Assise sur le trottoir j'ai l'air d'une clocharde en manque. J'ai fini les cours il y a maintenant 30 minutes et toujours aucun signe de vie de mes colocataires... Je ne sais pas qui doit venir me chercher aujourd'hui, mais il est en retard.
Je me relève donc pour aller prendre le bus qui arrive dans cinq minutes et qui m'emmènera jusqu'à l'entrée de la piscine. Alors que je commençais à marcher/claudiquer pour rejoindre l'arrêt de bus, une voiture déboula bien trop vite dans le campus pour s'arrêter.... juste devant moi. Stephen était au volent. Pourquoi fallait-il que ce soit lui?

- Bon alors tu montes l'handicapée? J'ai pas que ça à faire moi de jouer au taxi! me lança-t-il de la fenêtre tout en faisant ronronner le moteur.

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Et de 10 chapitres ! Vous pouvez maintenant constatée que la vie de Mara n'a pas toujours été toute rose.

N'hésitez pas à laisser des commentaires et à me faire part de vos hypothèses sur la suite de l'histoire! ;-)  

Un Nouveau Départ [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant