Eye of the Owl - Fanfiction Code Rouge

10. La remise des diplômes

J'observe. Je guette. Et je me fais discrète. Je n'ai aucune envie de me mêler aux autres, et de me prêter à ce jeux de faux-semblants, où il faut afficher un sourire serein en permanence. Tel un oiseau de proie, je traque ma tranquillité.

En tant normal, les rapaces sont de bons chasseurs notamment grâce à leur capacité de camouflage. En effet, leurs plumes, souvent dans des coloris adaptés à leur milieu de vie, leur fournisse la possibilité de se fondre dans le paysage et de mieux surprendre leur proie. Peut-être que c'est pour ça que j'ai choisi de porter un bustier de plumes justement. Inconsciemment, je savais déjà que je ne voulais pas être liée à cette mascarade qu'est la remise des Diplômes.
Rassérénée par cette stupide hypothèse que vient d'émettre mon esprit, visiblement troublé, je me glisse à travers la foule, filant sous les regards sans y porter une quelconque attention. Encore une fois je me raccroche à n'importe quoi mais cela me convient tout aussi bien. D'ailleurs, je suis tellement prise par cette idée puérile que je ne remarque pas l'ombre menaçante qui se profile danser mon dos. Je continue de feindre la foule, sans me douter que je suis moi même devenue la proie d'un autre rapace ... Et soudain...

Je me retrouve projeté sur une épaule musclée. Surprise, je pousse un cri et commence à me débattre, ayant la ferme intention de mener ma vie dure à mon assaillant. Jusqu'à ce que ce dernier lâche un petit rire sournois que je reconnaitrais entre mille. Alors je me fige, ne souhaitant pas me donner en spectacle, et grince entre mes dents, rageusement.

- PHŒNIX ! Reposes moi immédiatement crétin ! Tu m'as fait peur !

Mon ainé se moque encore. Pire, il jubile. Et pourtant, il obtempère et me pose calmement au sol. Pour mieux me narguer, évidemment.

-Ah ça, j'ai bien vu que je t'avais surpris ! Quelle réaction ! Tu parles d'un rapace ! Je crois qu'il se sont trompé sur ton animal totem ! Tu es plutôt du genre petit colibri effarouché !

J'encaisse sans broncher, me contentant de lui lancer un regard assassin, et change complètement de sujet. Je sais pertinemment que la répartie de Phœnix viendrait me déstabiliser trop facilement si jamais je commençais à répliquer.

-T'es tout seul ou Papa et les autres sont là aussi ?

-Ils sont là aussi, mais on s'est séparés pour te chercher. C'est qu'il commence a y avoir foule ici ! me répond Phœnix en m'agrippant fermement le poignet, pour me trainer jusqu'au reste de la famille.

Ce n'est pas que je ne veux pas voir les autres et éviter leurs diverses remarques moqueuses. Mais je déteste qu'on me force la main. Alors je me débat pour me défaire de l'étreinte de mon frère, en râlant.

-Lâche mon idiot ! Je peux marcher toute seule, fiches moi la paix !

Cependant, mon agacement amuse plus cet énergumène qu'autre chose, et pour toute réponse à mes revendications, il m'adresse un sourire jovial. Juste avant d'entrer en collision avec la Sorcière. Enfin Diane Fox ...
Cette dernière nous dévisage un court instant puis reporte son attention sur la foule qui commence à s'impatienter, toujours dans l'attente des résultats. C'est vrai que toute cette mise en scène est d'un ennui affligeant, mais hors de question de se dérober aux traditions. Phœnix, remarquant que Diane n'a que faire de lui, en profite pour continuer sa route, me tirant toujours à sa suite.

-T'es pas possible ! Le minimum aurait été de t'excuser espèce de gros tas de muscles écervelé ! je persiffle.

Ce n'est pas que j'ai énormément de considération pour la Renarde blanche, mais l'attitude de mon aîné m'exaspère simplement. D'ailleurs, il ne se gêne pas pour continuer, se confortant dans son attitude méprisante, et ignore royalement mes reproches. Je me renfrogne et me tais alors. Lui offrant ainsi la possibilité de m'attirer brusquement à lui et de me faire accélérer l'allure pour rejoindre les autres.

Je baisse les yeux. Jellal m'interpelle. Retour auprès des miens.

-Céléna ! T'étais où ?! On t'a cherché partout et y'a que Phœnix qui t'a trouvé !

Je ne lui répond pas, me contentant de passer une main apaisante sur sa joue. Ce pourrait être le rôle typique et cliché de la grande soeur si Jellal, du haut de ses 11 ans, ne faisait pas pratiquement ma taille, en dépit de nos 6 ans de différence. Le benjamin de la famille continue de s'impatienter, insensible au fait de ne pas avoir obtenu de réponse.

-C'est long cette fois ! Plus que d'habitude je crois.

-C'est le problème quand on s'appelle Owl et que l'appelle se fait dans l'ordre alphabétique... je ricane.

Mais le temps finit toujours par s'écouler. Et au bout d'un moment, j'entends mon nom résonner dans les hauts-parleurs.