Le passage du train

La rentrée

Tout est noir, je ne vois plus rien et je tombe, oui, je tombe dans un trou sans fin, mes jambes sont lourdes, ma poitrine se crispe, j'ai tellement mal.

Un cri assaille mes oreilles, cette chose m'appelle, cela résonne dans ma tête. Elle n'est pas là pour me blesser mais pour m'avertir, de quoi?

-"Hey? Tu dors? Réveille-toi!" Cette voix, je la reconnais, elle ne m'est pas inconnue. J'ai beau courir derrière elle, je n'y arrive pas, elle est trop loin et pourtant c'est de plus en plus fort.

-"C'est l'heure! Tu vas être en retard!" Mais...mais...c'est? Non...Luce?

-"Que...Quoi? Mais de...de quoi tu parles?" Lui ai-je répondu d'un air ailleurs.

-"De la rentrée, des cours voyons! Tu n'a pas oublié, j'espère? Tu n'est pas là en vacances ou pour te reposer!" Me dit-elle d'un ton très sérieux.

-"Ha non, ne t'inquiète pas! Je me prépare vite et direction l'école!" J'avoue, ce rêve m'a tellement troublée que c'est bien la dernière chose qui me préoccupe d'aller en cours!

Bon récapitulons, je m'appelle Élisabeth, j'ai 17 ans, bientôt 18 ans et tout le monde veut que j'ai ma majorité le plus vite possible, ( même si je ne vois pas en quoi ça me ferait grandir!) Enfin bon il pensent que je serais raisonnable et mature, on ne va pas leur enlever l'espoir qu'il ont de moi!

Je finis de descendre les marches d'escalier quand j'entends Luce parler au téléphone, je ne me permettrais pas d'écouter aux portes, mais là elle parle de moi, je ne connais pas la voix du téléphone, ce qui me semble bizarre, c'est pourquoi veut-elle savoir si je suis bien arrivée? Une amies de ma tante? Possible! Mais pourquoi dès le matin? Bon, pas le temps de parler, je suis en retard, euh...pardon? mais il est quelle heure au fait? Hein? Quoi? NON! 7h47 PUTAIN! Il ne me reste que 3 minutes!!!

Pas le moments de penser ou réfléchir, je pris vite mon déjeuner, mon sac et, pas le temps de dire au revoir, que j'avais déjà fermé la porte. On aurait dit une folle qui courait dans la rue, par chance personne ne me vit, de toute façon, ce village est tellement perdu qu'il n'y a rien, pas internet, pas de commerce. Le seul moyen de transport est le train pour partir loin, très loin, même si personne n'est jamais parti vraiment, il se conforte dans l'idée que leur vie est parfaite ici! Mais la seul chose qui me trouble est que tout le monde se connait et ils affichent de faux sourires, comme un air heureux qu'on doit apprendre et retenir pour ne pas être différent des autres. J'ai passé beaucoup de mon enfance ici, parmi ces êtres, ils sont très gentils mais un secret n'est pas gardé longtemps, car le boulanger est marié a la bibliothécaire qui et la soeur du boucher... Enfin bref personne n'a besoin du monde extérieur, je dois être la seule avec Luce a avoir vu autre chose que le vieux banc où chaque jour ce fou d'un certain âge passe toute sa journée. Cet endroit est bien triste dans l'ensemble, ce petit village aurait-il une place pour moi ou seule une main tendue vers la sortie?

J'arrivai à l'école et la surprise fut belle! Un lycée qui fait collège et primaire aussi!?

Je crains que ce village soit tellement renfermé sur lui qu'il a du mettre toute les écoles en une?

Par chance, la route ne fut pas longue, on m'a indiqué ma classe et je me dirigeais vers elle, le Coeur qui battait vite, les pieds coller au sol et le professeur qui me dit d'entrer. Je ne vis que des visages poser sur moi comme un air glacé me traversant l'âme et le corps, pourquoi ne suis-je pas dans mon rêve, j'étais peut-être morte? Mais loin de tout ça!