Partie I - Chapitre I - 1

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Lycée du Lac ( média )

Lundi 8h 16 du mat', me voilà encore convoquée au bureau du proviseur. Le surveillant me tend le billet de convocation urgente. D'un hochement de tête, le prof de maths, Mr Torèhmée, m'autorise à remballer mes affaires. Je connais bien le chemin qui mène au bureau du directeur cependant je suis sagement le pion, autant ne pas aggraver mon cas. Au fait, je m'appelle Dia enfin Dianelïa, seulement pour les gens maniérés. Pour le reste du monde, c'est bien Dia. Je suis au lycée du Lac en 2nd et j'ai 14 ans. Maintenant j'attends dans le couloir que le directeur daigne me recevoir.

- Mademoiselle Martin, entrez immédiatement, tonne une voix majestueuse.

Le directeur apparaît à l'embrasure de la porte. C'est un bel homme, grand, au moins 50 ans. Mais surtout, il inspire le respect voire la crainte. Je m'assois face à lui sur une chaise aussi jolie qu'inconfortable.

- Mademoiselle Martin, commence-t-il, ( et déjà je sens que c'est mal parti ), Pouvez-vous m'expliquer pourquoi deux jeunes hommes vous ont vu dans les toilettes des garçons, une élève assure que vous la suiviez, une autre que vous l'avez menacée si elle ne répondait pas à vos questions, un étudiant jure vous avoir surprit plusieurs fois à épier Mr Bindom fils ( le cher petit du principal mécène du Lycée ). Et j'en passe et des meilleurs!

- Mr Rordaliz, je peux tout expliquer...

- Mademoiselle Martin, me coupe-t-il, connaissez-vous le terme de ''discrétion'' ?

Une pure question rhétorique qu'affectionne le directeur. Bien sur que je sais être discrète. Après tout, c'est mon métier, je ne suis pas une simple élève, je suis espionne. Je dois savoir tout ce qui se dit dans ce lycée de gosses de riches, hommes d'affaires ou politiciens. Quand je trouve une information importante, c'est au directeur que je me réfère. Le truc, c'est qu'aujourd'hui, je n'ai rien pour l'amadouer, pas le moindre ragot boursier.

- ... Ainsi serez dans la même classe que Mr Bindom fils, dont vous soupçonnez qu'il détient quelque chose, n'est-ce pas ?

- Oui Monsieur !

Ou là là, mais de quoi il parle ? J'ai jamais dit ça moi, à moins de l'avoir écrit dans un de mes rapports hebdomadaires. La sonnerie de la récrée, moment crucial de la pêche aux infos, retentit. Elle annonce la fin de l'entretient et de mon calvaire. Sauvée par le gong comme qui dirait. Le proviseur me tend mon nouvel emploi du temps. En fermant la porte de l'administration, Mr Rordaliz déclare :

- Vous me ferez le plaisir de ne plus remettre les pieds dans les toilettes des hommes et de porter ce dossier au lieu habituel. Si j'entends parler de vous que se soit en bien comme en mal, pendant tout ce mois-ci, je retire votre argent de poche. Bonne journée mademoiselle.

En sortant je récupère la grosse enveloppe que je glisse dans mon sac puis j'étudie mon nouveau programme. Mon 3ème changement de classe et on n'est que fin avril ... Donc j'ai déjà eu presque tous les profs de l'établissement. Pourtant pas un seul ne se souvient de mon visage ni même comment je me nomme. Cela fait partie du métier, triste mais vrai. Je suis partie pour une semaine tranquille puisque je ne peux pas me faire remarquer. Au bas de l'escalier donnant sur la cour, Misty m'aborde. Cette fille populaire connait tous les derniers potins ; une bonne informatrice mais pas assez fiable, en somme.

- Dia, il est possible que j'ai quelques sujets qui pourraient t'intéresser ... mais tout ce paie. Que faisais-tu, une fois de plus, chez le principal ?

Nous y voilà. Un mensonge passe mieux avec un fond de vérité et moult détaille, alors :

- Eh bien, je change de classe car mes parents veulent que je fasse latin et grec ( comme si ce n'était pas déjà le cas ). Donc les profs ont écrit de lettres de recommandations à n'en plus finir. Latin par-ci, Grec par-là. Je peux plus ! Et toi, que raconte-tu donc aujourd'hui ? Tout va bien ?

Ainsi, je suis au parfum des dernières nouvelles, les couples, ennemis, ruptures, boulettes, disputes, bagarres, amis, ...

- ... Et puis Max et Jordan ont parié que Tom perdrait la course. Keshav s'est remit avec Laura ( Oh non ! )

Quand la cloche sonne, je me redirige vers le cours de maths de Mr Torèhmée. La journée continue tranquillement. Le soir, je rentre directe. J'habite une mansarde aménagée dans le grenier, sous les toits du Lycée du Lac. Quelle idée d'avoir un grenier près d'un lac ! C'est toujours humide, été comme hiver. Mais je n'ai pas trop à me plaindre, contrairement aux internes, je ne dois pas suivre le règlement intérieur ni même les horaires des repas et surtout, j'ai ma propre salle de bain. Ma chambre est spacieuse, j'ai un énorme lit, moelleux à souhaits, un secrétaire qui peut contenir des mille et des cent. Mais ce que je préfère c'est mon armoire. Elle est en bois sculptée avec des minuscules détailles de plantes grimpantes. À l'intérieur, il y a toute ma garde-robe, des uniformes aux tutus, en passant par les robes de soiré et les jogging de voyous. Quand j'arrive, je vois la lumière du soleil couchant sur le parquet, c'est magique ! Cette pièce est au bout du bâtiment, ainsi on y trouve quatre ouvertures, une au nord, une baie vitrée avec un petit balcon à l'ouest et deux à l'est. La vue est donne sur le lac. En hiver, à l'aube, quand je regarde à travers une fenêtre et que je vois la glace qui brille, une envie de courir patiner vers soleil s'empare de moi. Zut ! J'ai oublier de déposer le paquet du directeur. Qu'est-ce qu'il est lourd. Mon esprit d'espionne me fais penser que : en l'ouvrant, je saurais que rechercher. Mais un dossier confidentiel, cela peut être dangereux pour ceux qui en ont connaissance. Je sais déjà que je l'ouvrirais, étant trop curieuse pour être raisonnable. J'apporte le paquet dans la salle de bain. L'eau coule, elle est assez chaude pour former de la buée qui décolle le rabat de l'enveloppe. Minutieusement, je sors les feuilles et les pose sur mon secrétaire. Ça n'a pas l'aire d'être du français, l'alphabet n'est pas latin, ni grec ... ni russe. J'ai déjà vu cette écriture quelque part ... Certainement dans le bureau du directeur. Sur ma tablette graphique, je retrace quelques symboles puis je lance une recherche. C'est un mélange de gaélique et de sanskrit, indéchiffrable. Mon super ordi dispose de certaines applications bien pratiques, il devrait m'obtenir une traduction passable, s'il a plus que des extraits. Il ne me reste plus qu'à tout passer au scanner, en une demi-heure avant que les boutiques ne ferment. Après j'apporte le paquet intact à la pâtisserie Le Délice, avenue Pierre Brossin. De retour dans ma chambre, je lis la traduction. On parle de personnes qui sont en Phrissan, qui doivent rejoindre la Moubali pour trouver un talisman qui devrait permettre à d'autres de reconnaître une entrée en Océanie vers le Royaume de Caltir ? Cela n'a pas de sens. Une écriture cryptée et des mots codés, non mais je rêve. Bah, je verrais ça plus tard.

🍀🌸🍀

Bonjour !
Voilà je commence cette histoire en espérant que cela vous plaise :)
N'hésitez pas si vous avez des conseils ou des remarques ou même à me dire que vous l'appréciez.
Bisous 😘

Les Chroniques de Dianelïa Miaczynski et Cie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant