Partie II - Chapitre V - 2

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Je tente vainement de retrouver mon calme. Mais après cette humiliation, je ne pourrais plus jamais sortir en public. Je suis au bout de ma vie. Je vais devoir m'exiler très loin. En plus, je suis folle, je vois des choses étranges comme des hommes mi-bêtes ou des arbres qui forment des bancs sur lequel je m'assois d'ailleurs. Je me demande ce que je vais bien pouvoir faire. Une heure passe tandis que j'observe la vie nocturne de cette cité arborescente. Comme à Paris, les gens de toute sorte se croisent. Pourtant chacun suit son chemin, vaque à son quotidien sans se préoccuper des autres. Quand cela arrive c'est parfois bénéfique, parfois néfaste. Puis Nicholaï me rejoins.

 - Je n'ai pas envie d'en parler, le préviens-je.

 - Je comprends.

 - En faite, je suis venu te faire regretter ton départ, reprend-il quelques instants plus tard. Julie a paniqué lorsqu'elle a enfin perçue notre vrai nature. Les filles terrestres réagissent vraiment étrangement, non ?

 - Elle va bien ? Elle ne m'en veut pas trop ?

 - Je pense que pour le moment, elle est sous le choc. Keshav tente de la calmer.

Alors qu'il n'a rien fait pour me réconforter ou au moins me déculpabiliser.

 - À propos, nous partons demain dans la matinée, m'annonce Nicholaï.

 - Où ça ? m'exclame-je.

 - Tu verra, ma belle Éloïse, rit-il doucement.

 - Arrête, tu sais bien que je m'appelle Dia, le rabroué-je.

 - Mais oui, mais oui, Éloïse. Viens, je vais te montrer notre chambre.

 - Notre chambre ?

 - Tu veux peut-être dormir avec une Julie hystérique ? Ou Keshav ?

 - Non, c'est bon. Je te suis. Mais un geste de travers et tu es un homme mort.

Nous rentrons à l'auberge dont la plupart des clients sont couchés.

 - C'est tout en haut, me dit-il en montrant des escaliers en colimaçons.

Je me demande comment peut-on encore monter, on est déjà si haut dans l'arbre. En levant la tête, je me rends compte qu'il va falloir grimper pendant un certain temps. Nous arrivons presque essoufflés. Puis Nicholaï me mène à la n° 47. Notre chambre est déconcertante. Nos lits sont des hamacs, le mien accroché au dessus de celui de Nicholaï. Cela rappelle un peu les bateaux, là où les mousses dorment. Pourtant, notre lavabo est un géant coquillage nacré aussi magnifique que ceux de l'imaginaire des sirène. Le petit bassin est remplie d'eau fraîche légèrement parfumée à la citronnelle. La partie haute est si lustrée qu'elle sert de miroir.

 - Rien ne va sortir de cette glace ? m'inquiète-je.

 - Mais non, seuls les miroirs spéciaux sont des passages. Dodo maintenant, soupire-t-il en éteignant la lumière.



Je me réveille soudainement. Et je serre fort mes yeux. Je suis dans mon lit. Je suis dans mon lit. Je suis dans mon lit. Ouvrant doucement les yeux, je regarde autours de moi et me trouve toujours dans cette chambrette de l'auberge sur l'arbre. J'aurai tellement voulu rêver. Je descends délicatement de mon hamac mais Nicholaï n'est pas là. L'idée de savoir où nous allons me tente. Je m'apprête à fouiller dans sa sacoche quand j'entends un bruit dans le couloir. Julie, Keshav et Nicholaï débarquent. Alors que le soleil n'est pas encore levé et je ne porte que mon T-shirt ( et une culotte tout de même, voyons ) puisque je viens de me lever. Je saisie vite une couverture.

 - Coucou Éloïse, tu es réveillée, me salue Nicholaï.

 - Oui, d'ailleurs je voudrais me doucher. Vous pouvez vous retourner ?

Ils obtempèrent et je cours vers la salle de bain en me saisissant au passage de mes habits. Heureusement la baignoire ressemble aux anciennes, sinon, je ne sais pas comment je me serais débrouillée. Je suis en train de m'habiller lorsqu'on toque.

 - Dia, c'est moi, Julie. Je peux entrer ?

 - Bien sûr, je lui réponds en déverrouillant.

Puis on se tient face à face, gênées. Soudain, elle me tend un paquet.

 - Ce sont des croissants, précise-t-elle. Si tu n'aimes pas, il y a autre chose en bas. Mais Keshav voulait que tu mange avant de partir.

 - Merci, dis-je émue.

Même fâchée, Julie ne m'abandonne pas, elle pense à moi. De plus, il faut absolument que je m'excuse.

 - Julie, je suis vraiment désolée. Hier, je ne sais pas, c'était si bizarre.

 - C'est bon, prétend-elle en partant.

Mais je vois bien qu'elle ne m'a pas du tout pardonnée. En plus, il va falloir affronter Keshav maintenant. Allons, je ne suis pas une trouillarde. Quand il faut le faire, je fonce. J'ouvre ainsi d'un grand coup la porte. Ils me regardent interloqué.

 - Bonjour Dianelïa, tout va bien ? me demande Keshav avec un sourire narquois.

 - Oui, merci, déclaré-je un brin confuse. Je ne voulais pas interrompre votre conversation, de quoi parliez-vous ?

 - Nous inventorions ce dont nous avons besoin. Nous partons pour trois jours de marche. J'espère que tu es prête.

 - Maintenant, je peux savoir où nous allons ? Parce que je n'ai pas vraiment l'impression qu'on retourne au miroir par lequel nous sommes entrés. Ce qui serait pourtant le plus logique.

 - Nicholaï, tu ne lui a rien expliqué, reproche Keshav.

 - J'ai pensé que cela passerait mieux de ta part puisque vous vous connaissez depuis longtemps, se justifie l'accusé.

 - Bon, reprend Keshav en se tournant vers moi, tu as remarqué que nous étions différents des humains. Nicholaï est métamorphus pantheris et moi, un elfe. Cependant Julie et toi êtes, en théorie, totalement humaines. Pourtant Julie ressemble à une jolie fée et toi tu nous vois, ce qui est normalement impossible. Nous partons donc à Lidaev, capitale des Forêts. Là bas, nous avons des contactes qui éclaircirons ce mystère.

Il me ment, ou tout du moins, il me cache quelque chose. Je le connais assez pour savoir qu'il est dangereux. Je vais devoir rester sur mes gardes. De plus, je ne sais toujours pas ce que l'homme-caillou lui voulait. Enfin, on verra cela plus tard.

🍀🌸🍀

Bonjour !
On part pour un grand voyage ! 🚶🚶🚶🚶 Prêts ?
Le média montre ce que j'aurais voulu faire avec mes cousins, des hamacs superposés, le rêve non ?
Mais on a jamais réussi :'(
Bisous 😘

Les Chroniques de Dianelïa Miaczynski et Cie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant