Partie II - Chapitre VI - 2

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 - J'ai bien envi de chasser, lance Nicholaï.

 - Tu as raison, lui répond son ami, à moi aussi, un bon rôti me donne l'eau à la bouche.

 - Bon alors, à toute. Les filles, retournez-vous, s'il vous plaît.

 - Pourquoi ? demandé-je innocemment.

Mais Nicholaï commence à se déshabiller sans me laisser le temps de comprendre. Puis Julie et moi glapissons en pirouettant. Je ne sais pas pourquoi, mais je croyait que ses habits disparaissaient lors de sa métamorphose et revenaient ensuite, quand il était sous forme humaine. Keshav nous informe que non, quand Julie lui pose la question. Puis il se met dans un carré de la plate-forme où le sol est en pierre, et il prépare le feu. Julie et moi posons les couvertures au sol et préparons un coin bien douillet. Soudain, alors que nous étalons la dernière couverture, une liane géante nous attrape et nous bâillonne de sorte que nous ne pouvons pas crier. Je me débat de toute mes forces, je me tords, me contorsionne, donne des coups, mords comme je peux, puis finalement parvient à me libérer. Je tombe bruyamment sur le plancher et Keshav se retourne brusquement. En effet, tout c'est dérouler en silence. Il me regarde effaré puis voit Julie qui est emportée par la plante sans même essayer de se délivrer. Je me demande pourquoi, mais ce n'est pas le moment. Nous nous élançons à sa poursuite. Avec son chargement, la plante n'avance pas très vite, mais elle est trop haute pour que nous atteignons Julie.

 - Tiens toi prête à la récupérer, me chuchote-t-il.

Que va-t-il faire ? Il ne va tout de même pas sauter sur la plante. Keshav s'arrête, prend un air concentré et tend les mains. Des éclaires bleus glacés et des copeaux de glace s'en échappent et sectionnent minutieusement les tiges qui retiennent Julie. Cette dernière ouvre ses ailes instinctivement, ainsi, je peux la prendre quand elle arrive à ma hauteur. Nous revenons à la plate-forme dans un état second. Mes deux compagnons ont l'aire vraiment secoué, je les assois et décide de prendre les choses en mains. J'allume le feu qu'a préparé Keshav et fait bouillir de l'eau dans un récipient en métal. En fouillant dans les affaires, je trouve un peu de verveine. C'est pourquoi Nicholaï nous retrouve assis à boire de la tisane de verveine qui, selon ma philosophie, guérie de tous les maux ou presque.

 - Vous allez bien? Parce que franchement, on dirait que vous avez mangé quelque chose comme les épinards de la cantine. Je comprends que c'est un grand traumatisme, mais il faut se reprendre.

 - Nous allons bien mieux depuis que tu es là. Mais c'est quoi ça ? je l'interroge en pointant l'animal jaune vaguement crocodile poilu.

 - C'est un jeune wifhleb. Il est encore comestible mais quand ce prédateur mesure plus de 8 mètre, même son sang devient un violent poison.

 - Tu blagues.

 - Pas du tout, seulement il ne s'aventure pas vers les créatures magiques tel que moi, réplique Keshav avec sérieux. Vous êtes en sécurité près de moi.

 - Suis-je considérée comme une créature magique ? demande tout à coup Julie.

 - Oui, dit Nicholaï.

 - Non, lance Keshav au même moment.

Je crois que l'enlèvement avorté de Julie les a beaucoup secoué. En tout cas, cela nous a rapproché, Julie et moi. Nous dînons dans une relative tranquillité. Le wifhleb se révèle délicieux et permet de déstresser les amoureux. Malgré tout Keshav décide d'organiser des tours de garde pour la nuit, il prend le premier. Nous nous couchons vite mais je suis encore très fatiguée quand il me réveille vers minuit. Je passe les deux heures suivantes à penser à Madeline, Esteban, Zénaïde, ma vie au lycée si différente de ce monde étranger. Puis je réveille Julie vers 2h 20. Nicholaï a écopé de l'aube car les ombres bougent vite à ce moment de la journée et il veillera grâce à ses autres sens. Nous mangeons rapidement des œufs au plat qu'il a dénicher. Puis nous nous mettons en route pour notre deuxième jour de voyage. Je parle moins, étant plus fatiguée que la veille.

 - Tu penses que je peux voler ? me demande Julie, j'ai mal aux jambes.

 - Essaie, on verra bien. Au fait, j'ai une question.

 - Mes habits ?

Je hoches la tête.

 - Très simple, quand je suis entrée dans ce monde mes ailes sont sorties d'un coup et ont déchirées mon haut. Mais moi, je ne les voyais pas, je croyais que c'était les branches. Après le Vin des Temps, je les ai découvertes et Keshav m'a fourni des T-shirt adaptés. J'ignore d'où ils viennent.

 - Oh ! Bon, revenons au vol, déclare-je. Hier tu es tombée dans le vide et tu as planée. Enfin, je ne suis pas sûre que tomber soit la meilleure façon de commencer ... Mais c'est efficace et rapide.

 - Tu es complètement folle, dit-elle en riant.

Puis elle s'élance dans le vide sous les yeux médusés des garçons. Elle tombe doucement.

 - Bat des ailes ! lui cris-je.

 - Je n'y arrive pas, me lance-t-elle par dessus son épaule.

 - C'est normal, tes muscles ne se sont jamais entraînés, se reprend Nicholaï. Ne fais rien, on vient te chercher.

Les garçons descendent et la ramène avec l'aide d'une corde. Ils décident ensuite de devenir ses profs de vol. Seulement, ni l'un ni l'autre ne volent ou ont des ailes. Keshav veut lui donner un cours théorique. Alors que Nicholaï pense qu'il faut qu'elle y aille au feeling et essayer une leçon pratique. La journée se déroule entre gamelles et fous rires. Malheureusement, puisque je n'ai pas été d'une grande aide, je dois cuisiner et n'ai pas les talents de mon frère. En plus, Keshav a été désigné comme mon assistant, il va encore me critiquer. Nous commençons très bien, par un beau feu. Puis je décide de faire des pâtes, il n'y a aucun risque, avec des pâtes. Mon collègue s'occupe de l'entrée. Il nous trouve des fruits à la coque tellement dure que nous n'arrivons pas à les couper au couteau. Donc il les gèle avec ses super-pouvoirs et les jette par terre pour les casser sous le choc. Cela marche tellement bien que nous nous retrouvons couvert du jus qui a giclé. Au même moment, l'eau des pâtes déborde tellement que le feu s'éteint. Ensuite, impossible de le rallumer, la partie en pierre est trempée et les pâtes ne sont pas cuites. J'éclate d'un rire nerveux voire légèrement hystérique. Mon repas est fichu ce qui confirme que la cuisine n'est absolument pas mon domaine.

 - Ah ! Ah ! Vous pouvez dévoiler de sombres affaires mais pas cuisiner, s'esclaffe Nicholaï. Si j'avais su je ne vous aurais pas laissé ensemble.

 - On s'en occupe si vous prenez nos tours de garde, dit Julie.

Nous échangeons un regard et acceptons sans hésiter.

🍀🌸🍀

Bonjour !
Finalement, je trouvais qu'il manquait d'action !
La flore est très sympathique ;)
Ne vous inquiétez pas, je n'ai jamais croisé ce genre de plantes en forêt 🌳🌲🌳
Bonnes vacances à ceux qui en ont ;)
Bisous 😘

Les Chroniques de Dianelïa Miaczynski et Cie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant