- Chapitre 5 -

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Contrairement à ce que je pensais, la soirée ne se passe pas si mal que ça... Mis à part, Ségolène et Hortense qui ne cessent de critiquer toutes les personnes qui ont le malheur d'être dans leur champ de vision, tout se passe bien.

Je crois même que j'ai jugé Sarah un peu trop vite. En la voyant rire aux blagues de David, je me dis qu'elle n'est pas aussi... froide qu'elle n'y parait. C'est d'ailleurs elle qui a proposé que l'on fasse une sorte de speed dating, histoire que tout le monde apprenne à se connaitre un peu mieux.

J'admets qu'au début, je n'étais pas entièrement fan de son idée. Qu'est-ce que je pourrais bien dire à un parfait inconnu ? Salut, moi c'est Caroline Emerson. J'ai une vie dès plus ennuyante... Je viens de rentrer d'un pensionnat de Londres, où mon père a cru bon de m'y envoyer en partie à cause de mon affreuse belle-mère qui me déteste plus que tout au monde, mais aussi parce que je n'ai toujours pas digéré le décès tragique de ma mère... Je pourrais facilement me croire orpheline puisque je n'ai pratiquement aucun contact avec mon père depuis des années. Mais bon, grâce aux quelques messages qu'il m'envoie à peu près tous les deux-trois mois, histoire de s'assurer que je suis toujours en vie, je devrais me sentir chanceuse. Du moins, il me semble. J'ai aussi une demi-sœur qui se prend pour le nombril du monde... Autant dire, qu'elle et moi ne sommes pas de très bonnes amies. Heureusement pour moi, il me reste mon frère, Arthur. Le seul homme de ma vie qui ne m'a pas blessé. En tout cas, pas encore...

En disant cela, je suis certaine de passer pour la fille bizarre du groupe. Déjà que je le suis en partie à cause de ma petite rébellion de tout à l'heure. Honnêtement, je ne sais pas comment je dois prendre leur réaction. Certains m'ont applaudi pour mon courage, d'autres m'ont critiqué pointant du doigt ma soi-disant fragilité... Je leur aurais bien dit d'aller se faire voir mais si je commence à me mettre, ne serait-ce que quelques-uns de mes collègues à dos, je sais que l'ambiance au travail ne sera pas saine. Il faut dire que le simple fait d'avoir Gabriel Forbes comme employeur n'est pas une chose aisée...

D'ailleurs, comment va-t-il être demain ? Va-t-il encore nous demander de travailler sur une stupide feuille blanche ? Si ça se trouve, il sera tout à fait normal... Enfin, non, ça c'est impossible. Ce mec est une vraie tornade. Durant une minute, il est quelqu'un de parfaitement adorable. Il est charmant, voire même touchant et puis, en une fraction de seconde, son côté de sale crétin reprend sa place. Et c'est là que le mythe de l'infâme fils Forbes refait surface. Gabriel le fêtard, le coureur de jupons. Gabriel le prince de la nuit...

Je crois que je ne comprendrais jamais pourquoi Ségolène veut à tout prix se le faire... Gabriel est si superficiel, si imbu de lui-même. Il a beau être aussi sexy qu'un Dieu grec, jamais, je ne pourrais porter attention à une personne dans son genre. Je crois que c'est l'homme le plus arrogant que je connaisse. Monsieur se croit tout permis tout ça parce qu'il possède la carrière professionnelle d'une vingtaine de personnes entre ses mains.

Pourtant, j'ai beau le détester, une partie de moi ne cesse de croire que tout ceci n'est qu'une façade. Je le vois dans l'étincelle de ses yeux marrons. Il cache un truc, c'est certain...

- Caroline ? lance subitement Ana.

Merde. J'étais tellement absorbée par mes pensées que j'en ai complètement oublié que je n'étais pas toute seule.

- Pardon, tu disais ?

Ana sourit, surement par pure politesse.

- Tu as vu comment Tom est canon ?

Je l'observe du coin de l'œil. C'est vrai qu'il est plutôt bien bâti. En plus d'être bel homme, il est absolument adorable. Depuis que nous nous connaissons, Tom a toujours été là pour moi. Même ce soir, il n'a pas arrêté d'être aux petits soins avec moi. Quand l'une des bécasses de Forbes m'a dit que je devais ma place dans le programme qu'à mon simple nom de famille, Tom n'a pas hésité pour lui envoyer une petite pique en pleine face. J'aurais très bien pu le faire par moi-même, mais je trouve plutôt agréable de voir qu'aujourd'hui j'ai réussi à me faire des amis.

Together [ Caroline ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant