4 ans plus tôt

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Point de vue Louis 


Je hurle, je hurle à la mort, comme si on m'arrachait le coeur, puis chacun de mes membres d'une lenteur étouffante. Comme si tout mon corps ne devenait qu'un tas de douleur et que je n'attendais qu'une seule chose, qu'on mette fin à ce supplice insoutenable. 

Je m'appelle Louis Tomlinson, j'ai 17 ans et je suis en direction de l'hôpital. 

J'ai mes écouteurs dans les oreilles, mon téléphone dans la main,crispée, qui joue en boucle sa musique. Notre musique. Celle qu'on écoutait à chaque fois que l'on se réunissait, même les jours où nous étions au plus bas, où l'espoir disparaissait. Puis il finissait pas revenir, car on devait y croire, on y croyait, j'y croyais, jusqu'à aujourd'hui. 

Le 29 Janvier 2012, nous sommes le 29 Janvier 2012, à 3 jours de son anniversaire. Et je vais le voir. Je vais voir mon copain. L'amour de ma vie, l'homme de ma vie. Harry Styles, un jeune garçon de 16 ans que j'ai rencontré au lycée, atteint d'un cancer. D'un putain de cancer des poumons depuis ses 5 ans. 

Je vais le voir, je vais voir mon petit ami. Le corps sans vie depuis quelques heures de mon petit ami.

Je me remets directement à pleurer, gémissant de douleur en reniflant alors que ma mère tient ma main en se retenant de laisser les larmes couler sur ses joues. 

Il est parti. Il m'a laissé. Et je lui en veux, je lui en veux de me laisser ici, dans ce monde, dans un monde sans Harry Styles. 

Et c'est en me garant sur le parking de l'hôpital, alors que je regarde les lumières, les docteurs, les pompiers, les voitures, les gens qui défilent partout autour que je réalise ce qu'il va m'arriver dans quelques minutes. Je vais le voir. Je vais voir son corps mort. Son corps que je ne pourrais plus jamais toucher, embrasser, aimer. 

On sort de la voiture, on regarde autour, je n'entends rien, j'ai l'impression d'être ailleurs, de ne plus être là mentalement, juste physiquement, tiré par ma maman. 

On croise les parents d'Harry, sa mère qui pleure et son beau-père qui la tient. Elle me prend dans ses bras, elle me sert fortement en pleurant, s'excusant, mais je n'arrive pas à réagir, je n'arrive pas à parler. J'ai peur, j'ai peur de voir son corps, de voir qu'il est parti, de devoir y croire pour de bon et de me dire que je dois faire avec et avancer sans lui, annuler tous nos plans futurs, pour l'université, l'appartement à Paris, car c'était le cliché de la ville amoureuse parfaite pour un jeune couple qui rêvait juste d'être unis jusqu'à la fin de leurs vies. 

Je regarde les autres, qui marchent vers une salle, guidés par un docteur qui donne des explications en montrant son carnet et des feuilles, des tonnes de feuilles, et ça m'énerve car il rend sa mort comme quelque chose de trop banale. Il parle, il doit raconter comment il a vécu ses derniers secondes via les machines qui étaient reliées à lui, que c'était surement le mieux pour Harry et pour tout le monde,qu'il souffrait trop,qu'il ne tenait plus, alors que je suis sure que non, je suis sure qu'il aurait pu s'accrocher encore de nombreuses années, avec moi à ses cotés. 

On rentre dans une salle, il fait froid, très froid, trop froid pour que ce soit une salle normale. Je regarde autour puis mon coeur cesse de battre un court instant en voyant un corps, ce corps, blanc, très blanc et sans vie, allongé sur une espèce de plaque argentée, recouvert d'un drap bleu jusqu'au niveau des coudes. 

Je me remets à pleurer en m'approchant, essayant de faire le moins de bruits possibles car je déteste pleurer en dehors de devant mes parents et d'Harry. 

Il est là, il est.. sans vie. Mort.

 Il a l'air tellement paisible, tellement bien.. Heureux.. Sorti de tous ses problèmes de santé qui lui ont gâché la vie. 

Je caresse sa joue pâle et froide du bout des doigts, reniflant un peu en embrassant sa bouche doucement, timidement. Elle est froide, gelée, tout le contraire d'avant. Elle sent encore la menthe fraiche, et ça me fait tristement sourire car c'est le dernier souvenir que j'aurai de lui, d'Harry, de ses baisers. 

Et je m'en veux, je m'en veux de ne pas avoir été là lors de ses dernières heures, de ne pas avoir réussi à le sauver, à lui enlever cette maladie qui le tuait petit à petit. 

Le docteur me dit finalement de me reculer, qu'ils doivent le remettre dans le frigo qui lui est attribué, alors je me recule après avoir déposé un dernier léger baiser sur sa bouche, murmurant une dernière fois contre celle ci.

"Je t'aimerai toute ma vie, Harry Styles." 

Il est revenu - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant