Chapitre 4

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You’ve been starring in my dreams

Chapitre Quatre :

Je dois faire un choix.

 Debout en plein milieu du trottoir, les mains sur mes bras car j’étais tétanisée par le froid, malgré l veste de Keith sur le dos. Il me fixait toujours, ses prunelles noisettes s’enfonçant à chaque fois un peu plus dans les tréfonds de mon âme. Que pouviez-vous dire à quelqu’un que vous connaissez à peine et qui venait de vous embrasser sans raison particulière ? Certes, je l’admirais et le respectais mais… c’était Keith Richards, et je le connaissais à peine.

« Je suppose que si je te propose de venir avec moi tu vas refuser ?

- En réalité, je ne sais pas trop quoi penser…je te connais à peine, et tu m’as embrassée sans raison. C’est un peu étrange.

- Que penses-tu alors de Mick qui est actuellement dans sa chambre d’une gamine qu’il ne connaît pas ? »

Je ne pus m’empêcher de soupirer en souriant, puis me mettait dos à lui. Il marquait un point. Je me tournais vers lui. Le guitariste souriait, énigmatique. Je fermais les yeux et acceptais la main qu’il me tendait. Il me guida jusqu’aux pieds des escaliers du Plaza puis passa un bras autour de mes épaules. Quand je mis un pied à l’intérieur, j’eus un blocage : tout était si luxueux. Les tapis rouges en velours sur le sol, les guéridons dorés, le grand escalier en marbre.

« Tu comptes admirer le hall toute la nuit ? se moqua Keith.

- Ne te moque pas, je suis jamais ici de toute ma vie. »

L’Anglais esquissa un rictus, avant de me guider vers la réception, où il récupéra la clé de sa chambre. Les réceptionnistes, hommes comme femmes, chuchotèrent entre eux, avant que Keith ne leur jette un regard noir, tout en signant le registre. Quand il reposa le stylo, il plaça sa main dans mon dos et me murmura d’aller jusqu’à l’ascenseur, le tout en jetant toujours un regard mauvais vers la réception. Je pense qu’ils avaient compris.

« C’est une des rares choses que je déteste ici, marmonna-t-il en appuyant sur le bouton 4. On ne peut s’empêcher de faire des commentaires sur les allées et venues des membres du groupe.

- Vous ne pouvez rien leur dire ?

- A quoi bon contredire quand tout est vrai ? »

J’avalais difficilement ma salive et resserrais la veste autour de moi, tapie dans un des coins de la pièce exigüe. Quand les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, Keith passa devant moi. Ce n’était surement pas l’étage où logeait tout le groupe. Il occupait une autre chambre. Je le suivais. Les autres clients portaient sur nous un regard désabusé. Comme si nous étions en train de commettre un crime passible de peine de mort ou je ne sais quelle autre sanction.

« Ne prends pas garde aux regards des gens, Charlie. Ignore-les. »

Je ne fis pas attention à sa remarque et quand une femme me poussa, j’eus droit à quelques réflexions  du type « quelle gamine mal élevée ! » ou « regardez-moi ces vêtements, aucune retenue ! ». Je levais les yeux au ciel, quand Keith s’arrêta soudainement devant une porte, et sortit la clé que lui avait remis la réceptionniste, pour l’introduire dans la serrure. Un cliquetis métallique se fit entendre, et bientôt la porte s’ouvrit. Le guitariste me fit passer devant lui, et je découvris une chambre luxueuse.

« Fais comme chez toi surtout, m’intima le guitariste en se servant un verre de Jack Daniels.

- Keith, je peux te demander une faveur ? demandais-je timidement.

Tumbling DiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant