Il m'avait dit je t'aime, ce n'était pas au pied d'un cerisier à graver nos initiales, ce n'était pas sur un banc de jardin à écouter l'herbe pousser, ce n'était pas par courrier envoyé avec un bouquet de roses. C'était un je t'aime par sms, un simple je t'aime qui semblait si sincère. Il n'y avait donc pas eu ce tremblement de voix, cette hésitation dans les mots, ces ratures sur le papier, non, juste "je t'aime" ni cœur, ni point, rien, juste ces deux mots.
Je le croyais, il me promettais un avenir merveilleux, des souvenirs fabuleux, une symphonie de sensations. Il me donnait aussi des surnoms adorables. Tout cela était à l'écrit derrière nos écrans, chacun loin de l'autre, des centaines de kilomètres de distance. Mais il semblait être sincère.
J'étais soumise à une explosion de sentiments qui me faisait pousser des ailes, qui me laissait heureuse.
Nos souvenirs étaient des captures d'écran, des montages de selfies, et des textes qui étaient censés venir du coeur.
Mais tout Ca c'était loin, c'était une impression, c'était faux. En effet, moi j'étais passionnée, je croyais en ses mots, je lisais ses textes avec des sentiments, j'en écrivais avec sincérité. Puis du jour au lendemain il m'a laissée seule, sans personne, il m'a dit de l'oublier, qu'il ne me comprenais pas, que j'avais changé. Je ne pouvais même pas m'expliquer, j'avais cru en ces paroles tapées grâce à un clavier, mais ce n'était pas sous un cerisier, ce n'était pas dit, ce n'était pas personnel, c'était une répétition de mots qu'il avait dit à des dizaines d'autres.
Oui, aujourd'hui, on se côtoie, nous gardons contact mais tout est faux. Les expressions du visage, l'intonation, les gestes, tout est caché. Nous sommes manipulables, manipulés, et nous manipulons. C'est beau la technologie, c'est beau «l'amour» d'aujourd'hui.