Chapitre7

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La porte s'ouvrit et la mère d'Élise entra dans la chambre de sa fille. Elle la secoua doucement pour la réveiller. La jeune fille grogna. Elle voulait dormir et rester sous sa couette moelleuse. Sa mère continua de la réveiller en allumant la lumière du couloir.

-Réveille toi ma chérie. Une grande journée nous attends.

Élise ouvrit les yeux avec peine. La lumière qui venait de la porte l'incitait à se rendormir.Encore dans les vapes et sous les appels incessants de sa mère retournée dans la cuisine, elle sortit de son lit. Quand elle posa le pied par terre, la réalité lui revînt en mémoire. Elle ne voulait pas affronter cette journée comme celle passées et celles à venir. Elle n'a pas le choix. Elle se dirigea vers le lieux où se trouvait sa mère et grignota deux, trois bouts de brioche.

- Tu veux faire quoi comme boutique ? demanda sa mère.

-Ce que tu veux répondit-Élise absente.

-D'accord.

-Je vais me préparer.

Devant les rayons de vêtements, Élise ne savait pas quoi faire. Elle n'avait pas du tout envie de nouveau vêtements. Sa mère avait l'air de vouloir dépenser beaucoup d'argent . Elle prenait un habit, le montrait à sa fille qui, assise sur un banc, hochait vaguement la tête.

Après maintes boutiques regardées et quelques habits achetés, Élise ne voulait plus questionner sa mère. Elle n'en avait plus le courage et la force de le faire.Alors, dans une cabine d'essayage entrain de mettre une robe, elle envoya un message à sa meilleure amie.

"Ne viens pas, ça ne sert à rien. Je n'ai pas envie de lui demander. Si ça se trouve c'est pas grave. C'est juste son sosie qu'elle a croisé dans la rue et elles ont sympathisé."

Élise n'en croyait pas un mot mais elle l'envoya quand même.

Sur le chemin du retour, qu'elles firent à pieds, Élise pris le chemin de droite indiqué par le panneau "cimetière"; Elle entendit sa mère lui demander de faire demi-tour d'une voix cassée par la tristesse.La jeune fille continua tout de même son chemin. Elle poussa la grille en fer et pénétra dans ce lieu réservé aux morts. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle marcha jusqu'à un endroit précis, se souvenant de la première et la seule fois qu'elle l'avait fait. Elle s'arrêta devant une tombe. La tombe.

Suzy Rivier

2002-2015

Elle épousseta la tombe pour éloigner les feuilles mortes, remit en place les panneaux gravés de mots doux.

Agenouillée, elle parla à sa sœur.

- Je suis désolée. Désolée de n'être pas venue plus tôt. De ne pas avoir pu. Tu me manques. La vie à la maison est horrible. Je te déteste pour m'avoir laissé toute seule . Personne ne se parle. Je ne sais pas si tu sais mais j'essaie de savoir pourquoi tu es partie. Mais je pense que ça ne sert à rien. A quoi bon tu n'es plus là. Tu en avais juste marre d'être sur terre avec des cons. C'est ça ? J'espère que tu te plais là haut, que tu as retrouvé Papy Pierre. Et puis tu sais, une femme est venue à la maison. Elle ressemblait à maman. Elles se connaissent. je ne sais pas qui elle est et ce qu'elle fait là. Je voulais demander à maman aujourd'hui mais je n'ai pas eu le courage. Je suis une lâche. Je te dit au revoir et à une prochaine fois. Je t'aime sœurette. Je t'aime parce tu es ma vie d'avant, t'es ma sœurette chérie et je ne peux que t'aime. Je t'aime prend soin de toi.

Elle se releva avec avec difficulté, elle voulait rester avec sa sœur pour toujours.Elle essuya les larmes de ses joues. Elle entendit des bruits de pas derrière elle. La jeune fille se retourna et vit sa mère qui avait dû attendre à l'écart pour la laisser en tête à tête avec sa sœur. Sa mère aussi avait les joues mouillées, se trouver dans cet endroit devait être dur pour elle. Les deux femmes ne parlèrent pas, se contentant de regarder la tombe la tête dans les pensées.

Prise d'un courage soudain, Élise posa la question tant redoutée pour sa réponse.

-C'est qui, la femme qui te ressemble ?

-Personne.

-Tu dois bien ça à Suzy, s'énerva-t-elle, elle est juste là. Dis tout. Tu ne peux pas avoir de secret pour Suzy. Elle ne les répétera à personne. Et moi, je veux savoir pour aller mieux. J'en ai marre de tout ses secrets ! Tu comprend je n'ai plus rien.

Sa mère hocha la tête et au bout d'un temps qui parut infini, elle dit :

-C'est ma sœur, enfin ma demi-sœur.

Élise en resta bouche bée. Elle s'attendait à tout mais pas à cela. Sa demi-sœur ! Donc , un des ses grands-parents aurait trompé l'autre. N'importe quoi, ils s'aiment comme au premier jour. Elle se mit à rire à travers ses larmes. C'était une blague.

-C'est la vérité. J'en ai assez de garder cette information pour moi.

- Tu veux bien m'expliquer, demanda la jeune fille après s'être calmée.

-Elle a deux ans de moins que moi. Elle ne m'aime pas. Sûrement de la jalousie. La dernière fois que tu la vue, elle voulait de l'argent. Elle me fait chanter. Soit je fais se qu'elle dit, soit elle révèle à tout e la famille que ton grand-père a eu une liaison. Il veux que personne l'apprennes. Il a déjà assez souffert de ne pas l'avoir élever alors le dire ça le détruirai. J'ai donc fait ce qu'elle me disait mais la dernière fois je lui ai dit d'arrêter et elle s'est calmer. Depuis, on parle par message. Au fond, elle est sympa. Elle s'est même excusée et je lui est pardonnée quand elle m'a expliqué ses raisons.

-Qui est au courant ?

-Il n'y a que tes grands-parents, ton père et moi.

-Papa, vraiment, s'exclama t-elle.

-Oui je lui ai juste dit que j'ai une demi-sœur mais je vais tout lui dire.

-Je peux la rencontrer? Dit-elle contente d'avoir une nouvelle tante.

-Demain si tu veux ? Il faut juste qu'on demande à ton père.

Elle s'est suicidée...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant