5.La Crique des Naufragés

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Admonestia respirait l'air marin à pleins poumons, accoudée au bastingage lorsqu'elle sentit une présence à ses côtés.

-Que voulez-vous Augustin, dit-elle d'un ton sec.

Le jeune homme se racla prudemment la gorge avant de prendre la parole.

-Je...je voulais m'excuser, dit-il d'une voix hésitante. Pour mon comportement de ces derniers temps. J'ai à présent conscience de ce je vous ai fait endurer et j'aimerai en apprendre plus.

-Sur quoi ? demanda la jeune femme d'un air détaché.

-Sur tout. Sur la magie, votre magie, sur les pirates que nous fréquentons bien malgré moi, sur notre mission puisqu'il en est ainsi, sur le capitaine, sur vous, finit-il par avouer dans un murmure.

-J'ai appris la leçon de ces derniers jours, reprit-il. Ne m'ignorez plus Admonestia, je vous en prie. J'apprécie votre compagnie et je me suis senti bien seul ces derniers jours, ne me tenez plus à l'écart s'il-vous-plaît.

-Vous savez pourquoi je vous ai ignoré ? 

-Oui je le sais bien, il n'est pas utile de me le rappeler je pense, dit-il mal-à-l'aise. L'indifférence est la pire des punitions, arrêtez cela je vous en prie.

-Très bien, j'espère que ce petit isolement vous aura appris la politesse. Vous vouliez autre chose peut-être ?

Augustin avala difficilement sa salive, intimidé par le ton toujours sec de la jeune femme.

-Et quand arriverons-nous à destination? Si destination il y a.

-A vrai dire, nous sommes bientôt arrivés. Nous avons eu de la chance, nous n'étions qu'à quelques jours de la crique.

-Et pourquoi nous y rendons-nous exactement ?

-Je suis navré, mais je ne puis vous le révéler, sachez seulement que nous allons chercher un objet très important pour John et moi. A présent, continua-t-elle, je vais vous quitter, je suis un peu fatiguée par toutes les manipulations que j'ai dû effectuer pour trouver le chemin. Réveillez-moi si vous voyez mon corbeau revenir.

Augustin se contenta d'hocher docilement la tête. Maintenant qu'elle le lui faisait remarquer, il se rendait compte que la satanée bestiole dont elle s'affublait manquait effectivement à l'appel. La créature lui faisait aussi peur qu'avant et cela n'allait pas en s'arrangeant. Comment ce volatile pourrait les retrouver et comment expliquer une telle complicité entre la sorcière et la bête. Parce que justement elle est une sorcière, se dit-il en se maudissant pour sa stupidité.

Il n'eut pas à attendre très longtemps car au bout de quelques heures, l'animal si cher au cœur de la sorcière revenait à toute vitesse. Augustin s'empressa d'aller frapper à la porte de la jeune femme, tout en étant suivit par l'étrange compagnon.

-Mademoiselle Admonestia, dit-il en toquant doucement à la porte. Votre corbeau est revenu.

A peine quelques secondes plus tard, une chevelure de jais se jetait précipitamment sur le corbeau. Elle le prit dans ses mains et commença à lui parler et à hocher de la tête lorsque la bête croassait. Augustin battit rapidement des paupières comme pour vérifier qu'il ne se trouvait pas dans un songe. Mais non, la sorcière était bel et bien en train de discuter avec son corbeau comme si la chose était habituelle. Peut-être l'était-elle en fin de compte. La voix d'Admonestia sortit le jeune homme de ses pensées.

-Monsieur Froz suivez-moi je vous prie, la crique n'est plus très loin.

-Plus très loin, c'est-à-dire ?

-C'est-à-dire à quelques dizaines de minutes monsieur Augustin. Je vais prévenir John, commencez à préparer quelques affaires pour le voyage.

Bien qu'un peu désorienté, Augustin s'exécuta et prépara un sac de nourriture, de vêtements de rechanges et de bandages. Certes il y avait une sorcière avec eux mais Augustin ne voulait prendre aucun risque, d'autant plus qu'il ne savait pas si ladite sorcière était capable de soigner. Une fois cela fait, il monta sur le pont et rejoignit le capitaine et la sorcière qui étaient déjà près des chaloupes. 

Une fois les chaloupes prêtent, John, Admonestia et Augustin embarquèrent à bord. Augustin rama pendant au moins dix minutes avant qu'ils n'entrent au milieu de la fameuse crique. C'était en apparence une crique ordinaire mais John prit soudain un passage plus étroit et sombre qui s'élargit petit à petit en grotte. Cette grotte déboucha alors sur une sorte de clairière, un endroit à ciel ouvert et très éclairé donnant sur la forêt dense de l'île. Cela aurait pu être un paysage ordinaire, bien que magnifique, cependant un élément incongru venait perturber ce tableau. En effet, un gigantesque navire trônait au milieu des lianes, emprisonné entre les branches, la mousse et les arbres verdoyants autour de lui. Le bâtiment semblait étrangement à sa place au milieu de toute cette végétation.

-Augustin, je vous présente l'Outre-mer, annonça Admonestia en désignant le navire. Nous sommes ici pour récupérer un bien cher à nos cœurs à John et à moi-même. Il s'agit d'un talisman qui appartenait...

-A un puissant sorcier ? demanda Augustin en lui coupant la parole.

-Point du tout monsieur, je vous serez gré de bien vouloir me laissez terminer, dit-elle en lui lançant un regard noir. Il appartenait à une amie très importante pour moi. Il a une grande valeur sentimentale. Nous allons donc entrer dans ce bâtiment, et récupérer le bijou, voilà tout.

-Oh ce n'est que ça, soupira Augustin, soulagé. Ça me semble sans difficultés majeures.

-Qui vous a dit une telle chose monsieur, rétorqua Admonestia, un sourire sadique aux lèvres. Voyons, sinon cela serait terriblement ennuyant. 


***

Voilà voilà, désolée pour le retard mais je n'avais pas trop le moral et presque plus d'inspiration, je ne savais pas comment arriver à la crique enfin bref je ramais quoi. Mais voilà, c'est fait et j'espère que ça vous plaira ^_^ Dites moi si il manque des mots ou des trucs comme ça

La CouturièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant