2.Départ

107 18 16
                                    

-Capitaine je vous en prie, ne me dites pas qu'il s'agit là de notre embarcation, s'exclama la jeune fille en voyant le radeau devant elle.

-Certes non mademoiselle, ceci est simplement ce qui nous mènera vers notre véritable navire, dit Augustin avec le plus grand sérieux.

-Je sais bien nigaud, rigola-t-elle. Je vous taquinais. Je me doute bien que nous n'allons pas naviguer pendant deux longues semaines à bord de cette barque.

Le capitaine rougit face à l'attitude de cette intrigante jeune femme. Augustin Froz n'était pas du genre à beaucoup fréquenter la gente féminine. Il n'avait pas l'habitude de parler aux femmes et encore moins de rester en leur présence aussi longtemps. Admonestia l'avait bien remarqué et aussi n'avait-elle pas manqué ces deux derniers jours de faire rougir le capitaine. En effet il fallait deux jours pour se rendre de la bâtisse de la jeune femme au port où était accostée la chaloupe les guidant au navire. Pendant qu'Augustin ramait, Admonestia observait les alentours. Il y a bien longtemps qu'elle n'était pas venue en ville, plusieurs années même.

Ils arrivèrent au bateau en peu de temps et une fois à bord, certains hommes se comportaient étrangement à l'égard d'Admonestia.

-Et bien messieurs, leur dit-elle avec un sourire doux. N'avez-vous donc jamais vu une femme ?

Sa remarque eu l'effet escompté car les importuns s'excusèrent immédiatement et retournèrent à leur besogne. Augustin s'excusa également du comportement des marins et lui promit qu'il irait voir le capitaine du navire pour lui demander de tenir ses hommes, afin que le voyage se passe dans de bonnes conditions. Car le capitaine Froz était bien capitaine non pas d'un navire mais capitaine de la garde du roi. L'empereur l'avait nommé à ce poste voilà déjà cinq ans. D'aucuns diraient qu'il avait favorisé Mr Froz avec qui il était ami mais l'empereur Henry n'était pas du genre à privilégier les relations dans la réussite et c'est bien à ses compétences qu'Augustin Froz devait son poste. Il n'avait d'ailleurs de cesse que de s'en montrer digne.

Sur le chemin pour leur montrer leurs quartiers, le capitaine du navire ne manqua pas de se présenter comme il se doit à la nouvelle arrivante.

-Enchanté mademoiselle, je me présente, Faolan Ternoc, capitaine de l'Immortel pour vous servir, dit-il en lui embrassant doucement la main. J'espère que votre séjour parmi nous sera agréable.

-Je l'espère aussi, répondit-elle avec un sourire charmeur. L'immortel, voilà un bien joli nom pour un bâtiment de cette envergure. Mais permettez-moi de vous faire remarquer que vos noms s'accordent merveilleusement bien avec votre destin.

Ternoc troublé et intrigué ne put s'empêcher de sourire.

-Ah oui vraiment ? demanda-t-il amusé.

-Et bien un loup chef, il vaut mieux pour vous que vous soyez à la hauteur d'un tel patronyme. Mais excusez-moi je suis impardonnable, je ne me suis pas présentée. Admonestia Noctiluca, mais je vous en prie, appelez-moi Tia.

Augustin assistait bien malgré lui à ce que semblait être les prémices de la séduction. Il commençait à se sentir mal à l'aise et allait couper court à la conversation mais ce fût le capitaine Ternoc qui s'en chargea.

-Pardonnez mon indiscrétion, mais je ne sais toujours pas quelles raisons vous amène à voyager aussi loin et en compagnie du capitaine de la garde royale en personne qui plus est.

-Oh c'est très simple. A vrai dire je ne connais pas les raisons exactes mais sa Majesté Henry, comme vous le dites si bien, me réclame. Je ne sais quel problème le hante mais ça doit être important. Mais je ne m'en plains pas, cela faisait bien trop longtemps que je ne lui avais pas rendu visite. Peut-être que je lui manque même si j'en doute fort, bien malheureusement.

La CouturièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant