La Couturière

6.Une cabane dans les bois

-Pressez le pas je vous prie Monsieur Froz. Ou nous ne pourrons pas y être avant la nuit, cria Admonestia.

Si Augustin pensait que lorsque Admonestia parlait de bâtiment, il s'agissait seulement du navire, il s'était trompé lourdement. En effet, le petit groupe avait bel et bien fait une escale sur le majestueux bateau mais cela n'était que pour quelques instants, afin de vérifier que personne n'avait investi les lieux. Leur destination était d'une toute autre nature. Elle se matérialisait en une bâtisse plus loin dans cette jungle. Même si Augustin n'avait toujours pas bien compris ce que cette maison représentait.

-Je me permet de reposer la question Admonestia mais comment connaissez vous cet endroit. Et aussi que fait un bateau aussi imposant dans cette crique. Et puis comment savez vous que ce fameux médaillon est bien là-bas.

-Augustin, demanda calmement Admonestia, qui s'était arrêtée.

-Oui ?

-Taisez vous par pitié.

-Ah...euh...

-Je ne peux pas répondre à toutes vos questions en même temps voyons. Pour commencer ce navire s'est égaré. Et ne faites pas ces yeux là monsieur, oui un navire de cette taille peut s'égarer dans une crique. En fait c'est un navire de la marine royale. Il s'est perdu en mer et à dû se réfugier ici à cause d'une tempête. Et pour la maison, nous la connaissons John et moi car nous y habitions avant. John a passé son enfance ici. Quand au médaillon, il appartenait à sa mère, mon amie. Elle a perdu ce médaillon lorsque la maladie l'a emporté et nous avons cru qu'elle l'avait confié à quelqu'un d'autre pour l'emporter loin d'ici car il était introuvable mais à présent, le médaillon émet de nouveau assez de magie pour être visible.

-Donc ce médaillon est magique, s'écria Augustin comme s'il avait trouvé l'idée la plus brillante du monde.

-Pas assez pour être utilisé puisque c'est ce que vous semblez penser, répondit durement John qui suivait la conversation.

-Mais assez pour être retrouvé, compléta la sorcière. Nous voulons le récupérer car il appartenait à une mère pour John et une amie de longue date pour moi. Je l'ai connu dans ma jeunesse, bien avant la naissance de John, dit-elle d'un air mélancolique.

-Dans votre jeunesse ? s'étonna Augustin. Mais vous ne pouvez être plus âgée que John, il doit avoir une trentaine d'années et vous semblez ne pas dépasser les vingt ans, vous n'êtes pas vieille, dit-il d'un air bienveillant.
Admonestia eu l'air si étonnée que Augustin se demanda si elle ne jouait pas la comédie. Elle leva les sourcils, l'air grave, se racla la gorge et se retourna pour continuer son chemin sans plus d'explications, laissant un Augustin troublé et un John exaspéré.

Ils arrivèrent un peu plus tard près d'une fine arche de pierre, au milieu de la brume et des branches. Le pirate et la sorcière coururent presque sur ce fin pont de pierre alors que le capitaine de la garde avançait à tâtons, effrayé et prudent. Il ne leur fallut pas beaucoup de temps avant que Tia ne s'arrête brusquement en levant la tête. Suivant son exemple, Augustin regarda en l'air à son tour et découvrit, perchés au sommet d'un arbre immense, des escaliers entrelacés aux branches, menant à une maison poser tranquillement entre le ciel et la terre, sur cet arbre qui semblait avoir poussé avec la maison en son sein. La bâtisse était visiblement abandonnée et on pouvait voir les branches sortant par les fenêtres et les portes.