Into The Woods [Fanfiction Code Rouge]

Derniers entraînements

Je me levais à l'aube, en musique, déterminée à passer une bonne journée après mon état de larve de la veille. Aujourd'hui se déroulait les derniers entraînements avant les résultats. Rapidement habillée, je me dirigeais d'un pas léger vers l'arène. Elle se trouvait en bordure de forêt, forêt qui nous était bien sûr interdite mais que j'avais tout de même visité avec mon grand père. J'étais le première arrivée et sûrement la seule levée à part Maître Chang (cliché n'est ce pas ? ^^) notre coach, qui méditait dans un coin. Ne voulait pas le déranger ni subir un cours particulier, je m'échauffais à l'autre bout du terrain puis commençais par un petit entraînement au tir. J'aimais le contact froid du revolver que je serrais dans ma main, la puissance qu'elle m'inspirait quand je tirais et bien sûr j'étais ravie de réussir à viser dans le mille à chaque fois. Même sur les difficiles cibles mouvantes. J'étais la meilleure de ma classe au tir, que ce soit avec n'importe quel fusil ou avec un arc. Je ne fus pas seule longtemps malheureusement, Aidan, un ami de Derek, sympa mais un peu trop vaniteux à mon goût me rejoignit en roulant des mécaniques.

- ça va le Chat ? rigola t il en me tapant dans le dos.

Je m'écartais en marmonnant vaguement :

- Ouais, ouais ...

Il faisait parti des gens qui me tapait sur le système juste par leur présence mais malheureusement pour moi, celui là ne se contentait pas d'être là, il parlait à n'en plus finir. Je fis semblant de l'écouter tout en bandant mes mains pour taper un peu dans un sac de frappe, histoire de détendre mes muscles. Il m'arrêta en posant sa main sur mon bras, je fronçais le nez. Aidan était aussi très tactile ...

- ça te dis qu'on s'entraîne tout les deux ?

Je haussais les épaules.

- Pourquoi pas ...

J'avais l'habitude de m'entraîner seulement avec Derek, Fanny ou même Beth. Bien sûr je l'avais déjà affronter pendant un petit tournoi amical qu'avait organisé Maître Chang, je me souvenais de sa façon de se battre, il n'était pas forcément brillant mais avait de bons réflexes. On se mit face à face, se jaugeant, l'adrénaline commença à pulser doucement dans mes veines. J'étais impatiente pourtant j'attendais qu'il frappe le premier, ce qu'il ne tarda pas à faire. Je parais facilement son coup de poing maladroit, il essaya de me tordre le bras mais je m'écartais d'un bond en souriant. A mon tour, je lui frappais fortement l'oreille puis lui fit un clé de bras, me retrouvant dans son dos.

- Je serais un ennemi tu serais mort, lui soufflais dans l'oreille.

Je le lâchais et on se tourna autour comme deux loups, prêt à attaquer. Il se jeta sur moi, je sentis à peine le choc de mon dos contre le sol. L'adrénaline effaçait la douleur, contractait le temps pour me permettre d'agir. Je le repoussais d'un coup de pieds, lui et son sourire victorieux et me relevais souplement. Il était encore à genoux quand je lui décochais un coup de poing dans l'épaule. Pas fort juste pour le surprendre, il sourit et attrapa une de mes mèches je me retrouvais au sol, gronda de rage. Ce n'était pas loyal ! Je balançais ma tête sur son visage et entendit son nez craquer. J'enchaînais rapidement en lui donnant un coup de pieds dans les côtes avant de m'écarter à bout de souffle. Les mains sur les genoux, mes longues mèches noires me cachant partiellement la vue, je tentais de reprendre une respiration normale. Nous n'étions plus les seuls dans l'arène, je m'inclinais ironiquement sous leur applaudissements. Je n'aimais pas attirer l'attention, c'était raté pour cette fois ...

- Je suis sûr que tu m'as cassé le nez, gronda mon adversaire en tenant le dit appendice qui saignait.

- Désolée mais m'attraper par les cheveux c'était un coup en traître ! rétorquais je en souriant.

- Tu te bats comme un maître loup, normal que j'agisse désespérément, ronchonna t il en acceptant mon aide pour se relever. Tu devrais être Chasseuse pas Chaperon ...

J'éclatais de rire devant son air déconfit. C'est vrai que j'avais l'habitude de me défouler pendant les entraînements, expulsant la rage et la frustration que j'éprouvais parfois. Le pauvre Aidan venait de prendre pour une semaine de stress intense dans la figure. Je filais sous la douche encore hilare.

- Un maître loup, ricanais je en me changeant rapidement.

J'avais rendez vous avec Fanny devant l'arène dans moins de cinq minutes. Je ne l'avais pas revu depuis la soirée catastrophique, elle avait ignoré mes appels mais m'avait donné rendez vous aujourd'hui. Je me renfrognais en voyant la silhouette de Beth dans un couloir. Je l'ignorais en passant devant elle, la tête haute mais elle m'attrapa le bras à mon plus grand déplaisir.

- Te prend pas pour une princesse Ciarah, siffla t elle.

Je me libérais violemment de son étreinte, ce qui me valu trois belles traces d'ongles sur bras. Je fronçais le nez et la dévisageais avec animosité. Mais plus je la regardais, plus ma colère s'évanouissait. Une peine immense me bloqua la poitrine en repensant à tout les bons moments que nous avions passé. Comment avait elle pu me trahir ?

- Je ne me prends pas pour une princesse, dis je. J'entendis ma voix trembler malgré moi. Je ne veux juste plus me disputer avec toi, on s'est tout dit ...

Elle sourit mais pas du sourire que je lui avais toujours vu, un sourire narquois. Je soupirais. J'étais rincée, l'entraînement avait été rude. je n'avais pas envie de me battre avec elle. Je la contournais, sans prêter attention à ses mots blessants et sorti à l'air libre. Je pris une grande goulée d'air qui apaisa mes tremblements. J'aperçus Fanny qui patientait devant l'arène. Elle semblait soucieuse mais dès qu'elle me vit approcher un immense sourire apparu sur son visage.

- ça va ? lui demandais je. T'avais l'air inquiète quand je t'ai vu !

- Ouais, ça va, marmonna t elle en me regardant pas vraiment.

Je sentis son mensonge. Fanny était une piètre menteuse. Elle était trop franche, trop brute de pomme pour réussir à mentir. J'insistais :

- T'es sûre ?

- Oui, viens on va se poser ailleurs !

Elle m'entraîna vers un banc à l'ombre et on s'assit. Un silence inhabituel tomba, je jetais un coup d'œil à mon amie, stressée au possible. Elle soupira longuement.

- Je suis une mauvaise amie ...

Je criais, surprise :

- Quoi ? Non !

Je lui attrapais la main, la serrais affectueusement puis la forçait à me regarder dans les yeux. Ils étaient rouges et humides. Depuis que je la connaissais, jamais je ne l'avais vu au bord des larmes autre que de la joie. Fanny était une vraie boute en train, toujours souriante, toujours optimiste.

- Pourquoi tu dis ça ? ajoutais plus doucement en continuant de fixer ses prunelles vertes pour essayer de deviner ce qui n'allait pas. Ce qu'elle se reprochait.

- A la soirée, il ... Je ... J'ai vu Tate t'entraîner dehors et ...

Elle bredouillait, de grosses larmes roulaient sur ses joues pâles. Je soufflais, assaillie par ce souvenir déplaisant. Je ressentis le même malaise qu'alors, cette même impuissance.

- Tu n'aurais rien pu faire ! grommelais je. Tate est peut être arrogant mais il sait se servir de ses poings ... Et puis, il ne m'a rien fait !

Je l'attirais contre moi pour essayer de soulager sa culpabilité, lui montrer que je ne lui en voulais pas. Elle était la seule amie que j'avais désormais. Je ne voulais pas la perdre. Je ne pouvais pas la perdre même si nous serions sûrement séparées d'ici peu. Elle marmonna dans mon cou qui s'était mouillé de larmes :

- Je t'aime vraiment, Cici, tu le sais hein ?

Je fronçais les sourcils. Son ton, cette phrase ... C'était ambiguë. Je ne laissais rien paraître et continuais à caresser ses cheveux. Je ne pouvais pas la perdre elle aussi ...

Tadaaam ! Alors ce chapitre vous plaît ? J'ai eu un mal fou à l'écrire en tout cas !