Into The Woods [Fanfiction Code Rouge]

Sauveur en carton

Tate ricana.

- T'es qui pour me dire ce que je dois faire ?

- Je ... bégaya mon sauveur.

Putain, j'étais pas sauvée finalement. Ce mec n'aurait jamais les couilles de répondre à Tate. Je me mis à pleurer silencieusement à ma plus grande honte. Mon bourreau éclata de rire.

- C'est bien ce que je pensais ! Retourne chez ta mère morveux ! Cette petite allumeuse et moi allons passer du bon temps, menaça t il.

Je tentais encore de le repousser mais il me jeta sur son épaule. Le souffle coupé je sentis sa main tapoter mes fesses alors qu'il s'éloignait d'un pas vif. Ma tête tournait plus que jamais. Je n'avais plus le courage de faire un geste mais mes yeux rencontrèrent ceux bleus glacier de celui que j'avais embrassé et qui avait voulu me sauver. Je le suppliais du regard mais il se détourna en fermant les yeux les poings serré. Je les fermais à mon tour, abattue et rendue amorphe par la dose d'alcool et de terreur coulant dans mon sang. Soudain je chutais, mon dos rencontra avec violence l'herbe humide. Je gémis sans parvenir à me redresser alors que des bruits de lutte résonnaient. Je ne sais combien de temps je restais étendue là sans vraiment y être mais une voix douce me tira de ma somnolence.

- Tu vas bien ? demanda t il en me redressant doucement.

J'éclatais d'un rire nerveux. Sa question était idiote, on est d'accord ? Je venais de me faire agresser, j'étais ivre et tout mon corps semblait être réduit à l'état de compote. Les larmes me montèrent aux yeux et j'éclatais en sanglots. C'en était trop. Trop d'émotions, de peur ... De vodka ... Trop de tout. Je craquais totalement dans les bras de ce type que je ne connaissais même pas.

Mais tu l'as embrassé, fit une petite voix sournoise.

Le type ne disait rien tandis que je répandais divers fluides corporels sur son sweat à capuche. J'entendais les battements lents et mesurés de son cœur, son souffle dans mon cou et je me calquais à celle ci pour revenir au calme.

- Merci, bredouillais je sans oser lever les yeux vers son visage.

Il haussa les épaules et balaya ce que je venais de dire comme on chasse une mouche agaçante. Je m'écartais de lui en soupirant.

- Va falloir que je rentre chez moi, mes parents vont s'inquiéter.

Il se leva et me tendit la main, je la prit sans hésiter car je ne pensais pas être capable de me relever seule. Je tanguais un instant mais il s'assura que je garde mon équilibre en collant une main dans le creux de mon dos. Toujours sans le regarder je partis en direction de la route mais contrairement à ce que je pensais il ne retourna pas dans la maison faire la fête mais me suivit. Bah il avait pas l'air de s'amuser de toute façon !

- Tu es nouveau ? demandais je pour meubler le silence qui commençait à devenir gênant.

Il acquiesça silencieusement. Mal à l'aise et en proie à un début de solide mal de crâne j'osais le regarder vraiment pour la première fois. Il était  mignon avec ses cheveux blonds en bataille et ses sourcils froncés. Sa peau pâle contrastait avec ses yeux bleus qui semblait noirs sous les faibles rayons de la lune.

- Tu viens de l'Extérieur c'est ça ? le questionnais dans un espoir fou qu'il parle encore. J'aimais sa voix même si il n'avait dit que quelques mots.

Encore une fois il hocha la tête. Je soupirais.

- T'es un genre de muet ou quoi ?

Un fin sourire éclaira son visage sérieux, creusant une fossette très séduisante sur sa joue. Je ne pus m'empêcher de l'imiter. Finalement ce silence n'était pas si pesant juste reposant. Je remarquais que j'étais arrivée devant chez moi.

- Bon j'y suis ! Merci hein ! De m'avoir sauvée et raccompagnée enfin ... Tu vois quoi.

Je restais plantée devant lui. Il rougit, provoquant un petit rire nerveux chez moi et augmentant mon rythme cardiaque. Je repensais à notre baiser enfin au baiser que je lui avait donné et rougit à mon tour.

- Bonne nuit, soufflais je en reculant jusqu'à la porte.

Il agita la main et disparu sans un mot, comme une ombre à la démarche souple. Je m'adossais à la porte, le corps tremblant et les mains moites. Je réagissais bizarrement. ça devait être l'alcool qui m'engourdissait ... C'était forcément ça ! Je montais dans ma chambre en faisant le moins de bruit possible et m'écroulais sur mon lit après avoir enlevée ma robe tâchée et déchirée. Allongée dans mon lit, dans le noir mais les yeux ouverts je sentis un poids quitter mes épaules et me mit à pleurer à longs sanglots silencieux. Le contre coup ... Je mis un temps fou à m'endormir, paralysée par un sentiment de honte et de terreur atroce. Je réalisais enfin ce à quoi j'avais échappé.

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Je me réveillais le lendemain alors que le soleil était déjà bien haut dans le ciel avec le corps perclus de douleur. Je gémis en portant les mains à mes tempes dans l'espoir de faire disparaître le marteau qui martelait mon cerveau sans pitié. Ma mère passa la tête dans l'entrebâillement de la porte et me sourit.

- Alors trésor, on a du mal à émerger ?

J'eus l'impression qu'elle hurlait juste dans mes oreilles et gémis derechef. Elle éclata de rire, rajoutant une couche de honte à ma douleur.

- C'est ça de trop boire mon ange !

- Maman tais toi, ronchonnais je en me levant lentement.

Soudain je portais la main à ma bouche. Mon estomac, instable, venait de remonter dans ma gorge. Je courus jusqu'aux toilettes pour m'y enfermer et laissais ce poison quitter mon corps.

- ça va ? demanda ma mère à travers le battant.

- Je veux mourir, pleurnichais je.

Son rire sonore résonna dans la petite salle de bain alors que je me rinçais la bouche dans l'espoir d'en enlever le goût infâme. Plus tard je retournais m'écrouler sur mon lit, me sentant un peu mieux. Ma mère m'avait laissé un verre de jus d'orange et un petit cachet blanc. Je l'avalais et m'allongeais, bien pelotonnée sous les couvertures et finis par me rendormir, toute douleur disparut. Vive l'aspirine !

Petit chapitre court mais bon la gueule de bois c'est affreux enfin c'est ce qu'on dit parce que moi j'y échappe à chaque fois ! :P Qu'est ce que vous en pensez ?