Main tendue

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Coucou tout le monde, j'espère que mon histoire vous plaît ? N'hésitez pas à donner votre avis, même négatif pour que je m'améliore :P
Sinon j'ai été interviewer par
@justepaumee, elle fait des articles et des interviews sur Code Rouge, allez voir ;)


Je m'assis tranquillement à côté de Derek, il était content de me voir et moi aussi. je voulais lui parler avant de partir, confirmer notre amitié retrouvée. Le silence s'installa mais avec lui, il n'était pas gênant. Nous n'avions pas besoin de combler ce vide, j'aimais simplement sa compagnie malgré les battements désordonnés de mon cœur.

- J'ai quitté Beth, attaqua t il.

J'osais à peine le regarder, de peur qu'il remarque la joie que son annonce provoquait en moi. J'acquiesçais simplement en retenant le sourire idiot qui me montait aux lèvres.

- C'est tout ce que ça te fais ? me taquina le brun. 

Une ombre plana au dessus de moi, je relevais les yeux. Fanny se tenait devant moi dans son survêtement fétiche. Elle salua froidement Derek. Ces deux là ne s'était jamais vraiment entendu. La blonde était trop droite et honnête pour accepter ce que je tolérais du garçon.

- Cici je peux te parler ?

Je lui souris.

- Bien sûr !

- En privée, marmonna t elle.

Tout en elle respirait la gêne et le doute. Je me levais souplement et la suivit, confuse moi aussi. Fanny n'avait jamais été ainsi, elle était tellement sûre d'elle, je l'admirais pour ça. Rien ne l'atteignait jamais. Elle se dirigea silencieusement vers le petit pont qui surplombait la rivière, à peine un ruisseau en cette période. Le silence dura un certain temps, pour calmer mon cœur battant, je me hissais sur la rambarde face à l'eau. Mon amie se glissa près de moi, nos épaules se touchaient, formant une seule ombre.

- Je ne sais pas par où commencer, soupira mon amie en rejetant ses cheveux blonds par dessus son épaule d'un geste agacé.

- Par le commencement peut être ? ricanais je nerveusement.

J'avais peur de perdre ma seule véritable amie. Malgré que nous serions bientôt séparées pendant un temps indéterminé, je voulais pouvoir compter sur son soutien, me nourrir de sa force à distance, me souvenir de bons moments qui ne seraient pas entachés d'amertume. J'avais peur, mes mains moites tremblaient. Elle tourna ses grands yeux verts vers moi, me sourit, presque douloureusement.

- Tu te souviens quand je t'ai dis que j'aimais les filles ? Tu n'as pas été choquée, tu as d'ailleurs été la seule à totalement me soutenir ... Personne n'a compris et peut être que toi non plus mais tu n'as pas fui. 

Je m'en souvenais en effet. J'avais longuement hésité sur la conduite à suivre, agir en mouton et rejoindre l'avis général en m'éloignant d'elle ou relever le menton et toiser ces esprits "bien pensants" avec défi. Elle n'avait jamais rien su de ce dilemme, du combat que j'avais mené contre moi même. Au Village, la différence était remarquée et bannie. Ne pas rentrer dans le moule était une limite à ne pas franchir. Penser autrement, aimer autrement, rêver n'était pas tolérer. Perdue dans mes pensées, la phrase suivante me fit l'effet d'une bombe nucléaire.

- Mais tu n'as pas non plus remarqué que c'était toi que j'aimais ...

Mon cerveau se vida d'un seul coup. Je ne pensais plus à rien. Néant total. La bouche entre ouverte, je la suppliais du regard. C'était une blague ! ça devait être une blague ! Pourtant plus les secondes passaient, plus la certitude qu'elle ne me jouait pas un tour s'installait. Elle me fixait avec un espoir vibrant, douloureux à regarder puis elle soupira, passa sa main sans ses courts cheveux blonds comme les blés et souffla :

- Ne t'inquiètes pas, je ne m'attends pas à ce que ça change quelque chose, mentit elle en évitant mon regard. Mais je voulais que tu le sache. Tu sais avant qu'on se sépare pour un an, si il m'arrive quelque chose ...

J'étais atrocement mal à l'aise, je ne savais plus où poser les yeux, surtout pas sur elle mais je ne voulais pas non plus la blesser. La pression de son épaule contre la mienne me semblait soudain intime, je gigotais, gênée. Non pas par ce qu'elle m'avait dit mais par le fait d'être l'objet de son amour. J'avais des doutes mais le savoir était une autre chose, totalement différente.

- Je suis désolée, marmonna t elle en se levant. Elle resta de dos mais je sentis sa tristesse, je ne pouvais malheureusement pas me forcer à éprouver des choses que je ne ressentais pas ...

Dis quelque chose chose ! m'ordonnais je. Mais ma voix demeura bloquée dans ma gorge. Ne la laisse pas s'en aller comme ça ! Ou tu vas le regretter ... Je ne voulais pas perdre Fanny, elle était, elle aussi, la seule qui était toujours resté à mes côtés.

- Dis moi seulement que tu ne m'en veux pas, me supplia t elle en se tournant vers moi. Ses joues étaient en feu comme devait être les miennes et ses yeux brillaient.

- Non, bien sûr que je ne t'en veux pas ! Je suis surprise c'est tout, répondis je en forçant un sourire.

- On est toujours amies ? insista t elle en tendant sa main vers moi dans un geste presque désespéré. J'eus mal pour elle. Mon cœur se serra fortement et je me mordis la lèvre pour me retenir de pleurer. J'étais vraiment à fleur de peau.

- Oui on est amies. Pour toujours, bredouillais je lamentablement en prenant cette main tendue.

Pour une fois, Fanny n'était pas mon roc, je n'étais pas celle qui avait besoin de soutien, j'étais celle qui soutenait, l'oreille attentive et je compris. Je compris que ce n'est pas forcément celle qui tend la main qui est forte. Derrière chaque force se cache une faiblesse ... Je rentrais à la maison, toujours aussi troublée. Malgré ce que je lui avais assuré, j'en voulais un peu à Fanny. Je n'avais vraiment pas besoin de ça le jour même de mon départ ... Après le repas, j'annonçais que j'avais à parler aux parents. Mes sœurs se mirent à bougonner mais se levèrent et débarrassèrent leur assiette en traînant des pieds, le plus lentement possible pour essayer d'écouter quelque chose. Je faillis sourire devant l'air curieux que Caylee me lançait. Elle ressemblait à son animal totem, la souris, les yeux brillants et le nez un peu froncé.

- Dépêchez vous, ordonna ma mère d'un ton ferme.

Les filles grimpèrent les escaliers en râlant encore mais mon frère demeura immobile, assis près de moi, le menton levé en signe de défi.

- Benji', toi aussi tu dois monter, grinça ma mère en le fusillant du regard. Si elle avait eu des fusils à la place des yeux, mon rebelle de frère aurait succombé.

- Je ne suis plus un enfant Maman, j'ai le droit de savoir ! L'année prochaine c'est mon tour !

Je grimaçais. Mauvaise pioche. Il rappelait à ma mère qu'il la quitterait à son tour alors que je prenais à peine mon envol. Il allait se faire torpiller.

- Peut être mais tu vis sous mon toit donc tu obéis à mes ordres, monte immédiatement dans ta chambre Benjamin Hale.

En soupirant, Benji' s'exécuta. Il savait aussi bien que moi qu'il aurait été inutile de protester. L'appel de notre nom complet était un rappel à l'ordre ultime.

- Alors voilà, commençais je doucement en pressant la main de ma mère qui me couvait avec tendresse. J'ai décidé de partir dans le Grand Nord. Explorer un peu plus, essayer de peut être comprendre un peu plus les Loups ...

Une voix s'éleva, autoritaire. Contestant mes paroles. Refusant mes choix. Je sentis mon visage se figer d'effroi et de surprise.

- Non !

Into The Woods [Fanfiction Code Rouge]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant