Le vol était vraiment long et penible. Les gosses n'arrêtaient pas de pleurer à chaque moment et je me sentais comme étouffée par ces cris.
-Oh ! Lilly chérie, je suis tellement contente de te revoir !
Ma grand-mère s'attaque à ma joue. Je pense avoir la trace de son rouge-à-lèvre tellement elle m'a embrassée.
Le taxi vient de me déposer devant la maison. Je suis descendue de celui-ci et j'ai à peine eu le temps de sortir ma valise du coffre que voilà Granny.
-Comment s'est passé ton vol ? Elle demande, toute excitée.
-Horrible, j'ai la tête secouée, je souffle.
Je lui fait un câlin à mon tour et lève mes valises pour les faire entrer.
La chambre n'a pas changé depuis, je me rappelle de ce papier peint. Je l'avais choisi moi même et l'ai collé avec maman. Elle me manque tellement d'ailleurs, j'aurai aimé qu'elle soit là. J'ai tenu à ce que cette pièce reste la même et ma grand-mère ne l'a pas touchée.
-Tu veux manger quelque chose Lilly ? Je t'ai préparée de la tarte aux fraises, elle me propose.
Je me tourne vers elle et lui souris.
-Je range mes affaires et j'arrive Granny, merci !
Le gâteau est effectivement délicieux. J'avais oublié à quel point il était succulent. J'ai mangé quatre morceaux de celui-ci et je sens mon ventre gonfler après chaque part.
On parle ensuite de tout et de rien devant "Jimmy Kimmel" à la télé. Granny pense avoir un petit ami, elle s'en sort mieux que moi dans ce genre de choses. Je me souviens ce qu'avait dit Docteur Martins à propos de ça.
"-Tu devrai chercher Lilly. J'ai trouvé moi.
-Après plusieurs années. Je n'est que 18 ans, je répond sans grande préoccupation.
-Si je te donnes un livre à lire, le liras-tu ?
-Probablement pas.
Il marque une pose.
-Bien. C'est pas grave. Mais sache que tu as besoin de quelqu'un pour te soutenir, pour te faire changer les idées. Je ne suis pas éternel pour te parler de mes problèmes de coeur. Tu as besoin de cette amour Lilly, on a tous déjà pensé que ça ne sert à rien. Donne toi une chance, s'il te plait. Fait l'effort.
Je relève la tête de mon dessin. Son expression a beaucoup de sens. Ses prunelles bleues me regardent droit dans les yeux. Il donne plus d'importance à ça qu'à n'importe quelle autre chose.
Il s'en soucie même plus que mes propres parents. Ou pire encore; que moi même. J'opine simplement, le coeur chargé et lui me sourit."
-Et toi tu en as un ?
Granny me sort de mes pensées.
-Heu... Non pas encore.
-Et jusqu'à quand chérie ? Il faut que tu te mettes à chercher.Crois moi, il n'y a pas pire qu'être seul.
La solitude, je connais déjà. Toutes les heures que je passe seule au lycée, à la maison. Mes amis m'ont tournés le dos lorsque je suis devenue suicidaire. J'ai commencé à me trancher la peau et ce plaisir qui coule dans mes veines et qui m'énergise est encore plus fort que l'amour. Ma lame me suffit amplement, mais ça, ils ne le comprennent pas. Ni mes parents ni mon foutu psy de merde. Il n'y avait que Martins qui l'admettait. Dommage pour moi, il est dans une tombe, enfouis dans la terre. Il ne risque pas d'en sortir.
Granny m'attrape la main et la tapote doucement. Mon regard se décroche du poste télévisé et se pose sur nos doigts enlacées. Je souris et relève la tête vers elle.
-Je pense avoir besoin de café, je vais aller au Starbucks, tu veux quelque chose ?
-Ça ira, merci Lilly.
La bicyclette est toujours là, propre. Je soupçonne grand-mère de l'avoir lavée. Ça ne peut pas rester dans cet état pendant un an. Je pédale rapidement vers le café qui n'est pas très loin de la maison.
-Bonjour, vous voulez ?
-Un café latté, noisette avec chantilly, s'il vous plait.
-4 dollars.
Je lui donne mon nom et un billet. Il me remercie en me rendant la monnaie. Je récupère ma boisson fumante et la bois lentement. Je n'aime pas le café. Mais j'en bois quand même juste pour tenir debout. Les médecins ne m'ont donné ni vitamines ni énergisants. Ils savent ce que je fais toute la nuit. J'ai manqué de peu la désintox, ça n'aurait rien changé de toute façon. J'aurais même rencontré des gens dans le même état et eux m'auraient comprise.
Trois mois que je vais passer ici, chez ma grand-mère à me faire chier. Espérons qu'il y aura plus d'herbe ici qu'à Seattle. Je m'apprête à sortir du coffee shop quand je heurte quelqu'un.
-Oh ! Merde je suis vraiment désolée !
Mon café ne s'est pas vidé sur le jeune homme.
-C'est rien je devais faire plus attention, il répond en souriant.
Il est grand et assez musclé à vrai dire. Ses traits sont fins et j'y trouve une certaine douceur. Je lui adresse un demi-sourire à mon tour et sort.
L'air frais me frappe le visage alors que je descends l'allée de ma grand-mère. Je branche mon ordi et vérifie mes notifications sur le site du lycée. Aucune. Tant pis.
Je mets à charger le film "Nerve" et vais dans la cuisine.
-Tu m'excuseras, je me sens fatiguée pour te cuisiner quelque chose, il y a vingt dollars sur le port à l'entrée, paye toi de la pizza ou je ne sais quoi. Okey ?
-Merci Granny. Va te reposer.
Je vérifie l'heure sur ma montre; 21 heures 03. Elle m'embrasse la joue et dès qu'elle s'éclipse, j'essuie la zone avec mon épaule. Je compose le numéro d'un resto de sushis pas loin et me met à regarder le film.
Quinze minutes plus tard, on sonne à la porte. Je vais ouvrir avec mon short et débardeur de pyjamas.
-Vous avez été assez rapide...
Je me coupe dans mes propres paroles lorsque je découvre qui est à l'entrée.
For stylesxmoan .
-G xo
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Low
Short StorySomewhere, between death and life, someone found the way. ||Started on Sunday, September 25th|| The story is in French and for @stylesxmoans.