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Les heures passent si lentement que je me demande si c'est fait exprès. Je dessine et peins depuis huit heures ce matin. J'ai déjeuné en face du parc avec Granny, on a joué au Scrabble sur l'herbe. Ma mère m'a appelée, la discussion était très froide.

Je dévale les escaliers et ouvre grand la porte de l'entrée. Je marche sur le gazon taillé et pose un doigt sur la peinture de ma toile. Elle n'est toujours pas sèche. Je la saisis donc et la pose à même le sol pour m'emparer du chevalet que je monte avec difficulté dans ma chambre.

Puis je me remets à dessiner sur une nouvelle toile. L'inspiration ne manque pas, tout comme le temps à tuer. Je me demande bien ce que Carlton a prévu de faire. Il doit sûrement s'occuper de l'organisation d'une de ces fêtes débiles. Je devrai lui passer un mot sur cela d'ailleurs.

Je n'ai plus de peinture rouge. C'est fou je suis certaine l'avoir posé quelque part. Je cherche sans arrêt dans mes trousses, sous mon lit, dans mon placard. Rien. Il faudrait peut-être que j'aille en acheter, il me manque aussi des couleurs pastels de toute façon.

On sonne à la porte, j'entend Granny ouvrir et puis mon prénom résonne dans toute la maison lorsqu'elle m'appelle. Je descend et m'aperçois qu'il ne s'agissait que de Carlton.

-Lilly, un jeune garçon est là pour toi.

Ma grand-mère me fait un clin d'oeil, ce qui me fait lever les yeux au ciel en passant, avant de disposer.

Je m'approche de Carl et me cale sur l'encadrement de la porte.

-Bonjour, il me salue avec un sourire ravageur sur le visage.

-Salut.

-J'ai... Et bien..., il soupire en se frottant la nuque. Tu veux venir à la plage avec moi ?

Je fronce les sourcils et le jauge de haut en bas.

-Est-ce une invitation pour me mater en maillot de bain ? Ce n'est pas très flatteur Carlton.

-J'ai jamais dis ça, pourquoi tu déformes les trucs Lilly ?

-Je connais les garçons. Je sais qu'il n'y a rien entre les deux oreilles.

-Ça, c'est vite parler.

-Vu le genre de fêtes que vous organisez...

-On se dépense au moins, on ne reste pas cloitrés chez nous à peindre.

J'ouvre la bouche, offusquée.

-M'as-tu observée par la fenêtre ? Qu'est-ce que je disais, rien dans la tête c'est grave ! Qu'est-ce que tu pensais voir ?

Il se lance dans un fou rire et a du mal à s'arrêter.

-Calme toi ! Je t'ai juste vue il y a cinq minutes dans le jardin avec ta toile, il répond à bout de souffle.

Je hoche la tête.

-Je t'accompagne si on ne nage pas et si tu m'emmène à un magasin d'art, j'ai besoin de peinture.

Ce fut trop vite parler comme a dit Carlton de généraliser sur les gars en disant qu'ils ne connaissaient rien. Je ne sais pas pour les autres, mais en tout cas pour Carl, cette règle ne s'applique pas.

Il connait tout de l'histoire avec ses petits détails qui font la différence. Cela fait au moins une bonne heure qu'on longe la côte pendant qu'il me raconte des péripéties entre pays.

Il fait frais, le vent commence à souffler un peu fort lorsque le soleil commence à se coucher.

L'eau salée miroite parfaitement l'orange du soleil chaud, et celui-ci se noie doucement dans la mer. Emportant avec lui sa lumière.

Il fait à présent nuit, les lumières de l'allée se sont allumées. Carlton qui a remarqué que j'ai froid, me prête une veste qui trainait dans sa voiture.

-Tu penses que les magasins d'art ont fermé ?

-Non, c'est l'été, tout le monde ouvre la nuit.

Il referme sa voiture et se retourne vers moi pour poser sa main sur le bas de mon dos afin de me guider. Ce geste me fait frissonner et je me retrouve à penser que c'est le froid.

-Il y en un pas loin.

Quelques ruelles plus tard, on arrive à destination. La boutique est toute petite, une décoration rustique et rosée orne les étagères. Je salue le vendeur à la caisse et me dirige directement vers les tube d'acrylique. Je m'empare donc du rouge et d'un rose, un vert et un jaune pâles.

Carlton est resté avec le vieil homme, entrain de lui parler. Ils ont l'air de bien se connaître vu l'enthousiasme dans la discussion.

Le vendeur me passer les articles et m'annonce le prix.

-30 $ mademoiselle.

Son sourire bienveillant adoucie sont visage. Je lui tend les billets tandis que lui me mets le tout dans un sachet. Je le remercie et on quitte la boutique.

-Tu le connais ? Je demande à Carl.

-C'est un ami, il répond en levant les épaules. Il est déjà huit heures Lilly, et j'ai faim, tu acceptes de venir manger un bout avec moi ?

Manger ? Pour quoi pas ?

-Seulement si c'est au Five Guys !

-Marché conclu, il me répond en souriant.

Nous avons tous les deux pris le même menu, avec de gros burgers, des milliers de frites et un demi litre de coca.

-Je suis assez surprise par la quantité d'informations que tu connais.

-Je te l'avais dit, faut jamais généraliser, il lance rapidement entre deux bouchées.

Je fourre deux autres frites et un morceau de burger dans la bouche.

-J'ai l'habitude de voir des filles faciles, c'est pas pour autant que je vais qualifier toute la gente féminine de putes.

Je m'étouffe en voulant rigoler. Il me tapote le dos en me tendant mon coca que je m'empresse de boire.

-Non tu as raison. N'empêche que j'aimerais bien savoir comment tu connais tout ça. Tu as appris des centaines de dates !

-Lorsqu'on aime, on ne compte pas, il rétorque avec un clin d'oeil.

-Et ça ? C'est présumé marcher avec les filles ?

Il ne sourit et on se lance ensemble dans un énième fou rire.



Beaucoup de retard ! Je suis désolée.
Carlton en média.
For stylesxmoan

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