Quand tout dérape
Je regardais mes chevaux galoper.
Jamais je ne me lasserais de les voir redevenir sauvage, même un temps soit peu, rien qu'un instant. Sentir avec eux ce sentiment de liberté. Cette ivresse qu'ils ont quand leur crinière caresse le vent. Ce retour aux origines.
Je me laissais m'oublier quelques instants, entre l'odeur des pâturages humides et de la brise.Je fouette les pavés de l'écurie de mon talon, tandis que je me rends dans le box de la jument de Charles. Ma main vient frotter son chanfrein avant que je lui passe son licol noir autour de la tête.
Un peu réticente au premier abord, je dois la solliciter à la voix afin qu'elle se laisse emmener au rond de longe. Pendant que nous passons dans la grande cour, j'admire la jument de Charly; elle est superbe.
Sa robe bai cerise est éclatante et son corps est parfaitement proportionné. Elle est assez petite pour une jument de concours mais il suffit de regarder Jappeloup; n'est-il pas une légende malgré sa taille?
Nous arrivons dans le rond de longe Ouest, celui bordé d'une barrière en bois blanc, tout juste repeinte.
Arrivé en son centre, je m'écarte avant de me décaler vers l'arrière train de Queen. Je laisse la longe me filer entre les doigts. Après un cercle au pas, je commence à faire trotter la jument. Je regarde attentivement le membre blessé afin de voir si sa blessure l'a fait encore souffrir.
Non.
Apparemment, tout va bien pour le moment.
Elle s'appuie de manière égale sur chacun de ses membres, sans aucune tension apparente.
Je tente de la faire partir au galop. Elle m'obéit gentiment.
Son galop est encore un peu sec, ses antérieurs manquant de souplesse. J'essaye de l'allonger, de la laisser s'ouvrir.
J'enchaîne les allures, descendantes puis à nouveau ascendantes.
Ses muscles saillent à chacun de ses mouvements. Ses jambes qui se tendent à chaque foulée m'hypnotise.
Je décide enfin de laisser Queen se reposer. On finit la séance sur une bonne note, un résultat positif. Elle a vraiment bien travailler!
En la ramenant au box, un vent frais se lève et me donne la chaire de poule. Je serre de ma main gauche mon gilet bleu marine au niveau du coup et rentre la tête dans mon col roulé.Neuf heures quarante-sept... J'entre dans notre club house cosy.
Il n'y a personne.
Tant mieux! Je me dirige prestement vers le bar et me prépare un café avec la toute nouvelle cafetière nespresso couleur taupe. Je met une capsule à la vanille dans la machine et attend impatiemment ma boisson chaude. Soudain, je sens une pression sur mon épaule. Surprise, je me retourne vivement, de peur. Mon esprit ailleurs, je n'ai pas entendu la porte de la pièce s'ouvrir, ni même se refermer.Devant moi se trouve un homme taillé d'un bon mètre quatre vingt cinq. Je met un certains temps à le reconnaître...
Cédric,un garçon charmant que j'avais rencontré à tout hasard lors d'un concert de Muse.
Ça,pour une surprise! Il rayonne dans sa superbe blouse blanche et son pantalon noir de couturier.<<-Cédric! Comment ça se fait que tu sois là? Dis-je en lui faisant la bise.
-J'ai appris que tu allais bientôt partir en concours! Je savais que je te trouverais ici. Je suis venu te voir pour profiter un peu de toi car je déménage dans un mois pour aller en Australie. Tu sais, par rapport au boulot de ma mère...
-Oh, oui... je t'aurais proposer de venir à mon concert, Dimanche prochain, mais je pense que tu sera déjà sous le soleil! Dis-je en souriant.
-Oui. Je voulais te dire que, -son sourire devient étrange-, hé bien...
Il fixe son regard dans le mien, d'une manière indécente, intense et exagéré. Son sourire se fait enjôleur et sa langue mouille ses lèvres.
-Oui? Dis-je hésitante.
Il ne me dit rien mes des lèvres chaudes s'écrasent contre les mienne avec ardeur. Je ferme les yeux. Abasourdis, je ne le repousse même pas. Quand une de ses mains se détache de mon dos et vient glisser sous mon sweat, j'écarquille les yeux et tente de le décrocher de moi avec force.
Rien à faire.
Cédric à quatre ans de plus que moi et est, accessoirement, un athlète.
En force, je n'ai aucune chance.
J'essaye de crier, je ne fais que gémir. Je peux sentir sa répugnante main me courir le long de la poitrine, tandis que l'autre caresse mes cheveux. Quand il reprend son souffle, j'hurle.
Avec violence, il écrase sa main sur ma joue. Dans son ardeur, il m'allonge sur le canapé de cuir avant de rouler sur moi. Il m'enlève le gilet. La terreur me gagné quand je constate qu'il ne me reste comme dignité, plus que mon tee-shirt. L'horreur m'envahit quand ses doigts osseux me dégraffe le soutien-gorge.
Je vais être violé.
Dans son besoin avide de mon corps, il m'enlève le pantalon avec, malgré tout, une lenteur déconcertante. Je m'apprête à fondre en larmes quand Cédric est éjecté de moi avec violence. Toute l'oppression sur ma poitrine se dégage.
Je peine à respirer et ne pense même pas à bouger. Des grognements sourds se font entendre. Sally aboit.
Dans ma terreur, je parvient tout de même à me redresser, tremblante. Là, je vois une crinière blonde, frappant avec rage le visage, écœurant maintenant à mes yeux, de Cédric.
Tristan.
La haine aveugle tellement mon ami que, malgré l'avantage de l'athlète, Tristan enchaîne les coups sans retour pour lui. Quand il pense que ça suffit, après quelques interminables secondes, Tristan se relève. Tremblant, il essuie son front et laisse le temps à Cédric de reprendre ses esprits. Il se redresse et me regarde avec inquiétude.
Tristan s'approche un peu plus de moi, s'agenouille et pose ses mains sur mes épaules. Comme un enfant, il me rassure alors...-Il n'est plus là, Lucie. Il ne te fera plus de mal.
Je n'avais même pas remarqué. Il est parti.
Il plonge son regard bleu dans le mien avant de me tendre un mouchoir. Sans honte ni gêne, je me met à sangloter en me rendant compte de ce qui ce serait passé si il n'avait pas été là. Tristan me prend dans ses bras avant de sortir son portable.
-Vient, on va chercher quelqu'un. Tout ira bien, je te le jure.
Il tape nerveusement sur son BlackBerry un texto qu'il envoie en dix secondes. Il passe sa main sous mon dos puis m'aide à me rhabiller vu que je ne pouvais faire le moindre geste. Je ferme les boutons de mon pantalon et raggraphe tout de même mon soutien-gorge avant de me lever avec son aide. Toujours en pleure, je pose ma tête dans le creux de son coup, et entre deux bouffées d'air, je parviens à étouffer "merci".
Ce chapitre contrairement aux autres, je vous l'accorde, est loin de l'humour habituel que j'écris.
En effet, celui-ci est basé tout d'abord sur l'aspect poétique entre Lucie et ses chevaux, puis Queen, avant de continuer sur une note sombre mais qui se finit bien.
A ne pas s'y méprendre! Je déteste les auteurs de fictions parlant de filles qui se font agresser, violer h24, qui se laisse faire, qui se font toucher sexuellement et tout ça avec une dimension normal ou comme si cela été banal.
Moi, j'ai mis en scène ce chapitre car j'ai imaginé un jeune homme malade mentalement alors que Lucie ne le savais pas.
J'ai essayé de donner une dimension réaliste, possible à cette scène.
Bien que ça ne m'amuse pas (hey! C'est mon personnage je vous rappelle!), j'avais besoin d'un tremplin pour la suite.
Sur ceux, bisous sur vos fesses de licornes!Nienn-aswen
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CAVALIERS
Teen FictionNous risquons nos vies chaque instant pour vivre notre passion. Nous pratiquons le seul sport individuel où l'on évolue à deux, ensemble. Nous vivons pour eux, pour notre passion. Et pourtant, jamais on ne s'en lasse. Ils sont ceux qui m'apaise Ceux...