Un évènement inattendu

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Mon réveil sonne. 6h45... Mes yeux s'ouvrent aussitôt. Je suis quelqu'un de très matinale, qui n'aime pas traîner au lit. Je n'aime pas traîner tout court, d'ailleurs. Je me mets debout et m'habille en moins d'une minute. Ce matin, je dois prendre le petit déjeuner en compagnie de Victoire. J'ouvre la porte après avoir remis de l'ordre dans mes cheveux châtains-roux, puis la referme aussitôt. Mon premier réflexe est de fixer la porte de la chambre d'Hélio. Je ne sais pas quoi penser.
Au même moment, la porte s'ouvre et une fille sort de la pièce. Mon cœur se serre de toutes ses forces: est-ce une copine de Hélio ?
Mais je la vois se retourner et embrasser Diembe sur la bouche, qui est dans la commissure de la porte, et part après m'avoir saluée. Mon soulagement est sans fin. Alors que je m'élance dans le couloir, j'heurte de plein fouet quelqu'un. Il me tient par les bras afin de m'empêcher de tomber. Je regarde alors l'identité du garçon dans lequel je suis rentrée, afin de m'excuser. C'est Maxime, un ami handballeur de Hélio. Je suis bloquée dans mes paroles lorsque je vois qu'il est torse nu, en caleçon. C'est un garçon très musclé, me dis-je aussitôt. Je fantasme pas mal sur ce genre de garçons. Mais celui-ci est réputé pour être un connard. Il me dit d'un ton doux:

-Ben alors, Eva! Qu'est-ce que tu fais du côté des hommes ?

Je balbutie quelque chose qui ressemble à:

-Y avait pas assez de places du côté des filles donc du coup... Ben euh... J'ai atterri ici, et euh...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Je vois qu'il me dévore des yeux, et ses mains qui me maintiennent toujours laissent leurs pouces effleurer ma peau. Je remarque également que mes mains se sont posées sur son magnifique torse, quand j'ai voulu reprendre mon équilibre. Je le fixe dans les yeux, et il voit ma gêne.

-Ce n'est rien ne t'inquiète pas, dit-il. Je vais aller m'habiller, on se recroisera sûrement tout à l'heure en anglais!

Sûrement, oui. Je lui adresse un sourire et lui dis:

-À tout à l'heure!

Il me sourit et me dit de même, avant de repartir dans sa chambre: la même qu'Hélio et Diembe.
Je fais alors le point: ils sont minimum trois dans cette chambre. Je suis profondément bouleversée d'avoir percuté Maxime, et j'ai l'impression de toujours sentir ses abdominaux sous mes doigts. Gênée, je reprends mon chemin, dans l'idée de m'éloigner le plus possible de cette chambre.
Je vois plus loin dans le couloir Victoire, parler avec le garçon qui la regardait tant. Lorsqu'elle voit que je la regarde avec malice, elle prend congé du garçon et me fait signe de venir à elle. Je viens et enfile mon bras dans le sien, comme nous avons coutume de faire, en la taquinant sur ce garçon plutôt pas mal, avec un énorme rictus qui m'est personnel. Elle me file un coup de coude dans les côtes, sourire aux lèvres. On descend les escaliers en causant. Mon âme est encore chamboulée par ce qu'il s'est passé depuis la veille, et je parle sans joie. Elle le remarque et me demande:

-Qu'est-ce que tu as ?

-Rien du tout! réplique-je avec un sourire pour paraître convaincante.

Elle me fixe de ses iris bleus lagon, et ne pose pas de questions. Elle pose ses yeux sur la grande salle de réfectoire qui est devant nous. On est impressionnées par la quantité de nourriture.

-La vache... souffle-t-elle.

Mon premier réflexe n'est pas de regarder la nourriture. Mais de chercher Hélio. Il n'est visiblement pas là. Je secoue la tête.

Tu es cinglée ou quoi?!

Je prends un plateau que Victoire me tend, et je fais le tour des tables. Elles sont en effet richement garnies de fruits en tout genre, de brioches dorées, de jus de tous types, de l'orange au multifruits en passant par le Danao à la banane, de chocolats chauds, du lait, du thé de toutes saveurs et du café. Je prends un Danao à la banane, dans un grand verre, et une tranche de brioche.
Malgré toutes ces odeurs appétissantes, je n'ai pas faim.
Le problème, c'est Hélio, et ce qu'il s'est passé avec Maxime. Et il faut que je cache à Victoire que je n'ai pas faim. Tout simplement parce que je mange beaucoup le matin, et que les manques d'appétit viennent d'une contrariété, et qu'elle le sait. En fait, elle sait tout de moi.
Je me force à manger cette tartine, et la mets par grosses bouchées dans mes joues. J'ai fini de la manger assez rapidement, même si le fait de me forcer m'a rendue malade. Le Danao, en revanche, passe facilement, car j'ai soif et la bouche sèche. Victoire m'attend, car contrairement à moi elle ne mange rien. On débarrasse nos plateaux et nous remontons aux chambres, nous brosser les dents. Car oui, nous avons un petit espace lavabo dans nos chambres, au fond de la pièce. J'abandonne Victoire devant sa chambre et consulte ma montre tout en marchant: 7h10, j'ai le temps de...
Et bam. Je me prends quelqu'un, de nouveau.
Maxime.
Ses yeux brûlent d'un désir que je n'ai jamais vu dans les yeux de qui que ce soit. Je suis clouée au sol, mes pieds sont comme fixés par de la glue.
Il me prend par les hanches, et me lance d'un ton séducteur:

Le plus beau du lycée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant