Le plus beau du lycée

Rupture et revenant

Je me dépêche de sortir de mon dernier cours pour arriver avant Eva à l'internat. Je veux la choper pour savoir ce qu'il s'est passé avec Maxime. Qui dit la vérité, et qui ment. Le pire dans tout ça, c'est que mon temps est limité. Car oui, c'est les vacances vendredi pour moi, et samedi pour elle.
Je me tape un petit sprint sur le chemin. Le vent qui commence à être vraiment glacial me fouette le visage et fait pleurer mes yeux. Mais ça fait du bien je trouve. Mes jambes me portent toutes seules. J'arrive déjà devant sa porte, et reprenant mon souffle, je pose mon oreille contre sa porte pour savoir si elle est là.
Je n'entends pas de bruit.
Je tente de clancher la porte, mais elle est bel et bien fermée.
Un bruit de clochettes se fait entendre en même temps que le bruit de grosses chaussures dans le couloir en bas.
Les clochettes pour le son des opercules de canettes de soda accrochées à sa fermeture éclair de sac à dos, et le bruit de grosses boots pour ses Palladium roses.
Elle pile net en me voyant. Et je l'entend articuler un «Encore toi» bien sec. Qui, je l'avoue, me touche.
Ses yeux lancent désormais des éclairs et elle se dirige vers moi d'un pas furibond.

-Quand vas-tu me foutre la paix?!

-Quand j'en aurais fini avec toi, Eva.

-On en a déjà fini toi et moi.

Elle se poste devant moi, gonflant le poitrail et me fusillant du regard. Moi, j'essaie de ne pas m'énerver et de ne pas me mettre à genoux pour pleurer devant elle.
Je ne sais même pas ce que je ressens, je suis complètement paumé.

-Maintenant, dégage.

Elle a séparé chaque syllabe de ce dernier mot. Je fais obstacle devant sa porte.

-Je ne compte pas te laisser rentrer tant qu'on aura pas discuté.

Elle serre les poings, cheveux en bataille.

Purée, ce qu'elle est mignonne quand elle s'énerve.

C'est pas possible, je peux pas garder les nerfs contre elle une journée!
Elle semble se détendre malgré l'atmosphère lourde qui pèse. Elle soupire et rive ses yeux au sol. Elle capitule.

-Entre, Hélio.

Je m'écarte pour la laisser ouvrir la porte et force le passage pour rentrer en premier dans la pièce. Je suis pas un pigeon, quand même. Je sais qu'elle aurait pu s'enfermer seule après. Elle est assez intelligente pour faire ça. Mais pas avec moi. Ça ne marche pas.
Je m'assois sur son lit comme je l'ai tant de fois fait. J'ai envie de m'allonger, mais je m'abstiens.Il fait chaud dans sa chambre. Le chauffage est sûrement à fond.
Elle retire ses différents hauts mais laisse son débardeur. Il lui fait une très belle poitrine.

Oh la vache, Hélio! Arrête ça!

Je reprends aussitôt en ligne de mire mon objectif de tout savoir. Et pour ça, j'emploierai les grands moyens.
Je l'attrape par le bras et la tire entre mes jambes.
Elle pousse un hoquet de surprise et s'énerve instantanément après moi.

-Arrête ça, Hélio! Ça me fait pas rire, tu m'as fait peur pauvre con!

Cette pluie d'insultes me fait rire. Je lui parle avec un sérieux bien moins tenu.

-Parle moi du pourquoi du comment tu as fait ça à Maxime, t'as pas aimé ce que je t'ai dit il y a 24 heures?

Elle me fixe de haut. J'aime tellement pas ça que je me lève pour reprendre ma taille normale et être plus grand qu'elle. Ça la déstabilise vite fait, j'ai l'impression.

-C'est pas à moi de te le dire, c'est à Maxime. Tu sais très bien que je ne te dirais rien. J'ai la conscience tranquille.

-Ev...