La vengeance froide

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-Alors, pour commencer, Maxime et moi étions prêts à sortir ensemble. On s'est langoureusement embrassés il y a deux semaines, et il vient de dire au gars que j'aime quelque chose qui a fait en sorte que celui-ci ne me parle plus et qui lui a fait dire des insultes envers moi. Maxime vient de me dire qu'il a fait ça pour m'avoir à lui tout seul. Je pensais éventuellement que tu serais le bon, Maxime, je me serai peut-être mise avec toi, mais tu as tout gâché. Tu as cassé tout ce que Hélio commençait à avoir pour moi, ce dont je rêve. Et en plus, tu me dis que tu m'aimes alors que tu sors avec Alice dans mon dos? Je peux savoir ce qui ne tourne pas rond chez toi?

Il est pâle et ne sait visiblement pas quoi me répondre. Alice commence à se défouler sur lui, lui frappant le torse.

-Comment as-tu osé me faire ça?! À moi en plus?! Mais t'es un connard Maxime! Tu es plus que ça, t'es un gros enculé! Je veux plus jamais avoir à te voir, t'as compris?! C'est terminé entre nous!

Elle lui décolle une gifle magistrale avant de se retourner et de partir en pleurant dans le couloir, suivie par Victoire. Hector reste à la porte.
Maxime ne lâche pas mes yeux des siens.

-Eva...

-Stop! le coupe-je. Fais tes valises et retournes dans la chambre d'en face.

Il hoche silencieusement la tête et fait rapidement sa valise. Il dépose le tout dans le couloir et Hector les ramènes.

-Viens, Eva. Je dois tout t'expliquer.

Je suis franchement curieuse de savoir ce qu'il a à me dire.
Il me conduit dans les douches et il ferme la porte à clé.

-Ici, on sera tranquilles.

Je ne réponds rien, bras croisés sur la poitrine. Il s'approche de moi et passe ses mains sur mes bras, avant de les laisser couler sur mes hanches.
Je le repousse sans succès.

-Maxime, non.

-Eva, si.

Il se colle à moi et murmure:

-Juste une dernière fois.

Il se jette sur moi et m'embrasse. Je le repousse quelques secondes mais n'ai pas la force de le repousser encore. Le baiser prend des proportions démesurées, il passe maintenant ses mains dans mon dos, et sur ma poitrine. Je passe mes mains sur ses magnifiques pectoraux bien dessinés et sur ses abdominaux saillants. Mais je reprends vite ma lucidité et le repousse.

-Non, Maxime! Je ne vois pas pourquoi je te donnerais tout ce que tu veux. Je veux savoir.

Il me mange du regard. Il ouvre la porte et, d'un dernier rictus, me dit:

-Tu peux y aller, c'est tout ce que j'avais à dire. Sinon, tu restes et tu profites.

Je suis sous le choc de ce qu'il venait de me dire. Il tient la porte, un rictus énorme sur le visage. Il savait d'avance que ce serait tout bénéfique pour lui.
Et j'ai honnêtement un grand doute sur ce que je veux faire. Je suis attirée par lui tel un aimant.

-À condition que tu m'expliques pour Alice.

Il passe la langue dans les coins de sa bouche, agrandissant son rictus sexy.
Mais j'ai une idée bien solide en tête. Je tripote le tube de glue et le gros scotch que j'avais glissé dans la poche de mon pyjama avant de partir.
En espérant que ça fonctionne.
Je referme la porte et exécute mon plan.

Pardon Hélio, mais si je dois faire ça pour te récupérer, je le ferais encore et encore.

Je soulève mon t-shirt et l'enlève en prenant mon temps. Il pose ses yeux sur ma poitrine de taille raisonnable, et ne la quitte pas des yeux. Je vois de là ses pupilles se dilater.
Je me rapproche et lui enlève son t-shirt. Sans surprise, il se laisse faire. Je passe mes mains au niveau de sa ceinture.

-Alors, Maxime, commence-je d'une voix sensuelle. Pourquoi t'es sorti avec Alice alors que c'est moi que tu prétends aimer?

Il déglutit et ne me regarde pas dans les yeux. Il fixe mes doigts qui jouent avec les bords de son jean.

-Je t'aime Eva, mais je vois bien que je n'ai pas ma chance avec toi, alors elle était sur mon chemin, et j'avais besoin de la séduire.

-Tu pensais faire des choses avec elle? Comme... Ce que je vais commencer dans les minutes à venir?

Ses yeux s'arrondissent d'un coup.

-N... Non! J'en ai rien à foutre d'elle! J'allais même la quitter! Et... Qu'est-ce que tu veux dire par «ce que tu vas commencer»?

-Ça.

Je me jette sur lui et l'embrasse. On part dans une cabine de douche qu'on ne ferme pas à clé. J'avoue, ça m'arrange.
Il me précipite vers le jet d'eau et l'allume.
Comme dans mes fantasmes avec Hugo, il m'embrasse la poitrine sous l'eau et je le tiens d'une main par les cheveux en gémissant. L'autre, je l'utilise autrement dans mon dos.
Une fois que j'ai fini, j'attends un peu, protégeant de l'eau la zone que je viens de préparer avec ma tête, en la penchant.
Je peine à saisir dans ma poche le gros bout de scotch que je pré-découpe toujours. Mais une fois que je l'ai, je l'étale sans problème sur la même zone que je prépare.
Heureusement que l'eau du jet de douche ne va pas dessus.
J'écarte Maxime de cette zone en l'emmenant sur le mur à droite de nous. J'ondule mon corps sur lui, et ça le rend fou.

À tout prix gagner du temps.

Il passe sa main dans mon pantalon. Je la reprends et agite l'index.

-Pas ici, c'est privé.

-Rien à foutre que ce soit privé.

Il retente de mettre sa main. Bien que mon esprit soit en ébullition, je ne dois pas m'écarter de mon objectif.
Le temps me presse désormais. Alors je me précipite sous la douche et appuie sur le bouton sans le lâcher.
Comme prévu, la colle est encore assez souple et se solidifie autour du bouton le temps que je reste appuyée dessus. Le scotch maintient le tout en place et adhère à la colle, rendant le nettoyage impossible. Félix est dans mon dos et je ne peux pas le retenir de faire ce qu'il désire si je veux que le plan fonctionne.
Il a passé sa main sous mon t-shirt, sur ma poitrine et embrasse mon dos. Je ne reste que très peu de temps comme ça, à peine une vingtaine de secondes qui sont déjà de trop. Je le retourne contre le mur et sans attendre le laisse dans la douche. Je bloque la serrure de la cabine que j'avais provisoirement enduite de colle en rentrant et mis du scotch.

-Eva! Tu fais quoi?!

Il crie par dessus le jet d'eau qui ne peut plus s'arrêter à cause du bouton bloqué.

-La vengeance est un plat qui se mange froid! Byyyye!

Je pars en riant. Oh, j'ai oublié de préciser! L'eau, je l'ai bloquée au plus froid. Car le bouton pour allumer l'eau est le même que celui où la température se règle. D'où mon mignon jeu de mots avec le plat froid. Sauf que là, ça tient plus de la boisson!
Je pars vers ma chambre en hurlant de rire. Maxime, lui, hurle sûrement à cause de la douche. Je remonte en vitesse chercher Hector, Victoire et Alice pour qu'ils assistent au spectacle. Ils font des moues surprises en me voyant trempée jusqu'aux os, mais une fois devant la porte des douches, ils rient comme jamais, surtout Alice, et ils filment le tout en expliquant l'histoire, coupés de leur fou rire. Maxime hurle de rage dans la cabine, et je lui crie:

-Ça, c'est pour Alice que tu as détruite, et pour Hélio et moi que tu as trahis! Ne viens plus jamais me parler, ne me regardes plus jamais! Et si tu me balances tu perdras bien plus! Saluuut!

Et on remonte vers nos chambres, morts de rire, le laissant vociférer des insultes sous la douche.
Alice est repartie dans sa chambre, dans l'étage sous le nôtre. Elle est en internat pour le pôle espoir danse du lycée. Victoire est venue elle aussi pour un pôle espoir, mais c'est celui lié à l'équitation.
Le mien est linguistique. J'apprends des langues de toutes sortes, mais surtout le chinois et l'allemand, ainsi que l'anglais, pour lequel je prends un plaisir évident.
Je repars dans ma chambre, et, visualisant une dernière fois la vidéo de Maxime coincé sous la douche dont on entend encore les cris, je plaque mon casque sur les oreilles et écoute mes musiques.
Lorsque je l'enlève, il est 23h47, et je m'endors, sourire mesquin aux lèvres.

Merci papa pour ce magnifique tube de colle.

Le plus beau du lycée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant