Fin de l'analepse de Hélio

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Elle referme soudainement la porte et me pousse sans ménagement vers son lit sur lequel je retombe de justesse dessus sans me cogner contre le lit superposé, tout en étouffant un grognement. Elle s'assoit en face de moi, en tailleur, par terre, et tient fermement dans ses petites mains mes deux mollets. Ses yeux brillent d'espoir et de détresse. Je devine qu'elle a peur d'entendre ce que j'ai à lui dire, mais pourtant, je me lance. Car si je veux obtenir son aide afin de me venger de Maxime, je dois lui dire ce qu'il m'a dit ce soir là.

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*Flash back*

Eva vient tout juste de me lâcher comme une merde pour aller avec Victoire. Jamais je n'aurais pensé qu'elle me laisserait tout seul avec Maxime. Elle ne doit vraiment pas avoir peur que je lui casse les dents! C'est fou comme je le déteste. Et pourtant, je suis prêt à lui pardonner de m'avoir trahi en me la volant. Rien que pour elle. Franchement, je sais pas ce qui tourne pas rond chez moi. J'entends l'autre me marmonner un «Qu'est ce que t'attends pour entrer?» sur un ton qui ne me plaît absolument pas. Je me rends compte que je suis debout comme un con sur le perron de la porte depuis quelques minutes, perdu dans mes pensées. Je rentre calmement, et referme la porte dans mon dos. Je pars sans lui demander quoi que ce soit me mettre à l'aise sur le lit d'Eva. Je retire mes chaussures, car je la connais, elle me ferait tout un foin pour un petit tas de terre délicatement posé sur sa couette. Je passe les bras derrière la tête et observe le type qui est censé me servir d'ami. Toujours aussi svelte, toujours Maxime. Il a encore quelques traces des coups que je lui ai collé il y a deux semaines. Je serre les dents et ne peux m'empêcher de sortir sur un ton venimeux:

-Alors, elle a bien pris soin de toi?

Il se retourne pour me faire face, rictus collé au visage. J'ai envie de lui faire ravaler. Il prend bien trop vite la confiance. Il a de la chance d'avoir Eva comme couverture.

-Si tu savais!

Mes yeux se plissent et mes poings se serrent derrière ma tête. Mes dents grincent désormais.

-Ses mains sont si douces, Hélio. On dirait celle d'un tout petit enfant! Et ses lèvres... Hmm, un délice. D'ailleurs, dormir contre elle...

-Ferme ta gueule. Pourquoi tu oses me faire ça?

-Parce qu'elle se fout de nous, Hélio!

Ses paroles me font l'effet d'un coup de poing dans le bide.

-En quoi elle se fout de nous? Explique moi parce que je ne crois pas très bien comprendre.

-Si elle t'aimait, crois-tu qu'elle se serait désespérément jetée dans mes bras en quête de frissons? Qu'elle serait dans mon camp et me protégerait de toi? dit-il en pointant son index en direction de mes pectoraux, rictus collé au visage.

-Je suis sûr que tu la manipules.

-Bien sûr que je la manipule Hélio! Qui voudrait sortir avec une manipulatrice mis à part quelqu'un du même niveau qu'elle?

Je m'avance, menaçant. Il m'arrête d'une main tendue, que j'ai juste envie de saisir et de briser. Et de lui faire bouffer les os un par un, ainsi que son rictus qui ne le lâche pas.

-Minute, papillon! Tu as vraiment envie de te faire renvoyer et de baisser dans l'estime d'Eva toi! Taratata, on ne badine pas avec l'amour.

-C'est toi qui parle de...

-Ferme là, c'est moi qui parle en effet. Je te préviens juste que ce que tu penses être pour Eva est une grave erreur de ta part. Elle ne veut rien d'autre que de t'ajouter à son tableau de chasse, et tu sais! Je le sais car elle me l'a dit.

Le plus beau du lycée Où les histoires vivent. Découvrez maintenant