From Hatred To Love [FRENCH]

Chapitre 36

Nathan

La pluie mouille les trottoirs. Partout où je regarde, les gens ont des parapluies. Rouges, noirs, gris. Et moi, je marche jusqu'à mon parking. Quelle idée de mettre un parking aussi loin de l'entreprise ? Certaines personnes ne sont clairement pas douées. Je veux dire, certes le centre-ville n'offre pas vraiment de place, mais ça leur aurait couté quoi de faire des places à côté ?

J'avance, avec mon parapluie bleu, une main dans une poche. 

Un taxi vide snobe une fille, en plus de ça, elle se retrouve trempée de la tête aux pieds à cause d'une voiture qui roule rapidement sur une grande flaque. La situation est assez comique. Je m'apprête à passer mon chemin quand je la vois sortir un petit plan et surtout, quand je vois son corps trembler. Bien plus longiligne que Alex, elle a tout de même un petit air de ressemblance. De dos du moins.

Je me décide à m'approcher d'elle pour lui venir en aide. J'ai beau être un vile connard, j'ai un minimum d'empathie envers les gens qui galèrent autant. Je m'approche d'elle, elle tente vainement d'essorer sa jupe mais sans succès. 

« Besoin d'aide ? demandé-je.

— Oui, en fait je... »

Elle tourne la tête et je lâche mon parapluie qui s'écrase au sol. Je me disais bien que je connaissais cette voix.

« Laure ?

— Nathan ? »

Nous nous fixons. Je mets ma capuche et recule. Elle me scrute, analysant chaque détail de mon corps.

« Tu as grandis, siffle-t-elle.

— Arrête de me traiter comme une gamin, maugréé-je en serrant les dents.

— C'est vrai, on a le même âge. Ton caractère a beaucoup changé, tant de froideur m'étonne, chantonne-t-elle. »

Si je n'avais pas de principe, je lui aurais explosé le crâne au sol. Elle ramasse mon parapluie, le secoue et le dresse au-dessus d'elle. De rien...

« Tu es encore plus beau que dans mes souvenirs, lance-t-elle en me souriant. »

Je ne lui réponds rien, j'ai l'impression de me faire rattraper par mon passé désastreux et ça ne me plaît pas.

« Tu ressembles de plus en plus à ton père, ricane-t-elle. »

Je me mords la joue pour m'empêcher de lui hurler dessus. Cette salope est encore pire que ce que je pensais.

« Ça t'amuse, hein ? craché-je, la mâchoire crispée.

— Plutôt oui, répond-elle.

— Tu es vraiment...

— Une salope ? suggéra-t-elle. »

C'est elle qui l'a dit, pas moi. Je la jauge du regard, à quoi joue-t-elle ?

« Oh voyons Nathan, ne me regarde pas comme ça. Toi et tes petits copains vous êtes bien marrés à le rabâcher aux oreilles de tout le lycée. » 

Elle garde son sourire, un sourire accusateur.

« Tu pensais vraiment que j'allais rester les bras ballants, te regardant vaguer à ton quotidien morne et banal ? Sérieux ? Laure, t'as détruit ma famille.

— Détruit ? Roh, ça va Nate, on sait tout les deux que ta famille était vouée à l'échec, j'ai juste était un moyen de précipiter les choses.

— Précipiter les choses ? T'as couché avec mon père putain, fulminé-je.

— Et tu me l'as bien fait regretter, réplique-t-elle.