☆Chapitre 78:☆

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P.D.V: Hayden:

  Ellipse de deux ans.

Je me prépare pour ma première nuit en tant qu'interne. Je vais suivre mon père, il va m'amener à Victoria. Je suis impatient de la retrouver.

Je m'installe du côté passager de la voiture et m'attache. Mon père démarre et sort de l'allée.

*

« N'oublie surtout pas de te présenter et appelle la "mademoiselle". Tu dois faire comme si tu ne la connaissais pas. C'est au cas où le frère de Victoria regarde dans la pièce, prévient mon père.
- Comment ça ? demandé-je en fronçant les sourcils.
- Il a fait poser une caméra dans la chambre de sa soeur. Lorsque tu rentres, regarde en haut à gauche de la pièce. Si tu y vois un voyant rouge, c'est qu'il ne regarde pas. Si tu ne vois aucune lumière, c'est qu'il regarde

Des gardes assez grands et costauds sont plantés de chaque côté de la porte. Je les fixe l'un après l'autre.

J'hoche la tête et on rentre dans une chambre bien plus grande et beaucoup plus luxueuse que toutes les autres. La lumière s'allume automatiquement lorsque mon père entre dans la chambre. Je vois mon père jeter un bref coup d'oeil à l'endroit dont-il parlait. Le voyant n'est pas allumé. Quel enfoiré lui alors.

Je suis resté planté devant le corps de Victoria. Est-ce vraiment elle ? Ces cheveux sont en train de devenir marron, ses joues sont creusées, son teint est pâle. Ces yeux fermement clos. Elle ressemble à une coquille vide. Une perfusion est plantée dans son bras. Elle a vraiment changé.  

  « Présente - toi mon garçon, dit mon père d'un ton dur et froid.
- Bonjour Mademoiselle. Je suis Hayden Harper, dis-je regardant le sol. Pourquoi ? Qui est-elle ? demandé-je.

- La jeune femme que tu vois là, est la petite soeur de monsieur Blake, Victoria Blake.
- La famille Blake ?
- Oui. C'est pour ça qu'elle ne doit pas être réveillée. Elle ne doit pas sortir d'ici. Quand bien même elle réussirait à se réveiller elle ne pourrait pas marcher . Elle a perdu toute motricité. C'est depuis trois ans que cette jeune demoiselle est endormie et enfermée ici.
- Elle nous entend ? questionné-je à nouveau.
- Je ne pense pas.»

Il me fait signe que nous devons quitter la pièce. Déjà ?

Je le suis sans broncher, jetant un dernier regard à Victoria avant que les lumières s'éteignent.

« Où allons-nous ?
- À l'accueil du service, ils vont te montrer le dortoir des internes.»

Lorsque mon père arrive, la femme de l'accueil se lève en lui souriant.

« Docteur Harper, puis-je vous aidez ? demande-t-elle d'une voix douce.
-Gisèle, montrez à ce jeune homme les dortoirs pour les internes s'il vous plaît.
- Bien sûr.»

Une alarme stridente se met à sonner. Je regarde mon père.

« C'est la chambre de Mademoiselle Blake, dit-elle en regardant son écran d'ordinateur.»

Mon père lâche un juron et court. Je le suis.

Il entre dans la pièce en trombe. Les lumières s'allument brusquement. La caméra est rouge.

Je pose mes yeux sur le lit de Victoria, il est vide.

Je contourne le lit et la retrouve adossée aux grandes baie vitrée. Le bras en sang. Une plaie barre sa tempe gauche. Elle me regarde perdue.

« Docteur, je l'ai trouvée... murmuré-je sans quitter son regard.»

Ses cheveux reprennent leurs magnifiques bleus. Mon père se met devant elle. Il approche sa main d'elle, mais quelque chose la repousse.

« Ne..me..tou..chez pas.. dit-elle en respirant fortement.
- Mademoiselle, il faut que je vous soigne.
- Non... vous...m'a...vez... déjà..tu..ée..crache t-elle.»

Ces mots me font comme l'effet d'une douche froide. Elle est complètement détruite.

Elle me regarde à nouveau. Se souvient-elle de moi ? Je lui adresse un petit sourire timide. Mon père enfonce une seringue dans la cuisse de Victoria, elle regarde sa cuisse avant de perdre connaissance.

Il jette la seringue dans la poubelle. Je prends Victoria dans mes bras et la repose dans son lit. Je pourrais très bien partir d'ici avec elle. Mais ce n'est pas aussi simple. Je ne pensais vraiment pas que son frère irait jusqu'à mettre des gardes pour que personne ne puisse entrer. Il est plus malin que ce que je pensais.

Je soigne le bras de Victoria, essayant d'être le plus doux possible. J'ai tellement peur qu'elle se brise en milles morceaux. Elle a l'air tellement fragile maintenant. Encore plus qu'avant.

Une fois que mon père à fini de tout vérifier, s'assurant qu'elle est bien endormie, nous sortons de la chambre.

« Demande à Gisèle de te montrer le dortoir, on se retrouve demain mon fils, bonne soirée, dit mon père en montant dans l'ascenseur.»  

Immortelle.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant