Jour 4

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Quatrième jour.

Le temps passe drôlement vite, ici.

"Oui, très vite. Tellement vite que tu es encore en retard."

J'ai parlé tout haut. Encore.

"Gab', attends !

- ... Viens voir par là.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a..."

Un corps sur le paillasson de la maison. Un réveil tranquille, typique de Thiercelieux.

"Salomé... murmure Ethan, tristement.

- Tu l'aimais bien, non ?

- Oui.

- Pourquoi est-elle là ?

- C'était la Petite Fille, répond-il. Ils n'avaient pas le choix...

- Comment tu sais ça, toi ? dis-je sèchement. La meneuse n'a encore rien dit.

- Calmes-toi, Maddie, m'arrête Charlotte, c'est de la déduction : Qui pourrait être éveillé pendant que les loups-garous traînent dans le village à part la petite fille ?

- Ah oui... Désolée..."

Je trouve quand même Ethan un peu étrange. Sa réaction semblait... Je ne sais pas, pas naturelle, quoi.

Bon, il faudrait peut-être que j'arrête de soupçonner tout le monde, aussi.

Mais en tant que Cupidon, c'est tout ce que je peux faire.

Et observer Yohan et Charlotte.

"Je n'ai que douze ans...

- Elsa, commence Charly, tu as bien vu que c'est un argument qui ne fonctionne pas.

- Par rapport à hier ? s'énerve Audrey. Tu remarqueras qu'Ève était innocente.

-  Donc, parce qu'Ève était innocente, les plus jeunes le sont aussi ? rétorque Charly.

- Dis-moi, Audrey, fait Gabriel, tu ne fais pas partie des plus vieilles ?

- Si.. Mais..

- Donc tu es louve, affirme-t-il.

- Non... Non, c'est vrai, ce n'est pas une excuse.

- Donc, on part sur notre premier choix. Madame, appelle Gabriel.

- Elsa, viens vers moi, annonce la meneuse.

- Non, non s'il vous plaît, pleurniche Elsa.

- Laissez-la ! pleure Audrey, Elle est innocente, je vous dis !

- Ah, tu es voyante, maintenant ? réplique Sue.

- Elsa était une Sœur, continue la meneuse. Au revoir."

Et elle nous a quitté dans un long cri strident.

Je me posais encore la question il y a quelques jours : vais-je m'habituer à affronter la mort tous les jours ?

Aujourd'hui je peux vous le dire, la réponse est oui.

C'est le cas pour les joueurs, qui restent pour moi des "joueurs". Ceux qui sont devenus des proches, je n'oserais pas imaginer la tristesse qui m'accablera le jour de leur mort.

Non, je ne devrais pas penser à ça, ça va nous porter préjudice.

Mais je ne peux pas me voiler la face, tout le monde ne survivra pas. D'ailleurs, dans ceux que je compte comme mes proches, se cachent probablement des loups...

ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant