Jour 8

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En me réveillant, je tourne la tête vers Rafaël. On est "voisins de lits", on va dire.

On reste à se regarder pendant dix minutes, puis je vais dans le lit de Valentin, qui est mon autre voisin de lits.

Je n'ai encore jamais été aussi mal qu'aujourd'hui.

Je vais devoir inciter tout le monde à tuer celui qui est de loin le plus important pour moi.

Tellement important... C'est sûrement le seul avec qui j'aurais gardé contact après.

Enfin, je pense garder contact avec tout le monde, si je ne meurt pas.

Mais tout particulièrement lui.

Enfin, j'aurais aimé...

Je suis mal, et pourtant, il est encore là, à côté de moi. Qu'est-ce que ça va être quand je le verrai mourir, et quand il sera mort ?

"Le vote d'aujourd'hui commence, déclare la meneuse."

Respire. Hhhhh...Fuuuuu

Je pleure déjà.

"Je suis désolée, Rafaël, mais on en a déjà parlé, tu as changé...

- Maddie. Qu'est-ce que tu fais ? me dit calmement Valentin.

- Je t'expliquerai plus tard.

- Là, je ne suis pas d'accord, tu ne peux pas l'envoyer se faire pendre comme ça !? Pas lui...

- Valentin. Laisses faire, lui chuchote Rafaël.

- Quoi ?..."

Courage, Maddie, continue.

"Rafaël, ça fait trois jours que tu es étrange... Je ne te reconnais plus... Mais tout ça je te l'ai déjà dit.

- Oui, hier, confirme-t-il.

- Exact. Tu parles encore moins que d'habitude, et cette-fois, je ne crois pas que ce soit une question de timidité.

- Je ne suis pas timide. Juste, je ne parle que quand j'ai réellement quelque chose à dire."

Je le sais...

"Peu importe. Je suis persuadée que tu as été infecté par Pierre.

- Tu tires des conclusions assez hâtives..

- Je suis d'accord, intervient Valentin.

- Valentin !

- C'est pour la crédibilité, lui explique Rafaël.

- Je tirerais des conclusions hâtives si je ne te connaissais pas. Hors, ce n'est pas le cas, tu le sais.

- Maddie, tu es la personne qui me connait le mieux, oui, donc tu devrais savoir que je ne suis pas "infecté".

- Et moi je te dis que justement, je te connais, et j'ai pu remarqué que tu as changé."

Ça a continué pendant encore une demi-heure, et puis j'ai réussi à convaincre les autres.

Je risque ma peau, là, quand ils verront que j'ai tué un simple villageois....

Ça va voter pour moi au prochain conseil...

"Rafaël était un Simple Villageois. Au rev..

- NON !"

Je cours vers lui et éclate en sanglots dans ses bras.

" ... Les inconvénients du métier, commente la meneuse."

ThiercelieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant