Jusqu'à L'aube - Tome 1 : Coup de poignard

Chapitre 8

Jess ne savait comment décrire l'état dans lequel elle se trouvait à ce moment précis. Elle était incapable de bouger, ses muscles ne répondaient pas à ses ordres. Ses paupières semblaient peser plusieurs tonnes, incapable de les ouvrir, mais son cerveau était en marche. Tout ce qu'elle savait et surtout sentait, c'est qu'elle avait froid, très froid... Puis petit à petit, elle sentit son dos, sa poitrine et ses chevilles lui faire mal. La jeune femme se trouvait allongée sur le sol du sous-bois. À ce moment-là, elle ne savait même plus qui elle était.

Après quelques longs instants où la jeune femme n'arrivait même pas à penser, Jessica réussit à ouvrir les yeux, sa vue se précisa petit à petit jusqu'à devenir parfaite. Elle pouvait voir le ciel étoilée de la nuit accompagnés de quelques cumulus qui se déplaçaient lentement. Elle contracta le haut de son corps pour se réchauffer, quand elle se rendit compte que c'était impossible : elle était ligotée et la bouche entourée d'un bandeau dans lequel ses dents étaient bien plantées.

La panique prit le dessus : « C'est quoi ce bordel ?! », pensa-t-elle. Puis les souvenirs remontèrent subitement. Elle était tombée après avoir heurté ce qui semblait être un humain quand une lumière provenant de l'inconnu lui avait éblouit le visage avant de lui sauter dessus et de perdre connaissance...

Son cœur frappait comme un pushing-ball terrassé dans sa cage thoracique. Ses yeux étaient aussi ronds que deux pamplemousses. Une goutte de sueur froide coula lentement sur son front. Commençant à s'affoler, elle mit toute son énergie pour se redresser : rien n'y faisait, l'effet du sédatif ne s'était pas totalement estompé, la privant de cette action pourtant simple. Dans son esprit, il pouvait presque s'afficher « Contrôle du système en cours... Jessica est actuellement confuse et ne répond plus. Que voulez-vous faire ? Paniquer ou paniquer encore plus ? » tellement elle ne savait quoi faire. Ses mains rougies par le gel se tortillaient dans tous les sens pour tenter de trouver la sortie de ce sac de nœud dans lequel elle était enroulée.

Soudainement, la jeune femme entendit une branche craquer, elle sursauta sur place. Une fumée blanchâtre sortait de son nez qui expulsait l'air comme un taureau en furie. Sauf que dans la situation ci-contre, elle était totalement horrifiée : « Ok... Pas de panique... Pas de panique ! », hurla-t-elle dans sa boîte crânienne.

Un court instant plus tard, elle perçut le son de pas qui s'approchaient d'elle. Dangereusement... Son cœur battait tellement vite, qu'elle eut peur qu'il ne s'échappe de sa poitrine en courant à sa place. Une ombre menaçante, trop large d'épaules pour être une femme, à moins que celle-ci soit une cyborg, dans quel cas cela serait complètement étrange et cette aventure partirait sur un nouvel épisode de Terminator.

L'ombre donc se pencha sur elle et lui mit un sac en toile sur la tête : elle ne vit plus rien. Encore plus affolée, Jessica suffoqua dans ses sanglots, étouffés par le bandeau qui était à deux doigts de l'étrangler : « Qu'est-ce que... ». Elle sentit des mains l'attraper par les bras et la soulever sauvagement :

- Debout ! lui ordonna l'individu d'une voix grave et carrément flippante. Dépêche-toi !

Au moins, elle était sûre que c'était un homme, sûrement celui qui l'avait endormie précédemment.

Il l'a poussa, la bascula de tous les côtés. Elle ne comprit rien. Elle tenta de se mettre sur ses jambes, aussi solides que du coton. Mais le prédateur derrière elle la poussa à se lever. Les membres aussi tremblants que des feuilles d'automne, Jessica finit par se retrouver debout. L'homme lui tenait fermement les avant-bras, presque à lui couper la circulation sanguine, déjà bien endommagée par les cordes autour d'elle. Puis elle sentit du relâchement au niveau de ses jambes : Il lui avait dénoué les cordes à cet endroit-là. Il se pencha à son oreille, puis d'une voix moins dominante, il lui murmura :