Chapitre 26- Partie 1

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- Tout le monde suit derrière ? Clayton, vous vous sentez bien ? Buvez, on trouvera un point d'eau avant la nuit.

Cela faisait bientôt trois heures et trente minutes précisément que la bande marchait. Ils ne se s'étaient pas arrêtés, ou plutôt, Connor ne s'est pas arrêté, trop déterminés à sortir Christophe des griffes du tueur à gage, abattre celui-ci au passage et reprendre l'avion direction la maison.

- Pas trop chaud les filles ? demanda-t-il. Le soleil commence à donner...

- Non, sans blague ? Je ne m'en étais pas rendue compte... répondit Sam très ironiquement.

La sueur leur collait à la peau, celle-ci d'ailleurs luisait et coulait tout le long de leur corps sans fin, de véritables serpillères. Pas même les déodorants 72 heures pouvaient être à la hauteur de cette chaleur pesante.

Sam en a même enlevé son t-shirt pour « respirer » un peu plus, même si finalement, ça n'avait aucune différence. Elle se trouvait donc en soutien-gorge : « De toute façon, il n'y a rien à voir... », pensa-t-elle. Son chignon tenait à peine, ses cheveux devenaient poisseux, remplis de transpiration donnant l'impression d'être superlativement mouillés, comme si elle sortait de la douche.

Juste derrière la blonde, Jayden n'était pas plus sec, loin de là... Lui a préféré garder son t-shirt gris pour éponger les litres de sueur, qui coulaient jusque dans ses chaussettes, les faisant grincer dans ses baskets, trempées elles aussi. Lorsqu'il levait les yeux pour observer la nature et les créatures qu'elle possède, il les plissait aussitôt, aveuglé par soleil réfléchissant sur les feuilles suintantes. Il sentait les gouttes tomber dans son caleçon, imbibé de suées : « Mes bijoux de famille sont en train de se noyer... ».

Clayton le précédait, haletant comme un chien. Le vieil homme était torse-nu, le pantalon retroussé sur une seule jambe (l'autre étant retombé), le visage penché vers le sol et le bout du nez gouttant de sueur. Il faisait ce qu'il pouvait et donnait tout ce qu'il possédait pour rester dans la cadence.

Hailey le suivait, sa robe noire griffée et même déchirée à certains endroits, ses cheveux littéralement collés à son visage, elle secouait ses bras partout autour d'elle pour se débarrasser des moustiques et autres I.V.N.I (Insectes Volants Non Identifiés) : « Je bénis Rebecca de m'avoir prêté une paire de chaussures pour marcher convenablement dans des milieux comme ceux-là, foutus escarpins de merde ! ».

Et enfin, Franck fermait la marche. Revolver glissant à la main, les chutes du Niagara à la place du front, jean remonté façon « pêche aux moules » et Converses qui couinent, le jeune urgentiste se méfiait de tout : « C'est dans les moments où nous sommes les moins attentifs qu'il nous arrive des pires merdes du monde... ». Aux aguets comme un berger allemand, c'était d'ailleurs leur deuxième chien de garde avec Connor qui, tout devant, ne montrait aucun signe de fatigue : « Une véritable machine ce gars-là ».

- Oui tout va bien pour le moment, du moins tout va bien pour moi, merci, remercia Franck.

- Ça doit faire au moins six heures qu'on marche, non ? demanda Hailey. Je vous en prie, dites-moi enfin quelque chose de réjouissant.

- Euh... Je suis au regret de t'annoncer que cela ne fait que trois heures et demie que nous traversons la jungle, lui dit l'espion. Je propose d'ailleurs de nous arrêter pour faire une pause.

Tout le monde soupira de soulagement :

- Dieu soit loué ! s'exclama Jayden.

Hailey leva les bras, du moins tenta de lever les bras, la pauvre ressemblait plutôt à ces mort-vivant dans le clip Thriller de Mickael Jackson, les poignets brisés et les coudes formant un angle droit.

Jusqu'à L'aube - Tome 1 : Coup de poignardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant