Le Jeu

Chapitre 27

Après le départ d'Alec et Armène, les trois joueurs restants, Thomas, Logan et Kerry, épuisés, allèrent vite se coucher.

Ils furent très vite réveillés, en revanche, par un roi en furie et ses gardes. En effet, des bruits de pas et des cris de colère se rapprochaient rapidement, sortant Kerry de son sommeil. Elle sursauta lorsqu'un des gardes apparut à sa porte, et fut vite sur ses deux pieds quand celui-ci la saisit par le col pour la plaquer au mur. Le roi entra à son tour, hurlant s colère et son dégoût.

- Où est passé mon condamné ? S'ecria-t-il.

- Quoi ? Marmonna vaguement Kerry, encore mal réveillée.

- Où est-il ?

- Mais j'en sais rien moi ! De quoi vous parlez exactement ?

Il approcha son visage très près de celui de Kerry et lui offrit la pire expression de dégoût possible, avant de frapper le mur juste à côté d'elle, et de s'écarter. Elle avait soutenu son regard tout du long, sans jamais vaciller.

Le garde la lâcha et suivit le roi dans la cellule d'après.

Les mêmes questions furent posées, et les mêmes réponses données.

Logan apparut dans la cellule de Kerry, se retenant de rire, tandis que les bruits des pas du roi et de ses gardes retentissaient dans l'arène pour qu'il rejoigne Thomas.

Un gloussement sortit de sa bouche et Kerry lui mit une main sur la bouche, ayant elle même du mal à garder son calme.

Logan faillit à nouveau s'etrangler de rire lorsqu'ils entendirent le roi crier.

Les bruits de pas retentirent de nouveau, mais cette fois partirent pour de bon. Thomas rejoignit ses deux acolytes, et cette fois, tous trois partirent dans un fou rire incontrôlable pendant plusieurs minutes.

Le bruit de la porte les forçat à se taire, mais ils purent respirer quand ils s'aperçurent que ce n'était pas le roi. Cependant, ils eurent beaucoup moins envie de rire en voyant apparaître une jeune femme totalement inconnue, qui semblait avoir dans les vingt ans, ses yeux émeraude semblant les scanner avec mépris, ses longs cheveux noirs attachés en tresse lui donnant un air à la fois stricte et décontracté. Elle était très petite en taille mais semblait avoir un fort caractère.

- Je vous appelle quand le petit déjeuner est prêt, annonca-t-elle.

Ses sourcils s'étaient légèrement froncés et son ton témoignait du dégoût qu'elle ressentais pour eux.

- Qui êtes vous ? Demanda Logan.

Elle se contenta de le détailler du regard, un sourcil levé, avant de disparaître de leur vue en direction de la salle commune.

Les trois joueurs restèrent interdits devant ce qu'ils venaient de voir. Que cela voulait-il dire ? Qui était cette femme ?

La voix criarde de cette dernière retentit, leur indiquant de venir à table.

Ils s'exécutèrent en silence et allèrent s'asseoir autour de la table.

D'un geste brusque, sans aucune once de bienveillance ou même de délicatesse, elle posa les différents mets sur la table.

Logan retenta.

- Ehm, qui êtes vous ?

Elle se tourna lentement vers lui, lui offrant un sourire carnassier qui fit tressaillir Kerry.

- Je remplace Armène, et cela de manière définitive. Non pas que cela m'enchante, mais disons que cette femme n'était pas très... loyale. Au passage, je m'appelle Daya.

Sans cesser de sourire, elle contournat la table, déposant un dernier élément sur celle-ci devant les mines béates des joueurs.

- On se revoit dans quelques heures. Bonne matinée, annonça-t-elle.

Sur ce, elle s'en alla.

-  C'est une blague ?! S'insurgea alors Thomas.

- Pourquoi avoir fait ça ? Demanda Logan.

- C'est le roi, réfléchit Kerry, je pense que cette nouvelle servante lui est beaucoup plus dévouée.

- Alors ça voudrait dire qu'on sera beaucoup moins libres et plus surveillés qu'avant !

Thomas et Kerry acquiescèrent gravement.

- Et aussi qu'Alec ne pourra pas venir nous voir facilement.

- Te voir, corrigea amèrement Logan.

Kerry lui lança un regard noir.

- Le problème n'est pas là Logan, il nous sera impossible maintenant de savoir ce qu'il se passe à l'extérieur, aucun de nous ne pourra être sauvé comme Jake l'a été, quand elle sera là on ne pourra pas parler librement entre nous.

Thomas blêmit dangereusement.

- On va devoir se débrouiller tout seuls.