Assis sur l'herbe trempée par la pluie tombant à grosses gouttes, je contemple le dessin réalisé quelques années plus tôt, je viens le voir toutes les semaines depuis trois ans. J'ai refusé de déménager parce que je ne voulais pas que des milliers de kilomètres me séparent de cette unique trace de notre dernière nuit ensemble. Je travaille à la librairie St Georges, j'ai réussi à entrer dans cet endroit fabuleux et je pense à notre sortie chaque fois que je pose le pied là-bas. Je vais déposer une fleur chaque semaine sur sa tombe, pas un jour ne passe sans que je ne pense à elle. Il m'arrive parfois de rêver d'elle, je la revois, cachant ses peines derrière un sourire qu'il m'était difficile de deviner factice, ses tâches de rousseurs illuminant son visage pâle, son bonheur de me parler du dernier livre qu'elle avait dévoré, je me rappelle de chacun de ses traits, de chacunes de ses expressions, de chacunes de ses remarques sur la pluie et le beau temps... Elle me manque... Après le deuil vient le manque de cette personne, l'acceptation puis le manque. J'avais déjà accepté sa mort depuis longtemps, le plus difficile fut de ne plus la voir, de ne plus sentir son parfum, de ne plus voir la pluie perler sur ses cheveux, de ne plus la prendre dans mes bras... Je pense à elle presque tout le temps... quand je mange des sushis je pense à elle, quand je regarde les étoiles je pense à elle, quand je marche sous la pluie, je pense à elle, alors je continue de marcher sous la pluie jusqu'à en être trempé juste pour me souvenir de la façon dont elle ouvrait son parapluie où lorsqu'elle courrait pour échapper aux gouttes... J'ai gardé son livre et sa lettre bien précieusement, je les relis de temps en temps... Et je me remémore certains de nos moments passés ensemble. Certains penseront que j'ai éprouvé des sentiments amoureux pour elle, moi-même je me demande si elle ne m'a pas déjà attirée. J'aimais tout chez elle. Sa voix, son rire, ses yeux, son parfum, ses sourcils qui dansaient à chaque page qu'elle lisait, sa façon de me regarder avec cet air de défi. Elle était à mi-chemin entre la soeur et l'âme-soeur. Un mot, un mot de plus ou de moins, qu'est-ce que cela change ? Tout. Je me situais plus du côté de l'âme soeur au début malgré le fait que je sois gay, puis mon coeur a préféré en faire une petite soeur.
Ombelline.
Ombelline.
Ombelline.
Son nom si étrange résonne encore au fond de moi.
Ombelline avec deux ailes, des ailes qui n'ont pas su la porter assez haut, mais de magnifiques ailes...
Ombelline.
Tristan.
Triselline...
Des gouttes tombent sur mes paupières et je les chasse d'un battement de cils. Mes larmes salées se mélangent aux cristaux de pluie et glissent le long de mes joues sous le clair de lune étincelant. Un nuage passe. Une chouette hulule. La pluie redouble d'intensité. Je décide de quitter cet endroit en regardant une dernière fois les étoiles, et particulièrement cette étoile qui scintille plus que les autres... Ombelline.
END
NDA :
OMGGGG !
C'est
La
Fin !
J'ai tellement de mal à y croire... L'épilogue est assez court, j'ai tenté de l'allonger, en vain, je pense qu'il n'y a rien à ajouter. La fin est un peu "mystérieuse", c'est voulu. Une partie "remerciements" arrive bientôt. J'espère que vous avez apprécié mon histoire, si oui pourquoi ? Et si non pourquoi ? N'hésitez pas à voter et commenter :) Bye, NinaGarance <3
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Étern'aile
Short StoryDans la ligne 7 du bus d'une petite ville, un jeune homme passionné par la lecture rencontre une jeune fille partageant la même passion que lui. Lorsqu'il lui dévoile son secret, elle ne le juge pas. Le jour où à son tour elle lui apprend le terri...