chapitre 3 : au fond de l'abîme

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Je me rappelle du chemin, de la rue mais je finis par tomber dans un grand trou. J'aimerai me relever mais je n'arrive pas. Les membres de mon corps sont engourdis.
À bout de souffle, mes efforts ne donnent rien, je peine encore et encore. Pas d'échelle, pas de bon samaritain. Je suis seule dans ce grand trou. Malgré tout, tout me semble familier.

Soudain une voix au loin m'appelle. Elle se fait de plus en plus forte, elle se rapproche de moi.

Qui est ce?

- Helena !

- Helena reveilles toi

- Astride réveilles toi

Une main froide me touche.

Je sens que je tremble, je me sens mal, je passe ma main sur mon visage et je constate un léger changement. On dirait que mes yeux sont gonflés, je n'arrive pas à les ouvrir. Je laisse mon corps me vaincre et je reste sous ma couette.

Puis quelqu'un me tire violemment les jambes et je me retrouve sur le parquet.

Aiiiiie j'ai mal ! J'ouvre soudainement les yeux.

- Non mais ça ne va pas?

- Ça fait un siècle qu'on t'appelle

- Et alors?

- Et alors je serai en retard si tu restes planter là sur ton lit. J'ai un contrôle tout à l'heure et je n'ai vraiment pas envie de me faire virer.

- On est quel jour?

- T'es devenue alzheimer?

- Réponds moi Jeremi

- Non mais je rêve. Tu m'obliges en plus? Fais pas la grande soeur avec moi.

- Je suis quand même ta grande soeur.

- Ouhhhh la la ! grande soeur super responsable qui reste scotcher sous sa couette. Tu m'épates.

- Casses toi

- 10 minutes. T'as dix minutes et pas plus.

Jeremi avance vers la porte et avant de la fermer derrière lui, se retourne et me fixe longuement.

- Pourquoi tu me regardes comme ça?

- Au passage, si t'as pleuré toute la nuit pensant que je suis mort, je peux te rassurer que je suis toujours vivant.

Il sort de ma chambre et claque la porte.
Il descends les marches, j'entends ses pieds crissaient sur le parquet et résonnaient dans toute la pièce.

Je me lève et jette un oeil à mon miroir.

Dis moi mon beau miroir, qui est belle à ton avis dans cette maison?

Pas toi c'est sûr.

Le miroir me renvoie un visage ne ressemblant vraiment pas au mien. On dirait que j'ai été écrasée. Mes yeux sont gonflés, mes cheveux en bataille, mon corps fatigué et pâle.
Sur ce visage je ne suis ni Helena ni Astride.

Ma mère, Katy Kaule, m'appelle souvent Helena et de fois Astride mais je pense que c'est souvent pour faire plaisir à mon père. Mon père, Guillaume kaule, par contre m'appelle Astride. Ma mère n'aime pas trop ce prenom, elle trouve que c'est viello puisque c'était le prénom de la mère de mon père, en d'autre terme ma grand mère. Mais, quand c'est mon père qui prononce mon prénom ou m'appelle, il met une touche de Nutella oreo, sablé breton, speculos, qui fait que ça sonne bien et ça donne un air croustillant, raffraichissant et même moderne à mon prénom. Mon prénom devient alors plus doux que la douceur même et même plus doux que du riz au lait.

Enfermée (En Reécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant