*Printemps et couleurs (6)

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Un merveilleux chant résonne. Emprunt de joie, d'allégresse, de quiétude. Il s'immisce dans chaque recoin, entre chaque petite feuille aussi verte soit-elle, prêt à partager son harmonieuse mélodie entre tous. Il virevolte, voltige, danse dans les airs, voguant à bord de fines brises en ce monde. Il porte le sourire du renouveau, la grâce de l'éclosion, et le rythme de la vie.

Cette petite lueur de bonheur brille au milieu de ces terres lasses, leur apportant une pincée d'alacrité revigorante, leur tendant une main invisible afin de se relever. Elle gambade sans direction précise, laissant derrière elle non pas des panaches poussiéreux mais une traînée d'étoiles, rehaussant sur un dos droit plantes et personnes, les aidant à émerger de leur fade torpeur. Elle les découvre d'un lourd manteau encombrant et les expose aux doux rayons dorés et mielleux d'un Soleil auréolé de lumière.

Je me décide alors à m'engager dans une lente promenade. Mes pieds foulent un sol soulagé du poids des neiges, pluies et cadavres incessants, mon regard se lève vers un ciel dégagé de ses fardeaux, où peut à présent s'étendre un pâle azur autour de sa source d'éclairage, et ma peau goûte à la nouvelle saveur de l'air, parfumée de fragrances embaumantes.

Je soupire de bonheur, constatant que mon souffle se confond parfaitement avec son entourage. Sur mon chemin, je dévisage longuement les éléments composant ce paysage.

Les écorces des troncs se sont éclaircies, les branches élevées sur ces troncs se sont allongées et les feuilles parsemées sur ces branches s'habillent progressivement d'une teinte éclatante de santé, aussi verte que la saison, chassant les éclats d'un feu follet les rongeant et calcinant auparavant. Les bourgeons se déployant peu à peu aux côtés de ces feuilles croissent timidement, exhibant leurs petits pétales fleurissants.

Le monde ne s'est jamais senti aussi libre, confectionnant à nouveau, vivant à nouveau, riant à nouveau. Car elles sont finalement apparues. Elles se sont gentiment étalées sur cette toile bien morne, la laquant de nuances toutes aussi variées que la représentation. Sans elles, rien n'oserait apparaître, comblant de vivacité les horizons dégradés.

Ces couleurs du Printemps

Chevredespres

JE SAIS PAS ECRIRE...Ah Si MerdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant