même le vide est triste.

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hier soir, c'était vide; c'était glaciale et calme. rien ne résonnait, rien ne ricochait. tout était plat, triste. j'en ai eu marre de ce calme, je préfère encore lorsque les maux s'emmêlent, lorsque la foudre frappe trop fort. le blanc était peu gai, il me regardait d'un air las, d'un air de dire que tout ça était fini, qu'il avait fini, qu'il avait gagné, remporté la médaille, si fier de lui; il me narguait si bien. mais rien ne finit jamais, le vent passe, les feuilles recouvrent mon visage et la pluie chaude me brûle. je croulerai bien un jour, mais c'est en continu, c'est supportable. ça ne vit pas spécialement, c'est pas un parasite c'est pas gênant. c'est le genre de truc bénin mais que t'aimes pas voir quand même. à force ça s'incruste dans ta chair, et tu te rends compte que c'était pas si inoffensif que ça. que l'abeille qui faisait le miel est devenu l'ours qui le dévorait. il ne s'arrêtera pas il n'est jamais rassasié; mais il faut être positif c'est vrai il faut être positif, il faut calmer l'ours. on dit que ça va bien se passer, que l'ours est pas si méchant. il grandit dès que je me retourne. je savais que le bonheur était une utopie mais le retour à la réalité claque, la tête à terre, relativiser, relativiser, relativiser. pas recommencer, l'ours ne t'aura pas. bien que si, il a tout le monde. tu n'as déjà pas été une exception. exister, battre les silences, recommencer à écrire, le silence avant la tempête. mon âme se prépare. sois prête, ils arrivent. replonge, mon enfant. écris et puis meurs. 

it's not too late.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant