jimmy

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hier j'ai vu un homme agenouillé aux portes d'une église. il parlait au téléphone, il paraissait heureux. il avait un bonnet et une couverture, je ne sais pas ce qu'il faisait ici. tu aurais dû le voir adossé à cette église, c'était quelque chose. l'entendre parler me fit sourire. je ne voulais pas l'interrompre, je voulais qu'il continue de parler comme cela pour toujours. si j'avais eu plus de cran je me serais assis en face de lui pour lui dire de m'aider. une fois de plus je parcourais les rues de cette sale ville, une fois de plus je tentais de me perdre, une fois de plus j'essayais d'échapper au chaos, une fois de plus j'échouais, je voulais qu'il me dise comment lui faisait, sans rien, pour vivre de cette façon. il transpirait la vie, il crevait du désir d'aimer, à côté de lui j'avais l'apparence d'un mort. il semblait heureux, mais après tout, tout à l'air plus lisse avant que la nuit ne tombe. je voulais qu'il m'aide cet inconnu, je voulais qu'il m'aime ce vieillard de la rue. alors l'enclume de la raison me poussa à rentrer dans ce que je dois considérer comme chez moi, mais qui ne le sera jamais vraiment. je croulerai bien un jour, mais ce sera sans toi, l'inconnu, j'aurais aimé que l'on s'épaule mais ce sera sûrement dans une autre vie. cela doit être ça, la solitude des grandes villes. si tu avais pu le voir,  il illuminait la façade de son église , il vivait le spectacle qu'il contait à son ami au téléphone, c'était la seule chose qui comptait pour lui. il enfermait toute la beauté du monde dans cette simple représentation. si tu avais pu le contempler cet inconnu perdu au pied de son église morte, tu aurais voulu l'aimer et vivre aussi fortement que lui semblait le faire. 

it's not too late.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant