"Eh qu'est ce qui se passe ?"
"J'écris. J'y arrive pas putain. J'écris pour pas entendre."
"Pas entendre quoi ?"
"Le bruit, les cris, le silence. C'est la même chose. C'est toujours la même chose. C'est affolant, et ces enfants qui piaillent en bas. Et ces oiseaux et le vent, la pluie. Tout. Je veux pas entendre. Ça fait mal au cœur, au ventre, à la tête. Dans la trachée et même dans mes veines. Mon cœur me cri à l'aide. Mais putain j'suis une bombe à retardement et je fais exprès de me détruire. Je cours à ma perte. Et je veux pas entendre ma conscience me dire d'arrêter ce massacre. Je me noie dans l'alcool et y a plus rien qui fonctionne. Je veux pas arrêter tu comprend, cette frénésie est bien trop prenante. Ça tourbillonne je vois des couleurs. J'ai envie de tout casser. Je me bousille la santé, le cœur, le foie, poumons. J'ai l'impression d'crever en continu. Mais de toute façon c'est ça. Depuis que je suis née j'suis en train de mourir. Je crève, je crève. Je crève d'amour pour toi aussi, je crève de désespoir pour mes frères, de la peur pour le monde, et de la haine envers le peuple. Où est ce qu'on va ? Où est ce que tu vas ? Tu vois je sais même pas raisonner de façon logique. C'est tellement drôle comme je ressens rien, comme tout est plat, à tel point le monde est cruel, comme tout est froid, sinistre et lâche, comme les loups se taisent et laissent régner le silence. Comme le maître des lieux, habitant mon âme, mes pensées. Le silence. Et comme tout s'anime. Les torrents, les volcans, les bourrasques de mots volés au creux des pages, des feuilles qui volent et des sentiments à s'en déchirer la gorge. Des sentiments qui m'habitent et comme c'est migraineux. Comme ça fait mal à la tête. C'est fort c'est affolant, j'essaye de calmer le jeux, mais le vent me clame son arrogance. Et je peux pas m'arrêter d'écrire tu vois, ça marche pas. J'suis en train de crever, certes. Mais putain je sais que ce que j'écris ça me fait vivre. Ça me donne des putains de frissons, cette transe exquise, j'avais jamais connu ça avant. J'peux pas m'arrêter, ce serait revenir au calme. Moi j'veux entendre les loups gueuler avec toute leur hargne, leur foie, leur désespoir et leur férocité. Avec ce qui fait d'eux les maîtres des lieux. Les voix, les cris, les gosses. Ils surpassent tout et font taire l'insolence du silence. De mon silence."
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Commentez, j'ai mis tout ce que j'avais dans ce texte aha.
J'vous aime.
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